L’état actuel des violences J’ai un avis mitigé par rapport à cela, car au Sénégal, comparé à d’autres pays, on peut dire qu’il y a plusieurs avancées. Récemment, on a eu la criminalisation du viol. Il y a aussi beaucoup de travail à faire par rapport à cela. Il y a plein de dispositions qui ont été mises en place, les lois qu’on a ratifiées, les projets de loi qu’on a signés. Mais l’application aussi fait toujours défaut. Donc, il y a beaucoup de choses à faire. Il nous faut encore beaucoup plus de volonté politique allant dans ce sens. Il y a plein de dispositions qui ont été mises en place, des lois qu’on a ratifiées Chaque jour, on entend ces cas de viol, ces cas de violences, Chaque jour, on voit ce genre de choses malgré qu’il y a des avancées, en tout cas sur le plan juridique. Mais ça persiste, ça existe. On ne comprend pas. Des fois, on se pose la question qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est ce qui fait que les gens sont devenus aussi violents surtout à l’égard des femmes ? On ne comprend pas. Certains nous diront que c’est la pauvreté qui est la mère des vices, mais rien ne justifie la violence en fait. Mais, il faut aussi oser le dire, nous sommes dans une société où les hommes sont violents ou peuvent être violents pour ne pas dire tous les hommes en tout cas à l’égard des femmes, c’est un fait même. Qu’est-ce qu’il faut faire? Il faut conscientiser peut être davantage ces femmes. Il faut leur montrer qu’elles ne doivent plus se laisser faire parce qu’en tant que femme aussi, on doit pouvoir apprendre à se défendre. Mais il faut vraiment ne plus se laisser faire. Amélioration de la situation des droits humains au Sénégal Je pense que tout ce qu’il faut faire, c’est d’appliquer davantage les conventions que l’État du Sénégal a déjà signées. Il faut qu’il y ait une application radicale parce qu’aujourd’hui par exemple quand on parle de l’avortement, quand on parle de refus de paternité par rapport au droit, au Code de la famille notamment, il y a des choses qu’on peut améliorer allant dans ce sens. Par rapport à l’avortement, plusieurs dispositions ont été prises. Il y a des lois qu’on a déjà ratifié sur le plan international, donc il faut les appliquer davantage afin de donner à la femme beaucoup plus de droits et de liberté. En termes de textes, en termes de théorie, il n’y a pas un pays meilleur que le Sénégal. On note de plus en plus des jeunes filles qui s’engagent, qui portent le combat, qui sont devant pour réclamer leurs droits. C’est d’appliquer davantage les conventions que l’État du Sénégal a déjà signées Il faut noter que nous, qui sommes par exemple des jeunes qui avons décidé de porter ce combat, avons en face de nous plusieurs défis, d’énormes défis que l’on ne sait où commencer. Ceci peut être également un blocage, parce que si on ne sait pas où commencer, on peut tergiverser, prendre ceci ou faire cela, alors qu’il y a d’autres priorités. La priorité est d’ailleurs relative, d’où l’importance de s’unir. Il n’y a pas de synergie d’actions. Ces acteurs ne se réunissent que quand il y a des ateliers. Quand il y a un programme, quand on les invite quelque part. Est-ce que ces acteurs prennent l’initiative de s’unir? Je n’ai jamais vu ça.
La première recommandation c’est déjà de se réunir. Il faut qu’on se réunisse. Il faut aussi savoir comment s’engager. On n’impose pas un engagement. En fait, j’ai eu à le dire, mon engagement se fait d’une façon spontanée aux sondages parce qu’on est convaincu. Il faut aussi savoir que mes combats peuvent ne pas être vos combats et accepter cette différence-là, il ne faut pas dire que je suis féministe. Par exemple, je défends la cause des femmes, il faut que tout le monde soit du même avis, non ! Il faut vraiment l’éviter et essayer de comprendre, de faire des recherches par rapport à nos réalités propres, à notre culture et notre passé Tout le monde peut ne pas être d’accord pour une idée, un projet, une action… Mais il faut savoir être avec ceux qui sont d’accord avec soi et comprendre ceux qui sont en désaccord. Ne pas vouloir avoir la main mise sur ce que tout le monde peut penser. Cette sorte de terrorisme, il faut vraiment l’éviter et essayer aussi de comprendre, de faire des recherches par rapport à nos réalités propres, à notre culture, à notre passé. En tant que Sénégalais, en tant que Africain. Je pense que c’est hyper important. Il faut vraiment aller dans ce sens, se réunir et porter ensemble ce combat.