Auteur (s): Maruf Sanni, Abdulai Jalloh et Aliou Diouf
Organisation affiliée: AfricaInteract
Type de publication: Article
Date de publication: 2014
Ces dernières années ont vu une véritable explosion de la population humaine et du développement urbain. La sous-région d’Afrique de l’Ouest ne fait pas exception: sa population augmente selon un taux annuel moyen de 3% et pourrait atteindre 430 millions d’habitants d’ici 2020. Les changements climatiques ne manqueront pas d’y amplifier les défis urbains.
Les zones urbaines subiront les mêmes changements climatiques que leurs milieux environnants. Cela dit, le cadre urbain présente des caractéristiques spécifiques qui pourraient affecter son exposition ainsi que les impacts du changement climatique à l’échelle locale.
Parmi les impacts du changement climatique dans les zones urbaines d’Afrique de l’Ouest figurent les vagues de chaleur, la montée du niveau de la mer, les inondations, l’érosion côtière, la fréquence accrue de phénomènes extrêmes, et les changements de volume et de variabilité du régime pluvial.
Les changements climatiques affecteront non seulement la forte concentration de citadins le long du littoral des pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi les actifs immobilisés et le rôle essentiel des ports dans les économies nationales.
Les changements climatiques affecteront non seulement la forte concentration de citadins le long du littoral des pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi les actifs immobilisés et le rôle essentiel des ports dans les économies nationales. Les populations pauvres des zones urbaines seront, elles aussi, durement touchées par les impacts du changement climatique dans la sous-région.
De tels changements pourraient aggraver la vulnérabilité des résidents dans les villes démunies en ressources, surtout celles où les femmes et jeunes filles sont essentiellement agricultrices et s’occupent des ressources en bois combustible et en eau.
Cette situation entraîne de nombreuses implications pour l’adaptation au changement climatique, vu que les différences entre rôles et responsabilités masculins et féminins affectent la capacité des individus à élaborer des stratégies d’adaptation au changement climatique.
Notons que les risques inhérents à ces impacts seront influencés par la qualité des logements et infrastructures, l’efficacité de la planification urbaine et de la gestion des terres, le niveau de préparation de la population citadine et les principaux services d’urgence dans ces villes. Il subsiste néanmoins de nombreuses incertitudes dans les projections climatiques pour l’Afrique de l’Ouest, ce qui met en question l’usage de certaines d’entre elles pour les décisions politiques.
En attendant, les efforts d’adaptation ne devraient pas être limités par le manque de prévisions fiables et précises sur les futures conditions climatiques. Les dépositaires d’enjeux devraient plutôt explorer un éventail de représentations possibles du climat à venir pour aider les décideurs à mieux comprendre où peuvent résider les vulnérabilités et, partant, à élaborer des politiques appropriées.
État actuel des connaissances concernant l’adaptation urbaine au changement climatique
Les zones urbaines abritent plus de 40% des personnes vivant en Afrique de l’Ouest et sont déjà affligées par des conditions socio-économiques défavorables. Le changement climatique ne manquera pas d’aggraver les multiples facteurs de stress encore présents dans les villes ouest-africaines au travers de la montée des mers, d’inondations accrues, de l’érosion côtière, de marées de tempêtes, de vagues de chaleur, de sécheresses plus fréquentes et d’inondations fluviales susceptibles de polluer l’approvisionnement en eau, ainsi que d’autres phénomènes extrêmes affectant des infrastructures critiques telles que les télécommunications, routes et systèmes d’approvisionnement énergétique.
Les biens, écosystèmes et citadins socialement défavorisés ne sont pas à l’abri de ces impacts. Tous ces problèmes ont mis en lumière la nécessité d’élaborer une stratégie sur la façon d’adapter les avoirs, personnes, infrastructures et investissements liés aux objectifs de développement face aux impacts du changement climatique sur les villes en Afrique de l’Ouest et leurs habitants.
