Organisations : Union interparlementaire (UIP), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
Type de publication: Note d’orientation
Date de publication: juin 2017
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Les impacts socio-économiques et sanitaires du retard de croissance
A l’échelle mondiale, la dénutrition est l’un des problèmes les plus sérieux et les plus négligés dans la santé publique et le développement. Elle provoque 45 pour cent de tous les décès survenus chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Pour les enfants qui survivent, les dommages qu’elle entraîne dans leur développement physique et cognitif sont irréversibles.
La taille d’un enfant de cinq ans présentant un retard de croissance est inférieure de plusieurs centimètres à une taille normale. Les enfants atteints de retard de croissance sont plus vulnérables aux maladies : ils ont jusqu’à cinq fois plus de risque de mourir de diarrhée qu’un enfant bien nourri. Autre point très important, ces enfants n’atteindront jamais leurs pleines capacités cognitives, auront un QI inférieur, auront une scolarité plus courte que les autres enfants et gagneront jusqu’à 10 pour cent de moins tout au long de leur vie.
Les enfants atteints de retard de croissance sont plus vulnérables aux maladies : ils ont jusqu’à cinq fois plus de risque de mourir de diarrhée qu’un enfant bien nourri
La malnutrition et le retard de croissance qu’elle entraîne enferment les familles, les collectivités et la nation toute entière dans un cycle de pauvreté. C’est pourquoi la prise en compte du retard de croissance est considérée comme fondamentale pour atteindre les engagements nationaux par rapport aux programmes mondiaux, y compris au moins huit objectifs de développement durable et les cibles de nutrition de l’Assemblée mondiale de la Santé.
Dans de nombreux pays, la prise en compte du retard de croissance est également considérée comme une étape fondamentale dans le respect des engagements liés à la Convention relative aux droits de l’enfant et à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF).
La Banque mondiale estime que les pays concernés par la dénutrition perdent de ce fait au moins deux à trois pour cent de leur produit intérieur brut ainsi que des milliards de dollars en salaires et en dépenses de santé qui auraient pu être évitées. Point encourageant, la lutte contre la malnutrition est l’un des investissements les plus rentables qu’un pays puisse faire.
En 2008, le Consensus de Copenhague – qui réunissait un groupe d’éminents scientifiques et économistes, dont plusieurs lauréats du prix Nobel – a établi, sur la base d’une analyse coût/bénéfice, que la lutte contre la dénutrition représentait le meilleur investissement possible pour le développement. Pour ces spécialistes, cinq des dix réponses les plus efficaces aux défis mondiaux sont étroitement liées à la lutte contre la dénutrition.
Situation de la nutrition infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre
Selon les estimations, chaque année environ 1 million d’enfants de moins de cinq ans meurent de maladies liées à la dénutrition dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Parmi les 15 pays au monde ayant les taux de mortalité les plus élevées chez les enfants de moins de cinq ans, 11 se trouvent dans ces deux régions.
La prévalence du retard de croissance infantile atteint ou dépasse les 40% dans huit pays de ces deux régions. Les dernières estimations font état de la baisse du taux de retard de croissance de 36,6% en 2010 à 34,9 pour cent en 2016 (estimations mondiales conjointes UNICEF/OMS et Banque mondiale) comme illustration des bonnes pratiques au Ghana et au Libéria.
Toutefois, seuls trois des 24 pays de ces deux régions sont en voie d’atteindre la cible fixée par l’Assemblée mondiale de la Santé liée au retard de croissance (40 pour cent de réduction du nombre d’enfants présentant un retard de croissance d’ici à 2030). Malgré tout, le nombre total des enfants touchés par ce fléau a augmenté dans l’ensemble des deux régions au cours des 20 dernières années. De même, de lents progrès ont été réalisés pour les autres objectifs de l’Assemblée mondiale de la Santé.
Action mondiale contre la malnutrition infantile : le rôle essentiel des parlements
La contribution des parlements est cruciale pour lutter contre le retard de croissance. Ils disposent, en effet, du pouvoir de légiférer et de réglementer, d’influer sur l’orientation des plans de développement nationaux, de déterminer les budgets nationaux et les allocations, de contrôler et de superviser la façon dont le gouvernement (c’est-à-dire l’exécutif) honore ses engagements en matière de respect des droits de l’enfant et de l’amener à rendre des comptes. Ils peuvent en outre se servir de leur position de leaders d’opinion respectés pour sensibiliser les populations à de saines pratiques alimentaires.
Selon les estimations, chaque année environ 1 million d’enfants de moins de cinq ans meurent de maladies liées à la dénutrition dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Parmi les 15 pays au monde ayant les taux de mortalité les plus élevées chez les enfants de moins de cinq ans, 11 se trouvent dans ces deux régions
Concrètement, les parlements peuvent voter des lois limitant la commercialisation des substituts du lait maternel, instaurer des prestations de protection de la maternité, encourager les programmes d’apport de micronutriments, intensifier les programmes de promotion, de protection et d’appui de l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, ou encore comparer les taux de retard de croissance et d’émaciation dans leur pays aux taux de référence.
Au cours des dernières années, des parlementaires ont pris des mesures pour soutenir et influencer la performance des programmes nutritionnels dans leurs pays. Le Réseau de nutrition au sein des parlements a été mis en place avec des objectifs très clairs et des actions spécifiques ont été entreprises, comme par exemple des réunions préparatoires spéciales en prévision de la discussion budgétaire au Tchad, un plaidoyer de haut niveau mené par Roots of Life (réseau de nutrition au sein du Parlement au Cameroun), l’engagement direct des parlementaires à lutter contre la fuite des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (ATPE) en Sierra Leone et au Tchad, ainsi que des questions très pertinentes au Gouvernement par les parlementaires au Burkina Faso.
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