Auteur : Mohamed Lemine Hamady
Site de publication: Afro baromètre
Type de publication: Enquête
Date de publication: Août 2023
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Expériences des services publics
Les évaluations que font les citoyens des services publics dépendent de leurs perceptions ainsi que de leurs propres expériences de ces services. Parmi certains services publics de base, les soins de santé sont les plus sollicités en Mauritanie, avec plus de la moitié (55%) des citoyens qui déclarent les avoir demandés au cours des 12 derniers mois. Plus de trois citoyens sur 10 disent avoir fait la demande d’un document d’identité (34%) ou d’un service dans une école publique (33%). Le recours à l’assistance de la police reste faible, avec seulement 13% des citoyens qui disent en avoir eu besoin pendant l’année écoulée.
De par leurs expériences avec ces services publics, les citoyens s’accordent pour affirmer que l’accès aux services éducatifs (80%) et l’assistance de la police (65%) étaient facile, mais que l’obtention du document d’identité n’était pas aisée (55%), tandis que la facilité d’accès aux soins médicaux les divise (51% facile vs. 49% difficile).
Parfois face aux difficultés d’accès aux services publics, les citoyens ont recours à l’usage de pots-de-vin pour avoir gain de cause. Cette pratique contribue à l’inégalité d’accès à ces services car ceux qui ont les moyens de verser un pot-de-vin peuvent souvent accéder aux services plus facilement et rapidement que les citoyens défavorisés. En Mauritanie, parmi les citoyens qui ont eu recours à certains services publics au cours des 12 derniers mois, plus de quatre sur 10 (43%) ont dû verser de pots-de-vin « une ou deux fois », « quelquefois » ou « souvent » pour obtenir un document d’identité, et environ trois sur 10 disent l’avoir fait pour des soins médicaux (31%), l’assistance de la police (28%) ou des services éducatifs (27%) .
Accès aux services sociaux de base
Les services sociaux de base, tels que les soins de santé, l’eau, l’électricité et l’Internet, sont souvent assurés par l’État, même si parfois cette responsabilité est déléguée ou partagée avec le secteur privé. L’évaluation de la performance des services publics pourrait dépendre de la fréquence à laquelle les citoyens y accèdent. La majorité des Mauritaniens disent avoir manqué « quelques fois », « plusieurs fois » ou « toujours » d’eau potable (68%) ou de soins médicaux (72%) au cours des 12 derniers mois qui ont précédés la collecte, en plus des deux sur 10 qui les ont manqués « juste une ou deux fois ».
Problèmes importants du pays
Tout comme les autres pays en voie de développement, la Mauritanie fait face aussi à de nombreux défis. Lorsqu’on demande aux Mauritaniens ce qu’ils considèrent comme les problèmes les plus importants que le gouvernement devrait régler, environ quatre répondants sur 10 citent l’éducation (42%), la santé (42%) et la pauvreté (40%) parmi leurs principales priorités.
Dans l’ensemble, les Mauritaniens ne sont pas satisfaits de la manière dont leur gouvernement actuel répond aux préoccupations liées aux services publics. En effet, la majorité des citoyens désapprouvent les performances de l’État dans l’entretien des ponts et routes (75%), l’amélioration des services de santé de base (74%), la fourniture de service d’eau et d’assainissement (74%), la satisfaction des besoins en éducation (73%), la fourniture fiable d’électricité (66%) et la réduction de la criminalité (54%).