Ce rapport a également démontré que les facteurs tels qu’une densité démographique élevée, l‘implantation d’une grande partie de la population urbaine dans des bidonvilles, et l’expansion urbaine sur des sites particulièrement risqués tels que les zones côtières à faible altitude et les pentes escarpées exposées aux coulées de boue ou glissements de terrain aggravent les impacts du changement climatique sur les villes de la sous-région. Les personnes vivant dans des communautés à ressources limitées au sein des zones urbaines où il n’y a que peu d’infrastructures, des infrastructures médiocres ou aucun système d’intervention rapide en cas de catastrophe sont aussi extrêmement vulnérables.
Les perspectives du changement climatique pour l’Afrique de l’Ouest en termes de pluies pourraient s’avérer déplaisantes. Les impacts significatifs du changement climatique incluent l’inondation de villes suite à la montée du niveau des mers le long du littoral de la sous-région ouest-africaine. Malheureusement, la côte est également source de moyens de subsistance pour les résidents urbains dont la survie dépend d’activités économiques sensibles au climat telles que la pêche, l’agriculture et le tourisme. Le changement climatique affectera non seulement ces villes côtières, mais aussi les infrastructures telles que les ports maritimes, les télécommunications et les systèmes de transport.
Les impacts du changement climatique sur les zones urbaines incluent aussi un surcroît de pression environnementale sur les zones rurales; une intensification de l’exode rural renforçant les pressions sur les infrastructures déjà saturées des zones urbaines; un alourdissement du fardeau pesant sur les populations pauvres et résidents urbains vulnérables; et un stress pour la capacité des gouvernements à intégrer des stratégies liées au changement climatique dans les plans de développement. L’effet du changement climatique sur les populations pauvres des zones urbaines devrait être plus prononcé dans la sous-région. Ceci parce que ces personnes sont moins à même de quitter les zones urbaines concentrées dans les régions côtières et riveraines exposées aux risques de marées élevées et d’érosion côtière.
Il découle de ce qui précède que l’adaptation aux impacts du changement climatique dans les zones urbaines requiert des ajustements pour réduire la vulnérabilité ou accroître la résilience des systèmes naturels et humains au changement climatique observés ou escomptés ainsi qu’aux phénomènes météorologiques extrêmes y associés. L’étude a révélé que des facteurs tels que les conditions économiques, sociales, institutionnelles et technologiques influencent la faculté d’adaptation des villes aux effets du changement climatique dans la sous-région.
Ces facteurs pourraient faciliter ou limiter le développement et le déploiement de mesures d’adaptation au changement climatique dans la sous-région. Cette faculté d’adaptation varie également en fonction de la localité, de la municipalité et du pays ainsi que des groupes sociaux tels que le genre et la classe sociale urbaine. La perception des rôles différenciés des genres dans le cadre de l’adaptation au changement climatique est également un thème important dans la sous-région.
Les impacts du changement climatique sur les zones urbaines incluent aussi un surcroît de pression environnementale sur les zones rurales; une intensification de l’exode rural renforçant les pressions sur les infrastructures déjà saturées des zones urbaines; un alourdissement du fardeau pesant sur les populations pauvres et résidents urbains vulnérables
À titre d’exemple, les hommes et les femmes perçoivent, comprennent, valorisent et réagissent différemment aux impacts et efforts d’adaptation liés au changement climatique. Certains des facteurs responsables ont été attribués aux structures sociales telles que les rôles sociaux, la religion et la caste, ou les aspects démographiques (âge, éducation, ressources financières et taille du ménage, entre autres).
La croissance urbaine en Afrique de l’Ouest est essentiellement concentrée dans des établissements informels et des bidonvilles. Cela représente un défi considérable car ces parties des villes manquent d’équipements pour faire face aux défis actuels et aux problèmes amplifiés que pourraient impliquer les impacts à pleine échelle du changement climatique. Ces derniers sont aggravés par des institutions peu efficaces, une gouvernance médiocre, des infrastructures insuffisantes, l’absence de filets de sécurité et le manque d’équité sociale dans la majorité des villes.
