Mission et principes directeurs La mission de l’Unité de recherches cliniques de Nanoro (URCN) est de renforcer la base rationnelle des soins de santé pour les populations vivant dans les pays tropicaux; cet objectif sera atteint en fournissant une excellente plate-forme de formation et de recherche sur les maladies tropicales, entièrement conforme aux normes internationales. Les principes directeurs régissant le développement de URCN sont les suivants: Vision Au cours des dix prochaines années, l’URCN deviendra l’un des principaux centres de recherche et de formation en Afrique subsaharienne. Elle participera aux travaux fondamentaux pour la formulation et l’orientation des stratégies et des programmes de santé publique en Afrique. Elle fournira des ressources humaines compétentes dans le domaine de la santé. Recherche Outre le paludisme, principal sujet de recherche, l’activité de l’URCN s’étendra progressivement à d’autres maladies, notamment les infections bactériennes, la tuberculose, le VIH, la schistomiase et d’autres maladies négligées. Ce projet sera réalisé en développant un cadre rigoureux avec des chercheurs et des techniciens compétents qui mèneront une recherche clinique de haute qualité. L’URCN devrait également devenir un membre actif des réseaux et consortiums existants pour accroître sa visibilité et favoriser de nouvelles collaborations. Formation
Le financement de la recherche La quasi-totalité des activités sont financées dans le cadre des appels à projets internationaux auxquels nous postulons. Il s’agit d’institutions internationales telles que l’Union européenne et la Fondation Gates, qui souvent , lancent des appels à projet dans différents domaines. Nous postulons en proposant une idée de recherche, la plupart de nos activités sont financées de cette manière. Il y a également certaines firmes pharmaceutiques, qui dans le cadre du développement de leurs produits (médicaments ou vaccins), nous approchent parce qu’elles pensent que nous disposons d’une plateforme qui permet de mener ce type d’activités en respectant les standards internationaux. Nous mettons en place des collaborations actives avec ces firmes. De temps en temps, nous recevons des financements nationaux, notamment à travers le Fonds National de la Recherche et de l’Innovation pour le Devéloppement (FONRID) qui financent certaines activités de recherche. Mais, pour le moment ces types de financements sont très limités. En résumé, je peux dire que 99% des activités de recherche sont financées par des fonds qui viennent de l’extérieur. Il faut reconnaitre que nous sommes dans un pays en voie de développement, avec d’énormes priorités dans tous les domaines. Toutes ces conditions font que cela peut paraitre inutile de financer à un taux très élevé la recherche. Pourtant, la recherche est très importante dans le processus de développement. Donc, c’est aux chercheurs de mener le plaidoyer, de montrer l’intérêt de leur domaine, pour que les décideurs puissent porter un nouveau regard sur l’importance de la recherche et d’accroitre ainsi les financements.
99% des activités de recherche sont financées par des fonds qui viennent de l’extérieur
La recherche est une question de souveraineté. Souvent, quand nous recevons des fonds de l’extérieur, nous répondons à des agendas qui ne sont pas les mêmes sur le plan national. Si nous recevions plus de financements au niveau national, nous pourrions avoir un regard plus porté sur les problématiques qui sont les nôtres. Les résultats de la recherche En 2005, le programme national de lutte contre la paludisme au Burkina Faso a changé de politique. Nous sommes passés de l’utilisation de la chloroquine à ce qu’on appelle les Combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA). Une telle décision s’est appuyée sur des données de terrain montrant qu’il y avait un problème avec l’efficacité des traitements qui étaient en cours.
Autre résultat que nous pouvons partager ; c’est le vaccin contre le paludisme qui a était mis en place et qui est actuellement à l’essai dans trois pays africains. Notre centre fait partie des sites qui ont participé au développement de ce vaccin. C’est avec fierté que nous présentons ces résultats qui sont probants.
