Auteur : Amadou Oury Diallo
Organisation affiliée : Jeuneafrique
Type de publication : Article de presse
Date de publication : Juillet de 2019
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Dans un contexte de renchérissement des cours du baril, le gouvernement sénégalais a décidé de réduire ses subventions aux produits énergétiques. En conséquence, les prix des carburants ont déjà augmenté à la pompe, et celui de l’électricité devrait suivre prochainement.
Pressé régulièrement ces dernières années par les institutions de Bretton Woods de mettre fin aux subventions des produits énergétiques, jugées trop onéreuses pour le budget national, le gouvernement sénégalais a enfin décidé « en toute responsabilité de s’approcher de la vérité des prix afin d’éviter que les ressources censées financer l’ensemble des politiques publiques soient phagocytées par le seul secteur de l’énergie », selon l’expression utilisée dans le document relatif au projet de la Loi de finances rectificative 2019 présenté fin juin en conseil des ministres par Abdoulaye Daouda Diallo, ministre en charge des Finances et du Budget.
L’opposition politique prévient que le pays s’achemine vers un ajustement structurel
Résultat, les prix à la pompe, bloqués depuis 2016 par le gouvernement, ont augmenté de 80 F CFA (0,12 euro) par litre pour le supercarburant et de 60 FCFA par litre pour le gasoil. Les tarifs de l’électricité connaîtront inéluctablement le même sort dans les prochaines semaines.
Des compensations intenables
La Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE), organe de régulation tarifaire, a d’ailleurs tenu, fin juin, sa première consultation publique sur les conditions tarifaires de la Senelec, l’énergéticien public, pour la période 2020-2022. Lors de la consultation, les dirigeants de la CRSE avaient soutenu que les tarifs de l’électricité auraient dû être ajustés de 39 % depuis le 1er janvier dernier. Pour renflouer la Senelec, l’État est pour l’instant obligé de lui verser des compensations trimestrielles. Ces dernières, qui atteignaient 33 milliards de F CFA au 1er janvier, s’élevaient à 70 milliards à 70 milliards de F CFA au 1er avril.
Des efforts aujourd’hui insoutenables pour les deniers publics, dans un contexte international marqué par le renchérissement des cours du baril. Selon la direction de l’entreprise, les coûts du combustible représentent 80 % de ses charges. Pour le ministère des Finances et du Budget, le blocage des prix entraîne deux effets, «l’accumulation des pertes commerciales par les distributeurs, évaluées à 105,309 milliards de F CFA en 2018 et qui atteindront, si rien n’est fait, 120,634 milliards F CFA d’ici fin 2019 et le besoin d’une subvention de 150 milliards de F CFA pour la Senelec afin de maintenir les tarifs de l’électricité à leur niveau actuel». Au 25 juin dernier, le taux d’exécution budgétaire s’établissait à 50,9 %, d’après les services du ministère. L’opposition politique prévient que le pays s’achemine vers un ajustement structurel.
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