Introduction  générale 

Lancé en décembre 2016, le Projet « Amélioration de l’information, éducation et communication des populations rurales et périurbaines à l’adaptation aux changements climatiques » couvre toute l’étendue du territoire tchadien, avec un accent dans les sites prioritaires d’Am-Timan, Moundou et Pala , Mao & Bol et Mongo & Ati.

Description du projet 

L’objectif global du Projet est « d’améliorer le processus d’information, d’éducation et de communication des populations rurales et périurbaines à l’adaptation aux changements climatiques pour une meilleure prise de décision. » 

De manière spécifique, il permet de : 

• Faciliter la prise de conscience des populations locales sur les risques des changements climatiques

• Faciliter la prise de conscience des populations locales et des autres groupes cibles sur les mécanismes d’adaptation aux changements climatiques

Exemple de techniques utilisées dans la lutte contre les effets des changements climatiques, on peut citer entre autres : Système de riziculture intensive,  micro-barrages, apport de matière organique (fumier, compost), seuils d’épandage, …

• Faciliter l’intégration des changements climatiques dans les programmes d’éducation et de formation

Trois résultats (R) sont attendus pour mieux assurer la cohérence de l’action globale et la durabilité du processus : 

. Les populations rurales locales et périurbaines sont informées, sensibilisées et documentées sur les risques climatiques ; 

. Les populations rurales et périurbaines développent des mécanismes d’adaptation aux Changements Climatiques ;

. Les institutions nationales considèrent la problématique des Changements Climatiques dans leur stratégie. 

Méthodologie de la mission 

Le projet est mis en œuvre sur le terrain par une équipe du projet (UICN) basée à Ndjamena en collaboration de trois partenaires: Association pour le Développement des Organisations des Producteurs (ADOP), Action Sociale pour le Développement Holistique (SODAH), Réseau des Radios Communautaires et Locales d’Afrique Centrale pour la Bonne Gouvernance, la Conservation et la Gestion Durable des Ressources Naturelles (RERAC) qui sont codemandeurs du projet. 

Ces trois partenaires interviennent dans les différentes provinces du Tchad.

Pour la réalisation de ce document, la démarche méthodologique utilisée pour la mission reposait sur : 

– La revue documentaire et l’observation ; 

– Les visites de terrain (entretiens avec les partenaires de mise en œuvre et les bénéficiaires). 

Pour atteindre les objectifs du projet, plusieurs activités ont été menées. 

Projet amélioration de l’information, éducation et communication des populations rurales et périurbaines à l’adaptation aux changements climatiques

Dans le cadre du premier Objectif Spécifique (OS1) les activités suivantes étaient réalisées:

– Identifier par zone biogéographique les différents groupes cibles ;

– Élaborer et adopter un plan de sensibilisation et de communication sur les changements climatiques en fonction des groupes cibles ;

– Produire des outils de sensibilisation de masse appropriés (boîtes à image, bandes dessinées, affiches, vidéo, etc.) sur les changements climatiques et leurs effets adaptés à chaque groupe cible ;

– Renforcer les capacités des radios communautaires, des journalistes et des animateurs radio sur la question des changements climatiques et accompagner la production et diffusion des émissions y relatives par les radios communautaires ;

– Organiser des campagnes de sensibilisation de masse avec les animateurs locaux en utilisant les outils et canaux appropriés et adaptés (théâtre villageois et contes, jeux concours dans les écoles et collèges, semaine de l’arbre, projections des documentaires, foire, conférence, table ronde dans les radios communautaires, etc.) ;

Pour le deuxième Objectif Spécifique (OS2) les activités suivantes ont été menées :

– Identifier les techniques simples appropriées et adaptées à chaque secteur prioritaire (agriculture, élevage, pêche) ;

– Produire et diffuser auprès des populations rurales et périurbaines des fiches simplifiés et boîtes à images sur les techniques d’adaptations dans divers secteurs ;

– Produire et diffuser largement (radio communautaires, projections villageoises) des microprogrammes et documentaires; radiophoniques et visuels en français et arabes sur les risques climatiques, et les techniques d’adaptation dans les secteurs de l’agriculture et de l’élevage ;

– Produire des kits de formations simplifiés pour l’éducation environnementale auprès des institutions de formation et des établissements scolaires sur les risques climatiques et les techniques d’adaptation dans les secteurs prioritaires en milieu rural ;

– Organiser des voyages d’échanges dans les sites pilotes avec des expériences novatrices en matière d’adaptation aux changements climatiques ;

– Sensibiliser les communautés sur l’alerte précoce, afin de développer les techniques anticipatives d’adaptation.

Le troisième et dernier Objectif Spécifique (OS3) a permis la réalisation des activités suivantes :

– Faire du plaidoyer auprès de l’administration compétente pour l’introduction de la problématique des changements climatiques dans les programmes de formation scolaire et universitaire ;

– Faciliter la mise en place d’un mécanisme de gestion, partage et vulgarisation des données et des informations sur les CC aux niveaux national et local.

Leçons à tirer 

• Facteurs de non réussite du projet 

Le projet « amélioration de l’information, de l’éducation et de la communication des populations rurales et périurbaines à l’adaptation aux changements climatiques » a commencé au même moment que d’autres partenaires d’AMCC+ menant les activités d’adaptation aux CC. Cette chronologie de lancement n’a pas permis le bon déroulement de celui axé sur « l’amélioration de l’information, éducation et communication des populations rurales et périurbaines à l’adaptation aux changements climatiques » (projet piloté par UICN). Certaines pratiques ou techniques d’adaptations aux CC expérimentées par les autres projets pilotes n’ont été disponibles qu’à partir de la 2ème année du projet, ne permettant pas une valorisation optimale au profit des groupes cibles dans leurs activités respectives (agriculture, élevage, pêche). 

Le fait de ne pas disposer d’un animateur permanent dans certaines zones d’interventions du projet (Bol et Mao), n’a pas facilité le déploiement et le suivi permanent de certaines activités à haut potentiel (club environnement).

• Facteurs de réussite 

Cependant, dans toute la zone du projet on constate un engouement car les bénéficiaires sont mobilisés et ils intègrent les pratiques d’adaptation dans leur activité.

C’est le cas du club environnement de Pala, Am-Timan et de Moundou où on constate plusieurs activités d’intégration : 

• les brises vent 
• la sensibilisation. 

Les producteurs (agriculteurs, éleveurs et pêcheurs) de différentes zones d’intervention du projet ont effectué des voyages d’échanges et globalement, les participants ont été plus qu’édifiés sur les questions des changements climatiques et des techniques d’adaptation. Ceux-ci ont apprécié par les visites des sites, les effets perceptibles des changements climatiques aussi bien sur le bétail, les cultures que les espèces halieutiques. 

Le partenariat avec les radios locales a été d’une importance capitale. Il a permis à certaines radios ayant les capacités réduites de production et diffusion, de produire des émissions radiophoniques en lien avec les CC et de diffuser aux auditeurs. 

La réalisation des boîtes à images et les affiches ont permis aux bénéficiaires constitués en groupement de véhiculer le message surtout les bénéficiaires ayant été sensibilisés.

Bonnes pratiques du projet UICN : 

– Mise en place des clubs environnementaux dans les établissements scolaires

– Radios communautaires comme outils de sensibilisation de masse

– Boîtes à images comme outil de sensibilisation

– Voyages d’échange des exploitations des sites

– Appui aux radios en énergie renouvelable

– Sensibilisation de masse à la population

– Intégration de l’éducation environnementale dans les programmes scolaires