Auteur : Fonds monétaire international
Type de publication : numéro spécial
Date de publication : 16 mars 2020
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Il est absolument prioritaire de surveiller, d’endiguer et d’atténuer les effets du coronavirus. Une action opportune et décisive des autorités sanitaires, des banques centrales, ainsi que des autorités budgétaires, réglementaires et de contrôle, peut permettre d’endiguer la flambée du virus et de contrebalancer le préjudice économique causé par la pandémie. Les banques centrales doivent soutenir la demande et la confiance en empêchant un resserrement des conditions financières, en abaissant le coût de l’emprunt pour les ménages et les entreprises et en assurant la liquidité du marché. La politique budgétaire doit intervenir pour accorder une aide considérable aux personnes et aux entreprises les plus touchées, y compris dans les secteurs informels les plus difficiles d’accès.
D’importantes mesures allant dans le bon sens ont été prises ces derniers jours, mais il faudrait faire davantage. Alors que le virus se répand à travers la planète, une action décisive et coordonnée est indispensable pour garantir la stabilité de l’économie et des marchés financiers mondiaux, stimuler la confiance et prévenir des répercussions économiques profondes et de longue durée. En outre, nous devons aider les pays plus pauvres et les plus vulnérables en leur apportant des équipements et des financements pour prévenir et traiter les infections.
Des mesures de surveillance et d’endiguement sont essentielles pour freiner la propagation du virus et maintenir les systèmes de santé au-dessous de leur charge maximale.
- Un suivi précoce, ainsi que des mesures d’endiguement rapides et complètes, ralentiront la propagation du virus. L’Organisation mondiale de la santé a émis des lignes directrices sur les mesures sanitaires. Afin de restreindre la contagion, une couverture adéquate de congé-maladie payé doit être assurée. Dans les pays où le dispositif de protection sociale est moins fiable, les interventions de santé doivent cibler les secteurs informels et les personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Il convient de réaliser des tests systématiques pour documenter les progrès et déterminer à quel moment les régions précédemment touchées peuvent reprendre leurs activités.
- Accroître considérablement les dépenses de santé publique en urgence. Des systèmes débordés peuvent amplifier le choc initial par l’anxiété sociale, des moyens de détection et de traitement restreints et un recours accru à la mise en quarantaine. Parmi les mesures clés figure l’appui aux consultations médicales à distance et aux recrutements extraordinaires dans le secteur de la santé.
- Sensibiliser les populations à la gravité de la crise et changer les comportements. Il convient de créer un groupe de haut niveau pour coordonner la riposte. Une communication opportune et régulière d’informations issues de sources crédibles est essentielle. Cela comprend une mise à jour quotidienne 2 sur la gravité de l’épidémie.
Les banques centrales doivent soutenir la demande et la confiance en assouplissant les conditions financières, en assurant le flux du crédit vers l’économie réelle et en promouvant la liquidité des marchés financiers intérieurs et internationaux.
- Les banques centrales doivent fournir de la liquidité pour assurer le fonctionnement du marché et atténuer les tensions sur les principaux marchés de financement, à travers des opérations d’openmarket, le prolongement des échéances de prêt et d’autres mesures comme l’achat ferme et la prise en pension de titres.
- L’assouplissement monétaire soutiendra la demande et la confiance, tout en réduisant le coût de l’emprunt pour les ménages et les entreprises.
Dans les pays émergents et les pays en développement, la politique monétaire devra concilier soutien de la croissance et réduction des tensions extérieures, notamment les chocs sur les cours des produits de base et les retournements des flux de capitaux.
Les banques centrales doivent soutenir la demande et la confiance en empêchant un resserrement des conditions financières, en abaissant le coût de l’emprunt pour les ménages et les entreprises et en assurant la liquidité du marché. La politique budgétaire doit intervenir pour accorder une aide considérable aux personnes et aux entreprises les plus touchées, y compris dans les secteurs informels les plus difficiles d’accès
Pendant la pandémie, une aide budgétaire considérable devra être fournie d’urgence aux personnes et aux entreprises touchées. Selon l’évolution de la pandémie, des mesures de relance budgétaire pourraient s’avérer nécessaires afin de prévenir des dégâts économiques sur le long terme.
