Incub@uo ( incubateur de l’université de Ouagadougou) est un incubateur digital hébergé au sein de l’Unité de formation et de recherche sciences exactes appliquées de l’Université Ouaga I Pr. Joseph KI-ZERBO. Il est initié par les enseignants-chercheurs du département informatique. L’incubateur cible toutes les filières de l’université pour tout projet ayant trait aux technologies de l’information et de la communication. Les missions de Incub@uo La première mission de Incub@uo est de travailler à placer le numérique au centre des solutions concernant les défis de notre société. C’est un cadre d’accompagnement des initiatives entrepreneuriales. C’est un incubateur public et universitaire qui est ouvert à tous les étudiants et aux enseignants porteurs de projets à fort potentiel numérique. L’incubateur est né par le regroupement de plusieurs étudiants lauréats de concours d’innovations qui étaient à la recherche d’un cadre d’accompagnement pour développer leur projet. La mise en place s’est faite de façon informelle. L’incubateur accepte également d’autres projets non issus du monde universitaire si le projet proposé à une forte composante numérique. Les activités de Incub@uo – Appel à projets Il y a d’abord, la sélection qui est la partie la plus importante. Elle consiste à faire un appel à candidatures et à procéder à la sélection des projets porteurs. Il s’agit d’outiller les porteurs de projets, les former sur l’entrepreneuriat, la mise en réseaux et surtout, les amener vers les investisseurs. L’incubateur accepte aussi des candidatures spontanées. – Le camp d’idéation Elle est une activité phare de l’incubateur. C’est un camp de formation initié en collaboration avec l’université de Luxembourg où incub@uo regroupe pendant trois jours, une cinquantaine d’étudiants avec une dizaine de projets avec des formateurs et des accompagnateurs pour challenger les projets. A la fin, un jury sélectionne les projets les plus porteurs après une présentation. Après quelques éditions, l’incubateur a géré et gère toujours des projets dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’agriculture entre autres. Les lauréats intègrent automatiquement l’incubateur et travaillent à avoir une plateforme fonctionnelle pour aboutir à la création d’une entreprise qui pourra générer des emplois. Les lauréats du camp d’idéation effectuent un voyage d’immersion au Luxembourg pour aller à la découverte d’autres projets, d’autres incubateurs et d’autres pratiques enrichissantes pour aussi nouer des contacts et faire du réseautage. Les difficultés – Les ressources La plupart des encadreurs travaillent bénévolement et l’incubateur manque de certaines compétences qui sont nécessaires aux incubés. Il s’agit par exemple du droit, des finances, de la communication, etc. L’incubateur essaie de solliciter l’apport d’autres partenaires pour combler ce vide, mais le principe de bénévolat n’encourage pas tout le monde. Le manque de ressource est un handicap très important parce que l’incubateur n’arrive pas à effectuer par exemple des études de marché, à faire de la prospection pour mieux comprendre la recevabilité d’un produit ou d’un service par son public cible afin de bien accompagner certains projets. – L’équipement Le local de l’incubateur est très modeste par rapport au nombre de projets et d’étudiants qu’il accueille. A cela s’ajoute le problème de l’équipement en quantité et en qualité pour pouvoir satisfaire les besoins des incubés.
Intégration de Incub@uo et thématique de projet Je suis promoteur d’un projet qui se nomme Lafi Express. Nous avons reçu l’information de l’appel à candidatures sur les réseaux sociaux et nous avons décidé de postuler. Après la phase d’entretiens, nous avons été retenus. Lafi express résout le problème d’optimisation des rendez-vous calendaires dans les structures de santé. Nous avons remarqué que l’accessibilité dans ces structures est assez complexe. Nous avons trouvé une solution qui pourrait pallier ces soucis d’organisation.
Lafi express résout le problème d’optimisation des rendez-vous calendaires dans les structures de santé
Les activités au sein de l’incubateur En tant que délégué général du bureau, nous essayons de mettre en place un certain nombre d’activités qu’on appelle des “after-class”. Ce sont des activités que nous menons tous les mercredis, de 18 heures à 20 heures. Nous installons un espace de débat entre nous les incubés porteurs de projets, auquel nous invitons aussi des personnes-ressources, des experts, des personnes qui maîtrisent certaines questions mieux pour partager avec nous leurs connaissances et leurs expériences. Tous ensemble, nous discutons. L’objectif est de vraiment relever les difficultés que ces personnes ont eu à rencontrer et d’essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs. Les sources de financement Pour la question du financement, avec les camarades nous avons l’accompagnement d’abord de nos différentes familles qui nous soutiennent à travers des sommes pour résoudre tel ou tel souci dès que nous faisions face à un obstacle.
