Auteurs : Ministère de la santé, Office Nationale de la statistique
Site de publication: ONS
Type de publication: Rapport de synthèse
Date de publication: 2022
La deuxième Enquête Démographique et de Santé en Mauritanie (EDSM) est une enquête nationale par sondage conçue pour fournir des informations sur la population, dans des domaines aussi divers que la planification familiale, la santé maternelle et infantile mais aussi la survie de l’enfant, la santé reproductive, les maladies non transmissibles, et l’état nutritionnel de la population en Mauritanie. Un test d’anémie effectué au cours de cette enquête a permis d’estimer la prévalence de cette maladie parmi les enfants de 6-59 mois et les femmes de 15- 49 ans. Un test de paludisme a été réalisé pendant l’enquête parmi les enfants de 6-59 mois. En outre, un test de l’hépatite B a été réalisé parmi tous les membres des ménages de 1-59 ans. Des données collectées au cours de l’EDSM ont permis d’estimer le niveau de la mortalité adulte ainsi que celui de la mortalité maternelle.
Caractéristiques des Ménages et des Enquêtés
Huit ménages sur 10 s’approvisionnent en eau de boisson auprès d’une source améliorée (99 % dans l’ensemble urbain contre 62 % en milieu rural). Plus de la moitié des ménages (59 %) utilisent des installations sanitaires améliorées. Seulement 6 % des ménages utilisent des toilettes non améliorées et plus d’un tiers (35 %) n’ont pas de toilettes. Près de la moitié des ménages (46 %) disposent d’électricité. Cette proportion est plus de dix fois plus élevée en l’ensemble urbain (88 %) qu’en milieu rural (7 %).
Fécondité et ses Déterminants
En Mauritanie, une femme a, en moyenne, 5,2 enfants à la fin de sa vie féconde.
L’âge médian aux premiers rapports sexuels est de 18,2 ans parmi les femmes de 25-49 ans. Parmi les femmes, presque la moitié (49 %) ont eu leur premiers rapports sexuels avant l’âge de 18 ans est 20 % ont eu leur premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans.
Près d’une adolescente de 15-19 ans sur cinq (18 %) a déjà commencé leur vie féconde; 16 % sont déjà mères et 2 % étaient enceintes au moment de l’enquête.
En Mauritanie, les mariages consanguins sont relativement fréquents puisque près de trois quarts des femmes ont un lien de parenté avec leur mari. Ce sont les mariages avec des cousins en ligne directe— paternelle (27 %) ou maternelle (15 %)—qui sont les plus répandus (43 % des femmes).
Mortalité des Enfants de Moins de Cinq Ans
Durant les cinq dernières années, sur 1 000 naissances vivantes en Mauritanie, 33 enfants sont morts avant d’atteindre leur premier anniversaire (22 sont décédés dans le premier mois de vie). Un enfant sur 24 meurt avant d’atteindre l’âge de 5 ans (41 décès pour 1 000 naissances vivantes). Les niveaux de la mortalité des enfants sont plus faibles en milieu urbain qu’en milieu rural.
Santé Maternelle
L’efficacité des soins prénatals dépend de la qualité des services rendus lors des consultations. Moins de la moitié de femmes (41 %) ont effectué tous les examens de base du suivi prénatal. Ces examens incluent le contrôle de la tension artérielle, un prélèvement d’urine et de sang, la prise du poids, une échographie et des conseils nutritionnels.
Sept naissances sur dix se sont déroulées dans un établissement de santé, la plupart dans le secteur public. Par contre, 30 % des naissances se sont déroulées à la maison. Globalement, 70 % des naissances ont été assistées par un prestataire qualifié, la majorité a été assistée par une infirmière/ sage-femme.
Santé de l’Enfant
Les vaccins de base pour les enfants de 12-23 mois comprennent : une dose de BCG, trois doses de DTCHepB-Hib, trois doses de vaccin contre la polio et une dose de vaccin contre la rougeole. Seulement 38 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins de base. Cependant, 7 % n’ont reçu aucun vaccin.
Les variations de la couverture vaccinale de base entre les wilayas sont importantes ; la couverture la plus élevée est enregistrée dans la wilaya de Adrar (54 %). À l’opposé, les couvertures les plus faibles sont enregistrées dans les wilayas de Hodh Echargui (23 %) et de Trarza (26 %).
Pratique Alimentaire et État nutritionnel
Parmi les enfants de moins de 5 ans, 26 % accusent un retard de croissance, c’est-à-dire qu’ils sont trop petits par rapport à leur âge, 6 % sont émaciés, c’est à-dire qu’ils sont trop maigres par rapport à leur taille et 17 % présentent une insuffisance pondérale. En outre, 2 % des enfants de moins de 5 ans présentent une surcharge pondérale.
Au cours de l’EDSM 2019-2021, un prélèvement de sang a été effectué auprès des enfants et des femmes pour estimer la prévalence de l’anémie. Parmi les enfants de 6-59 mois, 77 % étaient anémiés et parmi les femmes de 15-49 ans, ce pourcentage était de 56 %.
Connaissance et Comportements vis-à-vis du VIH/SIDA
En Mauritanie, 36 % des femmes et 33 % des hommes de 15-49 ans savent que le VIH peut être transmis de la mère à l’enfant au cours de la grossesse, durant l’accouchement ou par l’allaitement. En outre, 31 % des femmes et 21 % des hommes savent que le risque de transmission de la mère à l’enfant peut être réduit par la prise de médicaments spéciaux par la mère.
Globalement, près d’une femme sur quatre (23 %) et un tiers des hommes de 15-49 ans (33 %) connaissent un endroit où on peut faire un test du VIH. En outre, 8 % des femmes et 9 % des hommes de 15-49 ans ont déjà fait un test du VIH et ont reçu le résultat.
Excision
Globalement, 35 % des femmes et 44 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une pratique exigée par la religion. De plus, 38 % des femmes et 48 % des hommes ont déclaré que la pratique de l’excision devait continuer.
On constate qu’au moment de l’enquête, 45 % des filles de 0-14 ans étaient excisées. Comme chez les femmes de 15-49 ans, la prévalence de l’excision chez les filles est plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (59 % contre 25 %).
Violence Basée sur le Genre
En Mauritanie, le pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant déclaré avoir déjà subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans est de 10 %. Le pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant subi des violences sexuelles à un moment quelconque est de 6 %. Ce pourcentage est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (8 % contre 4 %). Les femmes célibataires ont moins fréquemment déclaré avoir subi des actes de violence sexuelle que les autres (2 % contre 7 % parmi celles qui sont en union et 7 % parmi les divorcées ou veuves).