Lacunes dans les recherche et politiques relatives à l’adaptation au changement climatique en zones urbaines
L’analyse effectuée dans le cadre de ce rapport montre que très peu d’activités de recherche ont été menées sur le thème spécifique de l’adaptation au changement climatique dans les zones urbaines d’Afrique de l’Ouest. Il a été observé que la plupart des activités de recherche étaient basées sur des secteurs ou thèmes particuliers tels que les inondations, la montée du niveau des mers (et les marées de tempêtes) sur les villes côtières, les sécheresses, la sécurité alimentaire, les dommages infrastructurels dus à des phénomènes extrêmes, l’assainissement, la demande et la disponibilité en matière d’eau, la biodiversité urbaine et la pollution de l’air.
La majorité des constats concernaient les villes côtières et il y a peu d’informations sur les villes continentales. À cela s’ajoute une importante lacune de données concernant la quantification des impacts du changement climatique sur la consommation d’énergie urbaine, l’exode rural, les infrastructures (ports maritimes, routes, services d’approvisionnement en eau, services d’approvisionnement énergétique, systèmes de gestion des déchets, etc.) et ressources hydriques. L’analyse coût-bénéfices de l’adaptation dans les villes d’Afrique de l’Ouest n’avait pas été abordée en profondeur.
D’après la littérature consultée, aucun pays ouest-africain ne mène une politique spécifique concernant l’adaptation urbaine au changement climatique. Quelques États ou provinces, comme les États de Lagos, Bayelsa, Delta et Ondo au Nigéria, disposent néanmoins d’un cadre ou plan d’action lié au changement climatique.
Le processus d’intégration des données relatives au changement climatique pour la formulation et la mise en œuvre de politiques dans le secteur urbain est également confronté à de nombreux défis dans la sous-région. Parmi ces défis figurent de faibles capacités techniques et institutionnelles au niveau des États, des structures institutionnelles défaillantes, des priorités/ besoins concurrents, une mauvaise gouvernance, des canaux de financement inappropriés et un manque de sensibilisation parmi les groupes les plus vulnérables.
Principales parties prenantes et opportunités dans le cadre de l’adaptation urbaine au changement climatique
Les principales parties prenantes dans le domaine de l’adaptation urbaine au changement climatique pourraient être globalement réparties en quatre catégories: institutions de connaissances, institutions financières, secteur commercial et gouvernance. Pour établir une stratégie efficace d’adaptation urbaine au changement climatique, toutes ces parties prenantes doivent collaborer de façon harmonieuse. Malheureusement, les liens, interactions et mécanismes d’apprentissage entre les parties prenantes sont généralement faibles ou inexistants.
La majorité des initiatives de recherche sur l’adaptation au changement climatique dans la sous-région se caractérisent par des structures descendantes, centralisées et isolées. Les données empiriques du rapport ont révélé plusieurs lacunes et chaînons manquants parmi les acteurs des systèmes de connaissances relatifs au changement climatique urbains. Une approche basée sur un système d’innovation pour l’adaptation urbaine au changement climatique a été proposée afin de relever ces défis. Ce cadre rend compte des interactions complexes entre divers acteurs, les processus d’apprentissage et de changement institutionnel, les institutions marchandes ou non, la politique publique, la réduction de la pauvreté et le développement socioéconomique en milieu urbain.
L’étude conclut que pour améliorer la résilience face au changement climatique dans les zones urbaines d’Afrique de l’Ouest, les gouvernements étatiques et locaux doivent prendre les devants et formuler des politiques abordant l’utilisation non durable des ressources, la pénurie de compétences techniques, la croissance non durable de la population, la dégradation irréfrénée de l’environnement, la mauvaise gouvernance et la corruption.
L’urbanisation pourrait apporter de nombreuses opportunités à la sous-région dans le contexte de l’adaptation au changement climatique. À titre d’exemple, les villes pourraient utiliser les multiples plans et politiques d’adaptation nationaux en tant qu’informations de fond pour leurs propres plans d’adaptation. L’établissement de taux d’agglomération élevés dans les villes pourrait contribuer à rendre ces dernières plus compactes et ainsi permettre l’administration en toute fluidité des interventions axées sur l’adaptation.