Il n’y a pas plus heureux qu’un pays qui profite de ses propres ressources
Notre entrée au sein de cet incubateur nous a ouvert une opportunité de financement. Il nous donne accès à certaines formations pour lesquelles nous ne payons pas. Ce que nous considérons comme un problème de financement résolu parce que si nous devions nous l’offrir, certainement nous y arriverions difficilement. Il y a aussi le financement des prototypes de notre projet qui sont pris en charge par l’incubateur et un accompagnement avec du matériel de base qu’il nous offre. Les défis et le message aux autorités Notre principal défi est de pouvoir conquérir l’environnement avec notre solution innovante. Nous avons comme souci la réticence de nos populations dans l’utilisation des outils numériques. C’est ce qui constitue le gros défi et le gros problème. La question de voir comment arriver à convaincre et à mobiliser nos populations sur les ressources numériques qui existent au Burkina? Mon message est celui d’interpeller le gouvernement à prêter une oreille attentive et un regard sur ces différents défis que la jeunesse essaie de relever. Le fait qu’on ne valorise pas comme il se doit le potentiel local d’une part, vient de nous-mêmes la jeunesse, qui n’accordons pas assez de force à nos ambitions. Mais aussi, nos décideurs aussi ne nous donnent pas les moyens de nous donner à fond. Je me dis que si le gouvernement y accorde vraiment les moyens qu’il faut et qu’on nous donne la possibilité de nous donner à fond, on peut y arriver. Il n’y a pas plus heureux qu’un pays qui profite de ses propres ressources.
Entrepreneur digital, Abdoul Koudouss Traoré Sy fait partie des porteurs de projet sélectionnés au camp d’idéation de l’incubateur de l’université de Ouagadougou.
Incub@uo (incubator of the University of Ouagadougou) is a digital incubator hosted in the Training and Research Unit of Exact and Applied Sciences of University Ouaga I Pr. Joseph KI-ZERBO. This incubator was initiated by Research Professors of the Computer Science Department. However, it is an incubator that targets all the university’s fields of study for any project related to new information and communication technologies. Missions of Incub@uo The primary mission of Incub@uo is to work towards making digital technology central to solutions to the challenges of our society. It is a framework to support entrepreneurial initiatives. It is a public and university incubator that welcomes all students and teachers who have projects with high digital potential. The incubator was born from the collaboration of several student winners of innovation competitions who were looking for a support framework to develop their projects. It was set up informally. Yet the incubator also accepts other projects from non-university backgrounds if the proposed project has a strong digital component. Activities of Incub@uo The first part is the selection, which is the most important step. This consists of making a call for applications and selecting promising projects. The aim is to equip the project initiators, train them in entrepreneurship, networking and, most importantly, lead them to investors. The incubator also accepts unsolicited applications. This is the flagship activity of the incubator. It is a training camp initiated in collaboration with the University of Luxembourg where incub@uo brings together, for three days, around fifty students with a dozen projects, with trainers and coaches to challenge the different projects. At the end, a jury selects the most promising projects after a presentation. After a few editions, the incubator has managed and is still managing projects in health, education, agriculture, among others. Recipients automatically join the incubator and work to have a functional platform resulting in a company that can create jobs. The recipients of the ideation camp will make an immersion trip to Luxembourg to discover other projects, incubators, and other rewarding practices to build contacts and networks. Challenges: Most of the coaches are volunteers and the incubator lack some skills that are necessary for the incubatees. These include, for example, law, finance, communication, etc. The incubator seeks input from other partners to fill this gap, but the principle of volunteering is not always encouraging. The lack of resources is a major obstacle because the incubator is unable to carry out market studies, for example, or prospecting to better understand the acceptability of a product or service by its target audience and thus be able to support certain projects. The incubator’s premises are very small compared to the number of projects and students it receives. Added to this is the problem of equipment both in quantity and quality to meet the needs of the incubatees.
Incub@uo integration and Project theme I am the promoter of a project called Lafi Express. We received the information about the call for applications on social networks and decided to apply. We were selected after the interview phase. Lafi Express is designed to solve the problem of optimizing calendar appointments in health facilities. We have noticed that accessibility in these facilities is quite complex. Therefore, we developed a solution that could solve these organizational problems. Activities in the incubator As a delegate general to the office, we try to set up activities that we call After Class. These activities are held every Wednesday, from 6 p.m. to 8 p.m. We create a forum for discussion between the incubatees and project initiators, to which other resource persons, experts, and individuals with more expertise in certain issues are invited to share their knowledge and experience with us. We discuss together. The goal is to identify the challenges that these people have encountered and help them learn from their mistakes. Funding sources Regarding the issue of funding, together with the colleagues, we are really accompanied by our different families who support us with money to solve any problem as soon as we come across an obstacle.
We are concerned about the reluctance of our populations to use digital tools
Also, joining this incubator provided us with an opportunity to get funding. The incubator also gives us access to certain training courses for free. Which we consider to be a solution to our funding problem because we would certainly not be able to afford it by ourselves. Furthermore, the incubator is financing our project’s prototypes as well as providing us with the basic equipment we need. Challenges and message to the authorities Our main challenge is to conquer the environment with our innovative solution. We are concerned about the reluctance of our populations to use digital tools. This is the major challenge and the main problem; how to convince and mobilize our populations on the use of the digital resources existing in Burkina Faso.
Nothing is better than a country that enjoys its own resources
My message is to urge the government to pay close attention to these various challenges that young people are struggling to overcome. The reason why local potential is not properly valued, is partly due to the fact that the youth themselves do not attach enough importance to their ambitions. Equally, our decision-makers fail to empower us with the resources we need to give our best. If the government really gives us the means and if we are given the opportunity to really give our best, we can do it. Nothing is better than a country that enjoys its own resources.
A digital entrepreneur, he is one of the project initiators who have been selected as part of the ideation camp of the University of Ouagadougou’s incubator.