Auteurs : S. Camara et A. Bangoura
Organisation affiliée : Journal of Water and Environmental Sciences, Ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts de la République de Guinée
Site de publication : revues.imist.ma
Type de publication : Article
Date de publication : 30 Avril 2017
Contexte des ressources en eau en Guinée
Le pays présente quatre ensembles naturels qui sont: la Guinée maritime; la Moyenne Guinée; la Haute Guinée et la Guinée Forestière. La Guinée est caractérisée par une hétérogénéité des sols et un réseau hydrographique abondant.
Le réseau hydrographique comprend 1161 cours d’eau, regroupés en 23 bassins versants dont 14 internationaux. Les ressources renouvelables en eau de surface, y compris la partie partagée, sont estimées à 226 km3/an. Celles en eaux souterraines sont estimées à 72 km3.
Aujourd’hui malheureusement les ressources en eau de la Guinée sont menacées par l’ampleur de la sécheresse qui est la conséquence néfaste des actions anthropiques de diverses origines et des changements climatiques.
En milieu urbain, 86 % de l’eau produite est distribuée à Conakry. Toutefois, la dotation en eau dans les milieux urbains s’est fortement dégradée à cause de (i) l’expansion des villes, (ii) l’insuffisance des équipements, (iii) la faible productivité et (iv) la mauvaise gestion interne de la société en charge.
Gestion des ressources en eau en Guinée
En Guinée, la gestion des ressources en eau (GRE), repose sur des plans généraux d’Aménagements Hydrauliques (PGAH, 1978 ; 1982), élaboré entre 1978 et 1982.
Le secteur de l’agriculture constitue le principal utilisateur de l’eau dans le pays. Le volume d’eau prélevé dans ce cadre est estimé à 1.518 millions de m3. De nos jours, on observe une dégradation accélérée et continue du potentiel de production avec pour conséquence la chute des rendements.
Le pays est doté d’un important potentiel hydroélectrique estimé à 6 000 MW (27 barrages hydroélectriques dont 2 grands identifiés), faisant approximativement le quart du potentiel Ouest Africain (25 000 MW). Malheureusement, seulement 6% de ses potentialités sont mis en valeur. La production actuelle en hydroélectricité ne dépasse pas 330 MW (MEH).
Aujourd’hui malheureusement les ressources en eau de la Guinée sont menacées par l’ampleur de la sécheresse qui est la conséquence néfaste des actions anthropiques de diverses origines et des changements climatiques
En 2014, seulement 52,4% de la population rurale avait accès à l’eau potable contre 79,6% en milieu urbain. En dépit des améliorations dans la couverture en eau potable, le secteur reste confronté aux problèmes suivants: (i) risque de pollution, (ii) capacité de production et de traitement de l’eau limitée par rapport à la demande, (iii) faible extension du réseau de distribution, (iv) pertes techniques et fraudes commerciales élevées, (v) indisponibilité des capacités installées pour faute de maintenance ou de combustible.
Facteurs de dégradation des ressources en eau : cas du bassin supérieur du Niger
Le fleuve Niger prend sa source en Guinée à Faranah. Son bassin versant couvre une superficie de 1.500.000km2, il est partagé par neuf pays: Guinée, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte D’Ivoire, Mali, Niger, Nigéria et Tchad.
Les changements climatiques occasionnent l’élévation de la température, des perturbations du régime pluviométrique et un déficit pluviométrique pouvant atteindre 36,4 % au- dessous de la normale actuelle à l’horizon 2050 et 40,4% vers 2100, avec des impacts importants sur les ressources en eau et les principaux secteurs socioéconomiques du pays.
Les impacts des activités anthropiques liées à l’exploitation des ressources pour la satisfaction des besoins quotidiens des populations se manifestent négativement sur l’ensemble des ressources naturelles du bassin.
En Guinée, la gestion sectorielle de la ressource entraîne des gaspillages à cause du manque de coordination.
La situation, renforcée par le caractère embryonnaire du processus Gestion Intégrée des Ressources en Eau engagé depuis avril 2010, conduit le plus souvent à des conflits d’usages entre les différents acteurs. Par ailleurs, peu de programmes ciblent la gestion durable des bassins nationaux.
Étant donné la place stratégique de la Guinée en Afrique de l’ouest, les modes de gestion des ressources en eau auront inéluctablement des impacts en aval, au-delà des frontières du pays. Ces implications internationales alourdissent la tâche de la Guinée dans la responsabilité dans la gestion saine de ses ressources dans le contexte actuel de changement climatique
Stratégie de gestion des ressources en eau
Les systèmes traditionnels de développement et de gestion de l’eau ont montré leurs limites. Les approches sectorielles ont impliqué des coûts économiques, sociaux et écologiques élevés pour les sociétés humaines et l’environnement.
Étant donné la place stratégique de la Guinée en Afrique de l’ouest, les modes de gestion des ressources en eau auront inéluctablement des impacts en aval, au-delà des frontières du pays. Ces implications internationales alourdissent la tâche de la Guinée dans la responsabilité dans la gestion saine de ses ressources dans le contexte actuel de changement climatique.
C’est là où la gestion commune des fleuves internationaux par la création des organismes sous régionaux revêt toute son importance.
Conclusion
Il est nécessaire d’adopter et de mettre en œuvre des stratégies de gestion durable des ressources en eau dans le pays. Ces stratégies doivent prendre en compte : le renforcement de la protection des sources aquatiques et des lits des cours d’eau, la mise en place d’organes du fonds de l’hydraulique pour financement du secteur, la gestion des systèmes de prévision hydrologique et de suivi à l’échelle des bassins versants, l’application du Code de l’eau, l’établissement de plans d’ouvrage pour les groupes de bassins versants, le renforcement des capacités de collecte et de traitement de données de base.
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2 Commentaires. En écrire un nouveau
Aujourd’hui la majorité des fleuves en Guinée sont asphyxiés de sable, des sables drainés par l’eau sur le retrait des traits de côte instables.
La majorité des plantes qui renforçaient et stabilisaient ses zones sont coupées par les citoyens pour souvent des projets d’aménagement locaux souvent même dans la vente.
Alors s’il y’a une chose à faire de façon concrète c’est de désenclaver ses lits d’eau en priorité, ensuite utiliser cette matière première dont le sable qui peut servir à la construction de plusieurs infrastructures de franchissement dont l’aménagement des barrages hydroélectriques qui a la fois permettront de produire de l’électricité ainsi que de régulariser le débit d’eau afin d’en tirer une bonne gestion.
La construction également des traits de côte pourrait être éventuellement un atout pour à la fois conserver et renforcer le sol.
Je le rappelle mon père qui me disait souvent que les bateaux quittaient souvent le Mali pour rallier la Guinée en apportant des produits du Mali et expédier ceux de la Guinée au Mali et à chaque fois je me demande comment se fait t’il que cela ne soit pas possible aujourd’hui !
Avec un peu plus de volonté, nous pouvons rendre navigables ses lits d’eau et avec cette action développer des activités économiques, touristiques et tant d’autres car ses fleuves relient des paysages qui sont très riches et variés.
S’ajoute une fois de plus la part de responsabilité des sociétés minières qui souvent pollue ces eaux à travers leur activité notamment des sociétés extracteur d’or etc…
Nombreuses sont les stratégies qui émanent de ce domaine de stratégie pour préserver ses fleuves qui sont cruciaux pour la survie de tant de population alors une bonne gestion sera bénéfique pour tous les pays dont ses bassins desservent.
C’est vraiment formidable.