Les zones côtières urbanisées de la sous-région se caractérisent aussi par leur grande biodiversité, qui a attiré des donateurs internationaux ayant pour mandat de réduire la vulnérabilité de ces écosystèmes aux impacts du changement climatique. Parmi les autres opportunités figurent la construction de bâtiments écologiques, l’aménagement de paysages verts et l’intégration accrue de la recherche dans l’optique d’une politique axée sur l’adaptation.
Dans l’intervalle, ces opportunités sont menacées par des problématiques telles que les troubles civils et l’insécurité, les niveaux de pauvreté et de chômage élevés, et la croissance non planifiée de la population urbaine. Toutes ces préoccupations pourraient compromettre la recherche et les interventions axées sur l’adaptation urbaine au changement climatique.
L’étude conclut que pour améliorer la résilience face au changement climatique dans les zones urbaines d’Afrique de l’Ouest, les gouvernements étatiques et locaux doivent prendre les devants et formuler des politiques abordant l’utilisation non durable des ressources, la pénurie de compétences techniques, la croissance non durable de la population, la dégradation irréfrénée de l’environnement, la mauvaise gouvernance et la corruption.
La mise en œuvre d’une démarche holistique et exhaustive pour renforcer et optimiser la résilience dans les villes devrait aussi inclure des politiques visant la gestion des risques inhérents au changement climatique, le renforcement des organisations institutionnelles et sociales, et l’amélioration des capacités des individus en fonction de leur genre ainsi que des groupes socialement défavorisés au sein des villes: les populations pauvres, les enfants, les jeunes filles et les personnes âgées.
Ce type de stratégie intégrale devrait englober des politiques axées sur l’emploi, le revenu, les soins de santé, l’eau, l’assainissement et la stabilité des prix des denrées alimentaires, tout en redressant l’économie urbaine et périurbaine.
Recommandations
Les conclusions entraînent un certain nombre de recommandations politiques pertinentes et spécifiques pour les villes de la sous-région. Les connaissances dérivées des activités de recherche menées dans ces zones devraient, selon toute vraisemblance, s’avérer utiles pour l’élaboration de plans d’adaptation urbaine dans les villes ouest-africaines. Les recommandations qui suivent sont structurées pour répondre aux problématiques concernant l’état actuel des connaissances, les lacunes en matière de recherche et de politiques, ainsi que les entraves et opportunités des stratégies d’adaptation urbaine au changement climatique dans la sous-région.
les gouvernements étatiques et locaux doivent prendre les devants et formuler des politiques abordant l’utilisation non durable des ressources, la pénurie de compétences techniques, la croissance non durable de la population, la dégradation irréfrénée de l’environnement, la mauvaise gouvernance et la corruption
Amélioration de l’état des connaissances concernant les stratégies d’adaptation urbaine au changement climatique
- Il y a très peu d’activités de recherche sur l’adaptation urbaine au changement climatique dans la sous-région. Toutes les institutions de connaissances ainsi que les autres parties prenantes devraient identifier et mener des études pertinentes sur les changements du climat urbain dans des domaines de priorité communs aux États membres par le biais du même protocole et d’indicateurs identiques. Ces activités devraient être menées de manière à transposer les résultats de la recherche dans des technologies d’adaptation et innovations appropriées, susceptibles d’exercer un impact sur les groupes les plus vulnérables des zones urbaines
- Pour limiter la duplication des responsabilités et rationaliser les dépenses, la génération de données sur les mesures urbaines d’adaptation au changement climatique devrait faire partie intégrante des tâches dévolues aux unités/départements en charge du changement climatique. Ces unités ou départements devraient aussi interagir avec et solliciter des parties prenantes essentielles telles que les décideurs politiques, les institutions de connaissances, le secteur commercial, la société civile et des acteurs-clés de différents secteurs critiques de l’économie aux échelons national et étatique.
Amélioration des liens entre les principales parties prenantes
- Il convient de renforcer la plate-forme Africa Interact pour qu’elle devienne un forum efficace de liens et de partage de connaissances sur l’adaptation urbaine au changement climatique. Elle a déjà rassemblé diverses parties prenantes essentielles dans le cadre de l’adaptation au changement climatique au sein de la région. Cette plateforme offre aussi l’opportunité de tirer les enseignements des expériences acquises dans les autres sous-régions d’Afrique subsaharienne.
