Organisation affiliée : Office Internationale pour les Migrations (OIM)
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2020
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Afin d’endiguer la pandémie de la COVID-19, le gouvernement du Sénégal a pris des mesures allant de la fermeture des frontières, l’instauration de l’état d’urgence et d’un couvre-feu, l’interdiction de circuler et de se rassembler à la promotion des gestes barrières. Ces mesures sont accompagnées par un fonds de riposte et de solidarité d’un montant de 1 000 milliards de FCFA dont 46 milliards pour le volet santé de la riposte.
Le Sénégal se caractérise comme étant à la fois un important pays de destination pour les populations d’Afrique de l’Ouest, mais aussi un pays d’émigration et de transit. Avec 75 points d’entrée officiels, le Sénégal compte 10 régions administratives frontalières avec ses 05 pays voisins parmi les 14 régions administratives du pays. Les communautés transfrontalières sont habituées à traverser les frontières quotidiennement pour des raisons sociales, économiques, sanitaires et commerciales ; ce fait s’explique aussi par le brassage culturel et la porosité des frontières.
Grâce à son potentiel agricole, horticole et minier, le Sénégal est un territoire d’accueil pour les migrants saisonniers qui proviennent de l’intérieur du pays (migration interne), ainsi que des pays limitrophes (migration transfrontalière). Au Sénégal, les ménages ruraux dépendent de la migration saisonnière et de la transhumance pour leurs revenus. Ces migrants viennent souvent de zones rurales vulnérables au changement climatique où leurs moyens de subsistance ne sont pas toujours soutenus et où une diversification des revenus est nécessaire.
Toutefois, cette migration de travail est significativement impactée par la restriction des déplacements régionaux et nationaux mise en place dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Par ailleurs, la pandémie à COVID-19 met à nouveau en lumière l’importance de protéger les droits des travailleurs migrants aux niveaux sanitaire, social et économique en mobilisant aussi bien le secteur privé, les ONG de développement mais également les acteurs étatiques.
Les communautés transfrontalières sont habituées à traverser les frontières quotidiennement pour des raisons sociales, économiques, sanitaires et commerciales ; ce fait s’explique aussi par le brassage culturel et la porosité des frontières
A cet effet, l’OIM est convaincue que la réponse à la COVID-19 doit inclure la mise en place rapide d’infrastructures pour l’isolement et la prise en charge précoce tels que des tentes d’assemblage qui peuvent être rapidement installés au niveau des points d’entrée, des zones de transit et des communautés d’accueils en perspective de l’ouverture des frontières.
L’OIM Sénégal vise à appuyer le Gouvernement et les partenaires à faire en sorte que les services de protection essentiels tels que les soins de santé d’urgence restent disponibles pour les personnes les plus vulnérables ; tout en veillant à ce que les acteurs de la protection puissent continuer à fournir des services de manière sûre. Pour les points d’entrée et les zones vulnérables incluant les communautés d’accueil et les zones transfrontalières, etc.), l’accent sera mis sur le renforcement de ces points d’infrastructures pour la détection et l’évaluation des cas suspects, l’isolement, la prise en charge primaire et le référencement vers des structures appropriées.
Sur le volet récupération, la mission de l’OIM Sénégal travaillera sur les réponses aux impacts socio-économiques de la pandémie en soutenant la résilience pour les migrants et les populations vulnérables. Ce volet sera adressé par d’autres programmes et projets déjà élaborés et ou en cours de développement comme le plan de réponse du Systèmes des Nations Unies en lien avec le programme de résilience économique et social du Sénégal.
Priorité stratégique 1 : assurer une réponse bien coordonnée, éclairée et opportune grace a la mise en place de systèmes de suivi de la mobilité et le renforcement des structures de coordination aux niveaux communautaire, local et national
Pour répondre à la pandémie de la maladie à COVID-19, le Gouvernement du Sénégal a opté pour une fermeture de ses frontières avec les 05 pays voisins. Compte tenu de la porosité des frontières, de la dépendance des populations de part et d’autre des communautés frontalières et du déficit en ressources humaines en forces de défense et de sécurité (FDS) et en logistique pour assurer la surveillance complète des frontières, de nombreuses violations des mesures d’interdictions de passage ont été notées.