- L’État devrait fournir une aide notable aux personnes et aux entreprises touchées. Les subventions salariales en faveur des entreprises étant forcées de fermer peuvent contribuer à prévenir les effets en cascade, comme les faillites et les licenciements massifs, qui auraient des répercussions durables sur la reprise future et la demande globale. Pour les foyers à faible revenu, les transferts monétaires peuvent appuyer la consommation et préserver un niveau de vie minimum.
- Une relance budgétaire généralisée aidera à soutenir la demande globale. Le choix entre les diverses options (par exemple, des mesures qui dynamisent l’investissement ou des réductions d’impôts pour l’ensemble des contribuables) dépendra de l’évolution du choc et de l’espace budgétaire disponible.
- Les pays à faible revenu dont la marge de manœuvre intérieure est limitée dépendent fortement de la croissance mondiale. Un grand nombre de pays à faible revenu subissent de multiples chocs sur la demande extérieure, les termes de l’échange et les conditions de financement. Leur capacité à lisser leur croissance est restreinte compte tenu du niveau élevé de leur dette publique et du manque de souplesse de leur politique monétaire ou de change. Un ajustement des dépenses favorable à la croissance ainsi qu’un soutien financier permettront d’assurer un atterrissage en douceur.
Les mesures de réglementation et de contrôle doivent avoir pour but de préserver la stabilité financière et la solidité du système bancaire, tout en soutenant l’activité économique.
- Le coronavirus pèsera sur la capacité des emprunteurs à rembourser leurs prêts et fera baisser les revenus des banques, ce qui pourrait à terme porter atteinte à la solidité et à la stabilité de ces dernières. Les banques devraient être encouragées à profiter de la souplesse des réglementations existantes et à renégocier avec prudence les conditions de prêt pour les emprunteurs en difficulté.
- Il sera important de divulguer les risques en toute transparence et de communiquer clairement les attentes en matière de contrôle pour la gestion des répercussions de l’épidémie afin de maintenir une bonne discipline de marché. Les instances de contrôle devraient renforcer le suivi de la solidité financière, accroître la fréquence du dialogue avec les entités réglementées, ainsi que réfléchir en priorité aux façons de planifier la continuité des activités et de préserver la résilience opérationnelle.
- Les autorités pourraient être amenées à déployer des mesures d’accompagnement supplémentaires : lors des crises antérieures, ces mesures ont principalement pris la forme de subventions et d’allégements fiscaux en faveur des petits emprunteurs, ainsi que de garanties de crédit et de programmes d’achat d’actifs pour soutenir les banques, bien que des injections de capitaux et des garanties de dépôts générales aient aussi été utilisées pour rétablir la confiance et endiguer les turbulences systémiques.
Les banques centrales doivent soutenir la demande et la confiance en assouplissant les conditions financières, en assurant le flux du crédit vers l’économie réelle et en promouvant la liquidité des marchés financiers intérieurs et internationaux
Il est essentiel de faire preuve de coordination et de coopération au niveau mondial pour assurer une reprise ordonnée, et de veiller à ce que les mesures prises soient définies de sorte que les plus démunis ne soient pas davantage laissés pour compte.
- Les mesures doivent être adaptées aux systèmes administratifs en place et à leurs capacités. Lorsque les systèmes administratifs sont faibles et que les dispositions prises ne peuvent pas être ciblées avec précision, des mesures plus globales peuvent se révéler nécessaires pour apporter une réponse efficiente. Il faut veiller à aider les régions et collectivités difficiles d’accès.
- Le FMI est prêt à mobiliser sa capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars pour aider ses pays membres à faire face à la pandémie de coronavirus et à ses coûts considérables sur les plans humain, économique et financier. De nombreux pays membres sont aujourd’hui menacés et ont besoin d’aide compte tenu de la faiblesse de leurs systèmes de santé, de leur marge de manœuvre limitée et de leur exposition aux chocs majeurs sur les termes de l’échange et aux répercussions financières observées ces derniers jours.
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