Nous avons contribué à apporter ces données. Ce qui constitue un résultat pour nous, dans la mesure où cela a conduit à un changement de politique dans le cadre de la prise en charge du paludisme. Autre résultat que nous pouvons partager ; c’est le vaccin contre le paludisme qui a était mis en place et qui est actuellement à l’essai dans trois pays africains. Notre centre fait partie des sites qui ont participé au développement de ce vaccin. C’est avec fierté que nous présentons ces résultats qui sont probants. Au-delà des résultats scientifiques, ce qui nous importe c’est le contexte dans lequel nous travaillons. Lorsqu’on a implanté le centre à Nanoro, la localité n’avait pas d’électricité. Au début, nous avons fonctionné avec un groupe électrogène ou des plaques solaires. C’est à la faveur de l’érection du centre qu’on a fait un plaidoyer pour l’électrification de la localité, chose qui a contribué à l’essor de la commune rurale de Nanoro. Cette réalisation constitue une grande fierté pour nous, en tant que chercheurs et au-delà des activités de recherche, de participer au développement des communautés. Les difficultés La première difficulté à noter est celle liée aux ressources humaines. Nous avons un centre relativement jeune où il manque de chercheurs d’un certain rang capables d’attirer des financements importants. Nous investissons donc dans la formation des jeunes chercheurs, au niveau Master et au niveau du Doctorat pour leur permettre d’avoir une exposition dans les compétitions internationales afin qu’ils puissent accéder aux financements pour faire fonctionner le centre. L’autre difficulté est liée aux ressources financières. Même si l’appui de l’État est à considérer, nous sommes des fonctionnaires payés par l’État. Il faut dire que pour le fonctionnement des activités courantes, nous sommes obligés de faire appel aux différents projets, ce qui est souvent très compliqué. Message aux décideurs et à la population Je demande une contribution beaucoup plus importante de nos États dans le domaine de la recherche, pas seulement au Burkina mais dans tous les pays africains, en matière de lutte contre le paludisme. Actuellement, l’État contribue dans le budget global du programme national de lutte contre le paludisme autour de 12%, les partenaires étrangers assurent le reste. D’où la question de la pérennisation ; le jour où un partenaire décidera de se retirer ou ne sera plus en mesure de soutenir financièrement, la situation deviendra délicate. Il faut que l’État s’engage beaucoup plus. Je remercie les populations, particulièrement celles de Nanoro. Nous avons une collaboration parfaite depuis que nous avons débuté nos activités de recherche dans la localité. Ils ont accepté de nous accompagner dans ces activités que nous menons avec succès pour améliorer leur condition de vie, notamment dans la lutte contre le paludisme.
Le Dr Innocent Valea a obtenu son diplôme de Pharmacien de l’Université de Ouagadougou et a obtenu un diplôme universitaire en Contrôle du paludisme. Il a poursuivi sa formation avec une Maîtrise en Biologie de la santé à l’Université de Bordeaux en France et un Doctorat en Sciences médicales de l’Université d’Anvers en Belgique. Scientifique médical spécialisé dans la recherche clinique et l’épidémiologie des maladies transmissibles et du paludisme en particulier, il est le chef adjoint de l’Unité de recherches cliniques de Nanoro.
En tant qu’auditeur agréé des systèmes de gestion de la qualité, il supervise le système qualité de l’unité de recherches cliniques. Il contribue activement à la conception et à la mise en œuvre de projets de recherche, notamment d’enquêtes épidémiologiques et d’essais cliniques de médicaments et de vaccins dans le cadre de la lutte antipaludique de la phase II à la phase IV.
Mission and guiding principles The mission of the Clinical Research Unit of Nanoro (URCN) is to reinforce and improve healthcare for populations living in tropical countries. This objective will be attained by providing an excellent platform for training and research on tropical diseases, entirely in accordance with international standards. The guiding principles governing the development of URCN are the following: Vision Over the course of the next ten years, URCN will become one of the principle research and training centers in Sub-Saharan Africa. It will participate in fundamental work for the formulation and integration of strategies and programs for public health in Africa. It will develop competent human resources in the domain of health. Research Outside of malaria, which is the principal research subject, URCN’s activities will progressively spread to include other diseases, notably bacterial infections, tuberculosis, HIV, schistomiasis, and other under-studied diseases. The project will be conducted by developing a rigorous framework with competent researchers and technicians who will lead a high-quality clinical research study. URCN should also become an active member of existing networks and consortiums in order to increase its visibility and promote new collaborations. Training URCN will reach its objective of becoming a major training center in the domain of clinical research by attracting young scientists, not only from Africa but from other continents as well. They will learn by actively participating in current research projects. URCN will also attract young African scientists and will help them to obtain their higher education degrees (masters and doctorates) by collaborating with university establishments in the south and north. Certain among them will be retained as personnel. Furthermore, URCN will develop a training program designed for health professionals who wish to acquire clinical expertise in tropical disease management.