L’OIM s’engage à soutenir une coordination forte et efficace entre les acteurs concernés au niveau communautaire, local et national pour soutenir la riposte du gouvernement du Sénégal face à la maladie à la COVID-19, en particulier dans la coordination des efforts pour l’élaboration et la mise en œuvre de plans locaux de préparation et de réponse, dans la collecte et le suivi des mouvements des personnes au niveau des points d’entrée et des zones transfrontalières.
Compte tenu de la porosité des frontières, de la dépendance des populations de part et d’autre des communautés frontalières et du déficit en ressources humaines en forces de défense et de sécurité (FDS) et en logistique pour assurer la surveillance complète des frontières, de nombreuses violations des mesures d’interdictions de passage ont été notées
Les restrictions à la mobilité des voyageurs telles que la fermeture des frontières ont considérablement impacté les mouvements des personnes et des biens depuis et vers le Sénégal. La crise sanitaire mondiale liée à la maladie à COVID-19 s’accompagne également d’un ralentissement des économies expliqué par un ralentissement du commerce mondial. Les migrations saisonnières habituellement liées à d’importants commerces intra-régionaux ont largement diminué au cours de la pandémie. Dans ce contexte, l’OIM contribuera à fournir une analyse globale de l’effet de la COVID-19 sur la mobilité au gouvernement et aux autres partenaires.
Priorité stratégique 2 : contribuer aux efforts de preparation et de réponse au niveau communautaire, local et national contre la maladie a covid-19 afin de réduire la morbidité et la mortalité associées.
Avec les acteurs impliqués dans la riposte au Sénégal, l’OIM travaille à renforcer la communication des risques et l’engagement communautaire (CREC) pour garantir que la mobilité soit correctement prise en compte dans les messages de santé publique et que les migrants, les opérateurs sectoriels employant des migrants saisonniers (agriculteurs, institutions agricoles, collectivités locales), les communautés et les acteurs aux frontières aient accès à des informations, des outils et des équipements, des produits d’hygiène appropriés pour prévenir la maladie à COVID-19 et limiter son importation, son exportation et sa propagation.
La pandémie actuelle due à la COVID-19 aggrave toutes les vulnérabilités et les risques de violence et de discrimination préexistants, qui peuvent recouper d’autres facteurs tels que le genre, l’âge et le handicap, mais aussi la nationalité, le statut ou l’origine ethnique
L’OIM soutient le renforcement des connaissances et des capacités des acteurs impliqués dans la gestion de l’épidémie sur la manière d’identifier un cas de COVID-19 lorsqu’il se présente, et sur la façon correcte de mettre en place des mesures de PCI pour limiter la propagation de la maladie aux niveaux des infrastructures existant aux points d’entrée et dans les sites dédiés pour le contrôle sanitaire, l’évaluation, la prise en charge et le référencement des cas.
Priorité stratégique 3 : assurer aux personnes et aux communautés affectées par les consequences de la pandémie un accès aux services et produits de base, y compris les soins de santé, la protection et les services sociaux de base
En Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 3 000 migrants sont en attente dans les centres de transit de l’OIM. L’OIM soutient la continuité de l’assistance aux migrants, aux personnes vulnérables, aux communautés et aux travailleurs migrants saisonniers impactés par la COVID-19 en se concentrant sur les services de santé essentiels et le soutien technique et opérationnel. La pandémie actuelle due à la COVID-19 aggrave toutes les vulnérabilités et les risques de violence et de discrimination préexistants, qui peuvent recouper d’autres facteurs tels que le genre, l’âge et le handicap, mais aussi la nationalité, le statut ou l’origine ethnique.
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