Organisations affiliées : Ministère de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale (MSPSN), Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Type de publication : Document de Projet
Date de publication : 2021
Au Tchad, le paludisme constitue le problème principal de santé publique. Sa prévalence au sein de la population générale est de 40,9% et les catégories les plus touchées sont les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Le paludisme représente le premier motif de consultation avec 41,66%, un taux d’hospitalisation de 38,72% et de décès hospitaliers de 39,33% en 2020.
La disponibilité d’un plan stratégique 2019-2023 a permis de mobiliser davantage de ressources pour la lutte contre la maladie, permettant un accès plus élevé des populations aux services de prévention et de prise en charge.
Le fardeau socio-économique du paludisme
En plus de son fardeau sanitaire, le paludisme demeure jusqu’à lors l’un des plus grands défis à relever dans le domaine économique et social car il existe un lien assez fort entre pauvreté et paludisme. La première entraîne une augmentation du risque de la maladie, en raison de l’incapacité de la plupart des sujets atteints à payer les frais d’accès aux établissements sanitaires. Le paludisme est lui-même source de pauvreté car il est responsable d’une perte annuelle du produit intérieur brut des pays endémiques de l’ordre de 0,5% à 1,3% atteignant même 2% du PIB du Tchad.
Au Tchad, le paludisme constitue le problème principal de santé publique. Sa prévalence au sein de la population générale est de 40,9% et les catégories les plus touchées sont les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes
Le fort absentéisme et la diminution des capacités de travail qu’il induit pèsent lourdement sur les revenus des ménages et la productivité des entreprises. En effet, selon une étude menée dans cinq sites sur 78 ménages au centre du pays, le nombre de jours perdus pour cause de paludisme est estimé à 13,19 hommes-jours en moyenne par an et par personne, soit globalement de 23 082 5000 hommes-jours perdus pour l’ensemble du pays, ce qui constitue une perte énorme de productivité.
Impact de la pandémie de Covid-19 sur la lutte contre le Paludisme
La pandémie de la COVID-19 a eu un impact négatif sur les interventions de lutte contre le Paludisme. En effet, le paludisme étant la première cause de fréquentation des services de santé soit 35,4% des consultations curatives en 2019, avec la baisse du nombre de fréquentation des structures de santé qui est passé de 4 941 261 nouveaux cas à 1 955 068 en 2020 soit un écart de 2 986 193 patients à cause de la pandémie de la COVID-19.
Par ailleurs, plusieurs activités ont été impactées et ont plombé la performance de certains indirects de la subvention. Il s’agit : i) des ruptures des intrants (47% des structures de santé ont connu une rupture en S2 2020), ii) du retard dans la mise en oeuvre de la CDM et de la CPS 2020 ; iii) de l’indisponibilité de certains prestataires de soins.
En plus de son fardeau sanitaire, le paludisme demeure jusqu’à lors l’un des plus grands défis à relever dans le domaine économique et social car il existe un lien assez fort entre pauvreté et paludisme
Stratégie
Tel que décrit dans l’UNDAF 2017-2021, le projet vise à réduire l’impact du paludisme à travers une offre de services de santé de qualité et d’une amélioration de la gouvernance du système de santé en vue de contribuer à l’atteinte des objectifs du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme.
Le PNLP a pour objectif général de “réduire de 75% la morbidité et la mortalité imputables au paludisme, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes par rapport à son niveau de 2015”. À cet effet, 4 axes stratégiques sur les 6 du PSN paludisme (prévention,, prise en charge, suivi-évaluation et renforcement des capacités) correspondant chacun à un objectif spécifique ont été prévus.
La lutte anti-vectorielle se fera à travers la distribution de MILDA en campagnes de masse et en routine à travers les services de CPN et de vaccination. Un plan de communication à travers différents médias et les réseaux communautaires de lutte contre la maladie sera élaboré et mis en œuvre. La population tchadienne étant à plus de 97% d’obédience chrétienne et musulmane, ces organisations religieuses seront mises à contribution pour véhiculer des messages spécifiques à chacune des phases de campagne afin d’obtenir une adhésion massive de la population.
Le fort absentéisme et la diminution des capacités de travail qu’il induit pèsent lourdement sur les revenus des ménages et la productivité des entreprises
Les interventions de prévention spécifiques concernent le traitement préventif intermittent (TPI) chez la femme enceinte et la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) chez les enfants de 3 à 59 mois dans les 32 districts de la zone sahélienne où cette stratégie est recommandée en raison d’une transmission saisonnière courte du paludisme (< 4 mois). Ces deux groupes de sujet sont les plus vulnérables à l’infection palustre. Aussi, ces mesures de prévention spécifiques permettent de limiter le nombre d’accès palustres et ses conséquences chez ces sujets, notamment les accouchements prématurés, les faibles poids à la naissance ainsi que les anémies souvent mortelles au sein de ces groupes de personnes.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette subvention et dans la perspective de transition de la gestion des futures subventions au gouvernement, le PNUD mettra en place, de manière inclusive et participative, un plan de renforcement des capacités du Ministère de la Santé Publique et de la Solidarité Nationale notamment de l’UGP et du PNLP qui demeurent les chevilles ouvrières de la mise en œuvre des activités.
Résultats et partenariats
Les objectifs spécifiques, modules et interventions du présent projet font partie des stratégies clés du PSNLP 2019-2023. La présente demande de financement est structurée autour de 5 modules tirés du cadre modulaire du Fonds mondial et hiérarchisés sur la base de cinq facteurs à savoir le PSN 2019-2023, les données essentielles du pays élaborées par le Fonds mondial, le rapport de revue du Programme Paludisme 2014-2018, la Stratégie Technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 et le rapport du dialogue pays.
Le PNLP a pour objectif général de “réduire de 75% la morbidité et la mortalité imputables au paludisme, particulièrement chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes par rapport à son niveau de 2015”
Selon l’OMS, la mise en œuvre des interventions de base (lutte anti-vectorielle de qualité garantie, chimio prévention, tests de diagnostic et traitement) peut réduire de manière spectaculaire la morbidité et la mortalité. La mise à échelle de ces interventions a permis d’éviter au niveau mondial près de 1,2 milliard de cas de paludisme et 6,2 millions de décès associés entre 2001 et 2015. En Afrique subsaharienne, 69% des cas de paludisme ont été évités grâce à l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide, 21% grâce aux combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (ACT) et 10% grâce aux pulvérisations intradomiciliaires d’insecticide. La mise à échelle de ces interventions pourrait expliquer les progrès constatés dans le rapport ENIPT 2017, en termes d’accès aux services aux services de prévention et de prise en charge du paludisme, justifiant leur maintien par les différents acteurs de la lutte contre le paludisme au Tchad.