Auteur : Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement
Site de publication : pseau.org
Type de publication : Rapport
Date of publication : Août 2016
Accès à l’eau en 2015 en Mauritanie
Environ 600 millions de m3 d’eau sont actuellement mobilisés annuellement pour les différents usages de l’eau, dont plus des trois quarts pour l’agriculture et moins de 12% pour l’alimentation en eau potable (AEP). En ordre de grandeur, les prélèvements sont estimés pour moitié sur le fleuve Sénégal, un quart pour les autres eaux de surface continentale et un quart pour les eaux souterraines.
Le taux de desserte, c’est-à-dire le nombre de personnes disposant de 20 L/j/personne par rapport à la population totale, est de 43%. Plus de 1 750 localités sur 3 270 de plus de 150 habitants ne disposent pas de points d’eau aux normes. Ce nombre sera porté à 2 460 en 2030 si l’on ne crée pas de nouveaux points d’eau.
Pour les 46 villes gérées par la Société Nationale des Eaux (SNDE) en milieu urbain, le taux de desserte moyen sur la base de 40 litres par jour et par personne dépasse 80% et le taux de raccordement au BP est de 51%.
Les enjeux principaux relèvent de la diminution des pertes techniques, en cours de traitement dans la capitale, et des pertes commerciales, qui impactent le service de l’eau, la pérennisation des ressources et l’inondabilité de la capitale.
En l’absence d’un inventaire et audit technique national exhaustif des ouvrages de rétention d’eau de surface, répartis dans 9 Wilayas, on évalue à 80% le nombre d’ouvrages nécessitant des travaux de rénovation, ce qui limite fortement le développement de la production agricole irriguée.
Les enjeux principaux relèvent de la diminution des pertes techniques, en cours de traitement dans la capitale, et des pertes commerciales, qui impactent le service de l’eau, la pérennisation des ressources et l’inondabilité de la capitale
Les ressources en eau de surface, en particulier le fleuve Sénégal et les mares temporaires ou permanentes aménagées ou non constituent environ 75% des sources d’approvisionnement en eau du cheptel, devant les eaux souterraines. Il existe un nombre limité d’ouvrages hydrauliques spécifiquement pastoraux, le cheptel partageant le plus souvent les points d’eau pastoraux avec les usages humains.
La mobilisation des ressources en eau souterraines est fragilisée par la limitation des connaissances, du suivi et de la protection de ces ressources. Aucune mise à jour et étude de détail des grands aquifères du pays n’a été entreprise depuis dix ans malgré les centaines de forages réalisés, le réseau de suivi des eaux souterraines est limité et peu ou pas suivi.
Accès à l’assainissement en 2015
La promotion de l’assainissement individuel en milieu rural et semi-urbain est portée par l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC), qui a permis depuis 2009 d’éradiquer la défécation à l’air libre dans environ 2 500 localités des 7 500 éligibles, représentant près de 930 000 personnes.
Bien que Nouakchott et les principales capitales régionales disposent de Plans Directeurs d’Assainissement (PDA), l’assainissement collectif n’est accessible que pour moins de 5% de la population de la capitale, et seules les villes Nouakchott, Nouadhibou et Zouérate disposent d’un embryon de réseau de collecte et de traitement des eaux usées hors normes.
De même, les eaux pluviales des principales villes du pays ne sont ni collectées ni traitées. La priorité concerne la capitale, très vulnérable aux inondations mal- gré une pluviométrie faible, avec un renforcement en cours par la réalisation d’une 1ere tranche de travaux.
En ce qui concerne le lavage des mains au savon, marqueur de l’hygiène des ménages, les enquêtes MICS de 2011 ont montré que même si à l’échelle du pays, deux tiers des ménages disposent de savon dans leur logement, seulement la moitié dispose d’un lieu spécifique pour le lavage des mains.
Lien entre pauvreté et accès à l’eau et l’assainissement
La pauvreté monétaire est largement liée aux indicateurs socio-économiques étudiés dans les enquêtes nationales. Ainsi, le milieu rural est en retard par rap- port au milieu urbain pour l’équipement des ménages, la santé, la scolarisation, et accès à l’eau potable et à l’assainissement, avec une incidence forte sur la prévalence des maladies hydriques pour les plus vulnérables et les femmes.
L’accès limité à l’eau concerne en priorité les femmes, dont plus des 2/3 consacrent plus de 30 mn par jour pour accéder au point d’eau, principalement en milieu rural
Les 5 wilayas les plus représentées en termes d’indicateurs de pauvreté sont le Hodh Chargui, le Hodh Gharbi, le Guidimakha, l’Assaba, le Gorgol, où l’on trouve également les taux d’accroissement démographiques les plus forts. Or, le monde rural tire largement ses moyens de subsistance des ressources naturelles en particulier pour l’agriculture et l’élevage dans les wilayas les plus touchées par la pauvreté et où les risques de dégradation des ressources naturelles liés à une gestion non maîtrisée de ces ressources et au changement climatique sont les plus forts.
Par ailleurs, l’augmentation chronique et rapide de la population urbaine crée de nouveaux enjeux socioéconomiques et d’accès aux infrastructures de base, en particulier pour les zones périphériques qui concentrent les populations les plus vulnérables, alors que l’accès à l’eau et l’assainissement est déjà déficient dans les centres structurés et les moyens et capacités de gestion limités.
Vulnérabilité des ressources vis-à-vis du changement climatique
D’après le dernier rapport du Groupe International Experts Changements Climatiques (GIEC), la Mauritanie est située dans une des six régions du monde qui seront les plus affectées par les impacts du réchauffement climatique.
Les scenarios climatiques pour l’horizon 2050 prévoient également une diminution de la pluviométrie comprise de l’ordre de 20% par rapport à la normale de référence 1961-1990.
La réduction des précipitations associée à la hausse des températures contribue à la fragilisation générale des écosystèmes, la réduction des ressources en eau, des sols et des pâturages et la diminution du potentiel agricole.
Dans ces conditions, les apports globaux pourront être plus importants mais les crues seront aussi plus fortes ce qui nécessitera de revoir les critères de dimensionnement des retenues d’eau de surface actuellement utilisées.
Pour les eaux souterraines, l’augmentation de l’intensité des ruissellements, bien que plus variables spatialement, pourrait constituer un facteur favorable pour la recharge des aquifères. Là encore une meilleure connaissance et un suivi des ressources en eau permettrait de préciser et anticiper les impacts du change- ment climatique.
La prise de conscience du risque climatique pour le pays se développe. Elle est portée par les travaux de la Cellule de Coordination du Programme National changement climatique (CCPNCC).
Situation des financements dans le secteur
360 milliards d’UM ont été investis dans le secteur entre 2005 et 2015 pour la mise en œuvre d’environ 110 projets liés à l’hydraulique urbaine (44% des financements), ’hydraulique agricole (22%), l’hydraulique rurale et semi-urbaine (21%), l’assainissement (13%) et enfin l’élevage (0,4%).
Une douzaine de principaux bailleurs ont contribué financièrement au secteur, avec dans l’ordre de montants engagés le FADES (28% des financements), la BID, le FKDEA, le FSD, la Banque mondiale, l’UE et l’AFD. L’état a contribué à 23% des financements à travers le budget national.
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