Research and Finance Virtually all of our activities are financed by the fulfillment of international project requests. International institutions such as the European Union and the Bill and Melinda Gates Foundation often put out project requests in different domains. We respond by proposing a research idea. Most of our activities are financed this way. There are also certain pharmaceutical firms who approach us for product development (such as medications or vaccines) because they know that we provide a platform that allows us to spearhead these activities while adhering to international standards. We also implement collaborative activities with these firms. From time to time we receive state finance, notably through the National Fund for Research and Innovation for Development (FONRID), which finances certain research activities. However, this type of finance is very limited for the moment. To summarize, I would say that 99% of our research activities are financed by external funding. We must recognize that we are in a developing country with enormous priorities in all domains. These conditions make it such that it may seem unnecessary to finance research at a high rate. However, research is very important in the development process. Therefore, researchers must lead the charge to show the importance of their domain so that decision-makers can see the value of research and thus increase their rate of financing. 99% of our research activities are financed by external funding. Research is a question of sovereignty. Often when we receive external funding, we respond to agendas that are not aligned with the national plan. If we received more funding from the national level, we would be able to have a vision that prioritizes issues in our country. Results of the research In 2005, the national plan for combatting malaria in Burkina Faso changed its policy. We have switched from the use of chloroquine to what is called Artemisinin-based combination therapy (ACTs). Such a decision is based in field data showing that there was a problem with the efficacy of treatments that were in course. Another result that we can share; the vaccine for malaria has been implemented and is currently in trials in three African countries. Our center is one of the sites that participated in the development of the vaccine. It is with pride that we present these reassuring results. Our center contributed to bring forth this data. This was an important moment for us because it drove forward a policy change in the framework of malaria treatment. Another result that we can share; the vaccine for malaria has been implemented and is currently in trials in three African countries. Our center is one of the sites that participated in the development of the vaccine. It is with pride that we present these reassuring results. Beyond the scientific results, something that is important to us is the context in which we work. When we established the center in Nanoro, the town did not have electricity. In the beginning, we functioned with a solar panel generator. In order to create the center, we submitted an appeal for the electrification of the area, which contributed to the rise of Nanoro’s rural community. This realization is a source of great pride for us as researchers, in that we can participate in the development of communities beyond normal research activities. Challenges The first challenge to note is related to human resources. We have a relatively young center, and there is a lack of researchers of a certain rank that are capable of attracting important financing. We therefore invest in the training of young researchers, both at the masters and doctoral levels, so that they can have an exhibition in international competitions and thereby gain access to financing that will help the center function. The other challenge is related to financial resources. Even if state support is to be considered, we are public servants paid by the state. It must be said that in order for current activities to function, we are obliged to fulfill various projects concurrently, which is often very complicated. Message to the decision-makers and the population I ask for a much more substantial contribution from our states to support research in the fight against malaria, not only in Burkina, but in all African countries. Currently, the state contributes around 12% of the total budget of the national malaria program, while foreign partners put up the rest. This is where the question of sustainability comes into play; the day when a partner decides to retract itself or no longer has the capacity to continue financial support, the situation will become delicate. The state must implicate itself more. I want to thank the community, particularly that of Nanoro. We have had a perfect collaboration with them since the beginning of our research activities in the area. They accompanied us throughout the activities that we successfully lead in order to ameliorate their livelihoods, notably in the fight against malaria.
Dr. Innocent Valea received his degree in pharmacy from the University of Ouagadougou as well as a university degree in malaria control. He continued his studies with a master’s in health biology from the University of Bordeaux in France and a doctorate in medical sciences from the University of Anvers in Belgium. A medical scientist specializing in clinical research and the epidemiology of transmittable illnesses (particularly malaria), he is the deputy chief of the Clinical Research Unit of Nanoro.
As the certified auditor of quality management systems, he supervises the quality system of URCN. He actively contributes to the conception and implementation of research projects, notably epidemiological studies and clinical trials of antimalarial medications and vaccines phase II to phase IV.
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Bonjour, je peux avoir, le contact du centre de recherche ?
Je suis togolais en formation au Ouagadougou
Bonjour, vous trouverez les contacts du centre sur le site http://www.urcn.net.