Tall Moussa Sam
La période électorale est un moment où tous les candidats sont en situation de concurrence dans le seul but de conquérir l’électorat. Le fauteuil présidentiel et les sièges de l’Assemblée nationale sont les enjeux de ces élections de 2020.
Le calcul politique et les alliances sont prioritaires pour certains qui espèrent accéder à des postes au sein du gouvernement ou se faire nommer directeur d’une grande institution. Lors de cette campagne électorale, nous avons presque tout entendu des candidats. Des promesses électorales de tout genre.
Je voudrais commencer cet article par une citation.
S’il est vrai que « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde » selon Nelson Mandela alors utilisons la pour changer le Burkina Faso. L’éducation devait être le thème choisi par tous les candidats à ces élections couplées pour un véritable changement dans tous les domaines.
L’éducation, selon ma compréhension de la citation de Mandela se positionne comme une véritable aubaine pour sortir le pays de la crise sécuritaire, sanitaire, économique et du chômage. Le Burkina Faso est « malade » de son système éducatif. Un système éducatif trop colonial, trop cartésien. Aucune perspective de créativité dans les formations. Une école qui est toujours basée sur les méthodes et enseignements coloniaux alors qu’elle doit faire face aux défis de l’émergence. Nos écoles doivent relever le défi qui mine nos sociétés aujourd’hui, c’est à dire la question de l’emploi, du chômage et de l’entreprenariat. L’accompagnement de la jeunesse par la formation et l’acquisition d’outils adéquats dans la réalisation de leurs projets.
Le Burkina Faso est « malade » de son système éducatif. Un système éducatif trop colonial, trop cartésien. Aucune perspective de créativité dans les formations
Des écoles de formation professionnelle et des universités d’enseignement technique et technologique doivent impérativement voir le jour dans les plus brefs délais afin de palier un secteur en manque de personnel qualifié. L’émergence et le développement passent impérativement par l’industrialisation du pays. Des secteurs comme l’agriculture et l’élevage doivent être industrialisés afin d’atteindre dans un premier temps l’autosuffisance alimentaire dans les deux ou trois années à venir, et ensuite permettre l’accès à l’emploi afin de réduire le chômage.
Ces élections doivent être le moment idéal pour tous, quelles qu’en soient nos différences religieuse, ethnique, culturelle et linguistique, nous devons nous plancher sur tout ce qui nous rassemble.
Le manque d’infrastructures, d’équipements et surtout le manque d’organisation de notre système de santé complique les choses davantage. Force est de constater que nous avons un personnel soignant compétant mais le manque d’organisation crée de nombreux obstacles.
La santé est un véritable « casse-tête » pour ce beau peuple. L’inexistence des structures de santé compliquent l’accès aux soins. Une personne malade n’est pas une personne productive alors que nous avons besoin des fils et des filles pour le développement social et économique de notre pays. Le manque d’infrastructures, d’équipements et surtout le manque d’organisation de notre système de santé complique les choses davantage. Force est de constater que nous avons un personnel soignant compétant mais le manque d’organisation crée de nombreux obstacles.
La pandémie mondiale de la COVID-19 a vraiment mis à rude épreuve notre système de santé et a mis à nu de nombreuses failles. Que dire du paludisme qui fait des ravages chaque année au pays de l’Homme intègre ? Plus de 11.000.000 de cas de paludisme en 2017 dont plus de 500.000 cas de paludisme grave avec plus de 4.000 décès selon les statistiques du ministère de la Santé publiées le 03 juillet 2019. Au Burkina Faso, les effets néfastes du paludisme vont au-delà des pertes en vies humaines. Cette maladie pèse lourdement sur le système de santé, entrave la productivité et fragilise la croissance économique.
Le problème de la sécurité qui mine également le pays depuis maintenant cinq ans est grandement liée au manque d’alphabétisation des zones reculées et la déscolarisation. Le manque d’infrastructures routières, hospitalières, sportives (loisirs) et éducatives ont poussé certains à l’extrême.
La sécurité nationale n’a jamais été autant dégradée que durant ces cinq dernières années. Des militaires sont malmenés par des hommes armés non identifiés
La sécurité nationale n’a jamais été autant dégradée que durant ces cinq dernières années. Des militaires sont malmenés par des hommes armés non identifiés communément appelé les HANI. Les causes lointaines et immédiates ont démontré que le terrorisme est un phénomène qui peut toucher tous les pays.