- Les diasporas africaines revêtent depuis peu une importance croissante pour la communauté scientifique mondiale. Les gouvernements étatiques pourraient exploiter les potentiels de ces groupes afin d’étendre la réserve d’experts dans le domaine de l’adaptation urbaine au changement climatique. Cette initiative sera extrêmement utile, surtout pour le transfert de connaissances et de technologies.
Combler les lacunes en matière de recherche et de politique
- Ce rapport a fait apparaître clairement le peu d’études menées dans le domaine des impacts liés au changement climatique et à l’agriculture urbaine malgré leur rôle-clé pour la durabilité des moyens de subsistance des citadins. En d’autres termes, il faudrait intensifier la recherche dans le domaine de l’agriculture urbaine et l’intégrer dans les politiques de développement urbain. Une autre mesure d’adaptation pourrait être de diversifier les économies de la sous-région à partir de secteurs sensibles au climat afin d’accroître la résilience urbaine.
- Les gouvernements étatiques devraient nouer des liens avec les centres de renforcement des capacités mandatés pour mener des études sur l’adaptation au changement climatique dans le cadre de problématiques urbaines à l’échelon national et international. Cela leur permettrait d’accroître les compétences relatives au changement climatique parmi différentes catégories de chercheurs au niveau local – par exemple en assurant la promotion de programmes et bourses d’étude dans le domaine de l’adaptation au changement climatique, surtout en ce qui concerne les villes durables. Les institutions susceptibles de rejoindre ce programme incluent les universités et instituts de recherche étatiques et nationaux tels que l’ATPS, le CRDI, l’AAS, le NACETEM, le CSAG, la CCNUCC, START, l’ACMAD, le Climate Prediction and Applications Centre (ICPAC) de l’Intergovernmental Authority on Development (IGAD), l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), la Plateforme unique de formation des Nations unies sur les changements climatiques (UN CC:LEARN) et le Centre international de physique théorique (CIPT).
- L’un des principaux défis dans le cadre des prédictions liées au changement climatique à l’échelon des villes consiste à trouver des modèles climatiques régionaux fiables, susceptibles d’être utilisés afin d’élaborer des scénarios adéquats pour établir des prévisions climatiques locales types préparant le terrain pour des décisions politiques solides. En substance, il importe d’améliorer la ventilation des modèles pour permettre une analyse au niveau des villes. Les gouvernements d’État devraient investir dans des initiatives de l’ACMAD, du CSAG et du CIPT, et davantage de jeunes climatologues, spécialistes en sciences sociales et autres chercheurs de disciplines pertinentes axées sur les impacts du changement climatique en Afrique de l’Ouest devraient bénéficier d’un soutien dans le cadre de programmes de formation au doctorat. Les gouvernements à l’échelon des États doivent également améliorer leur aptitude à prendre des décisions politiques face à l’incertitude.
- L’examen des rôles différenciés en fonction du genre dans le cadre d’un programme d’adaptation au changement climatique suscite divers défis. L’analyse menée au travers du rapport a toutefois suggéré que les gouvernements étatiques pourraient inclure le genre dans le plan de développement dès le début du programme d’adaptation.
- Tout projet d’adaptation au changement climatique devrait intégrer des données ventilées d’après le genre à divers stades du projet afin de comprendre l’effet des impacts inhérents au changement climatique sur le genre. Il convient néanmoins d’être vigilant dans l’octroi d’une attention accrue aux femmes en tant que groupe le plus affecté quand d’autres groupes socialement défavorisés sont tout autant affectés par les impacts du changement climatique.