Malheureusement, nous avons constaté lors de cette campagne électorale une non prise de conscience de la gravité de la situation sécuritaire. Les acteurs politiques n’apportent véritablement pas de pistes de sorties de crise.
L’option militaire est toujours privilégiée par le parti au pouvoir, alors que les opposants penchent plus pour un dialogue. Mais, qui de l’opposition ou de la majorité présidentielle pourra ramener la quiétude dans les quatre coins du Faso.
Le manque de volonté de faire confiance aux hommes politiques de l’ancien régime dont la plupart sont en prison n’arrange en rien un climat de dialogue pour un retour au calme. Leurs expériences et leurs compétences peuvent être mises en avant pour faciliter une approche militaire et un dialogue avec ceux qui souhaitent déposer les armes. Une campagne pour faciliter le retour de ceux qui décident de déposer les armes pour une réinsertion dans la vie sociale doit être une piste à envisager pour les futurs dirigeants.
Des lois également doivent être votées pour décourager les gens vers l’extrémisme religieux. Les questions de droits de l’homme ont suscité beaucoup de débats ces dernières années notamment sur les exactions commises par les FDS, dénoncées par les organisations comme Human Rights Watch et Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples.
Mais, il faut reconnaitre qu’en temps de guerre, le militaire, quel que soit son rang, son grade et sa formation dans de pareilles situations, ne peut que se défendre par tous les moyens dans l’espoir de retrouver un jour sa famille laissée à des centaines de kilomètres.
Depuis l’assassinat lâche et barbare du journaliste Norbert Zongo, le Burkina Faso a connu des avancées en matière de droits de l’homme, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse. Beaucoup d’hommes et de femmes ont payé de leur vie pour en arriver à ce stade mais depuis l’avènement en 2015 du terrorisme au Burkina Faso, elle tend à se détériorer avec l’adoption de la modification de la loi n°025-2018/AN du 31 mai 2018.
Cette loi permet de réprimer les fausses informations lorsqu’elles sont de nature à porter atteinte à la défense et à la sécurité. Pour beaucoup d’observateurs et d’organes de presse, cette modification n’apporte rien dans la lutte contre le terrorisme.
Cette loi permet de réprimer les fausses informations lorsqu’elles sont de nature à porter atteinte à la défense et à la sécurité. Pour beaucoup d’observateurs et d’organes de presse, cette modification n’apporte rien dans la lutte contre le terrorisme. Elle vise plutôt à remettre en question les libertés de la presse et le droit à l’information juste et équitable.
Le terrorisme à une fois de plus mis à mal le peu d’acquis que nous avions eu en termes de droits humains et de liberté d’expression sous le régime précèdent. Il est impératif et primordial que la sécurité et la quiétude reviennent dans le pays des hommes intègres mais cela ne pourra se faire sans la participation de tous les Burkinabé. Exilés comme emprisonnés, qui doivent s’unir pour le bien du pays.
Le Burkina Faso que nous cherchons à construire doit se faire avec l’ensemble de ses fils et filles, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Riches ou pauvres, toutes les couches sociales doivent être impliquées pour consolider les acquis démocratiques pour un développement durable.
Il est vrai qu’on dit que l’union fait la force donc unissons nos forces pour un Burkina Faso de paix et de prospérité. Pour la sécurité, la santé, l’éducation et le respect des droits humains dans mon pays, je m’engage à des élections libres et transparentes. Nous invitons tous les citoyens pour un Burkina libre à participer activement à ces élections qui sont cruciales pour notre avenir.
Vive le Burkina !
Vive la démocratie !
Que Dieu bénisse ce peuple pétri de courage.
Crédit photo : electionworld.org
Tall Moussa Sam est titulaire d’un BTS en climatisation. Passionné par les questions des droits humains, il fut vice-président de l’Association des étudiants et stagiaires Burkinabé en Tunisie. Il a créé une entreprise dans le domaine de la climatisation à son retour dans son pays.
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J’apprécie très fort tes analyses ! Ensemble on ira loin.