- Il faut institutionnaliser des méthodes pratiques pour communiquer les résultats de la recherche sur l’adaptation au changement climatique aux décideurs politiques à l’échelon des États. Les décideurs politiques et experts en communication doivent être mobilisés dès la mise en route d’un projet relatif au changement climatique, jusqu’à la période de diffusion des résultats. Cela réduira considérablement le temps nécessaire pour promouvoir ou faire adopter des lois sur l’adaptation urbaine au changement climatique. Cette démarche est cruciale pour la transposition des connaissances liées à l’adaptation au changement climatique en produits ou services effectifs.
- Les plans et politiques d’adaptation au changement climatique à l’échelon des États dans la sous-région doivent déboucher sur un plan d’action unique au niveau sous-régional, classifiant et regroupant tous les pays qui partagent les mêmes vulnérabilités en vue du financement et de l’exécution de projets axés sur l’accroissement de la résilience parmi les États membres.
L’un des principaux défis dans le cadre des prédictions liées au changement climatique à l’échelon des villes consiste à trouver des modèles climatiques régionaux fiables, susceptibles d’être utilisés afin d’élaborer des scénarios adéquats pour établir des prévisions climatiques locales
- Vu la vulnérabilité des populations pauvres en zones urbaines, l’adaptation au changement climatique doit être intégrée dans la politique d’urbanisation. Pour rendre cette démarche efficace, il conviendrait d’appliquer des réglementations sur l’utilisation des terrains à tous les niveaux et d’administrer des pénalités si nécessaire.
Surmonter les barrières et exploiter les opportunités
- Les gouvernements municipaux doivent identifier et explorer les opportunités liées à l’adaptation au changement climatique dans les zones urbaines. Parmi les initiatives menées dans ces domaines figurent la micro-assurance, les logements à bas prix, l’assainissement, les soins de santé abordables et le microfinancement. Ces initiatives aideront les communautés urbaines vulnérables à optimiser leur résilience face aux effets du changement climatique, par exemple en incitant le secteur privé à investir dans des plans d’adaptation au changement climatique.
- Pour restreindre la croissance non planifiée de la population urbaine, il faudrait décentraliser les zones à concentration démographique élevée menant de nombreuses activités commerciales. Cela permettrait de réduire les pressions exercées sur les infrastructures et services publics essentiels tels que l’approvisionnement en eau et énergie. Les autorités locales doivent également s’intéresser au développement rural afin de contenir l’afflux de personnes des zones rurales vers les centres urbains.
- Comme expliqué plus haut, l’un des principaux défis de l’adaptation urbaine au changement climatique dans la sous-région réside dans le financement de projets d’adaptation à l’échelon des villes par l’État ou les autorités municipales. Dans cette optique, il est important que l’État et les autorités municipales intègrent les projets d’adaptation urbaine au changement climatique dans des budgets annuels.
Les plans et politiques d’adaptation au changement climatique à l’échelon des États dans la sous-région doivent déboucher sur un plan d’action unique au niveau sous-régional
- Il convient d’établir et d’adopter un protocole et des indicateurs méthodologiques communs afin de créer un indice de la durabilité urbaine dans la sous-région susceptible d’être utilisé pour la mise en place de Plans d’action communaux axés sur l’adaptation et d’autres documents d’ordre politique. Ces méthodologies communes devraient être standardisées parmi les villes de la sous-région. À titre d’exemple, il peut s’avérer nécessaire de revoir et standardiser les codes de construction (afin d’accroître la résilience des bâtiments et autres infrastructures essentielles) ainsi que les données climatiques servant de base à ces codes de construction et autres stratégies d’adaptation.
Les centres urbains en développement ne devraient pas être limités aux mesures d’adaptation, ils devraient aussi être considérés comme des facteurs influents pour le développement régional. Ainsi, les actions d’adaptation s’inscriront dans le long terme, car elles seront à même de réduire la vulnérabilité des résidents urbains d’une manière forte et plus durable. Le cadre ou la politique en matière d’adaptation urbaine au changement climatique dans la sous-région doit être exhaustif, intégrant des politiques axées sur l’emploi, le revenu, les soins de santé, l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la stabilité des prix des denrées alimentaires et le redressement de l’économie urbaine et périurbaine. Ce cadre ou plan devrait être mis en œuvre dans un système d’innovation urbain axé sur les changements climatiques.
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