Le secteur de l’agriculture souffre d’un sous-investissement chronique en Afrique de l’Ouest. À ce jour, seuls le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal sont parvenus à porter la part des dépenses publiques allouées à l’agriculture à 10 % de leur PIB, conformément à l’objectif fixé par la Déclaration de Maputo (2003).
La Gambie, le Ghana et le Togo sont en passe d’atteindre cet objectif. Le Nigéria consacre 6 % de son PIB à l’agriculture, et ce pourcentage est inférieur à 5 % dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest. De même, les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’électricité sont également sous-développés et pourraient donner lieu à des partenariats public-privé. La situation est particulièrement pressante au Bénin, au Ghana, en Guinée et au Niger, où moins de 10 % de la population dispose d’installations sanitaires améliorées.
Bien que l’accès à de l’eau salubre soit généralement meilleur que l’accès à l’assainissement, plus de la moitié des citoyens ne disposent toujours pas des services de base dans certains pays. L’accès à l’électricité est extrêmement variable : de 13 % au Burkina Faso à 72 % au Ghana.
L’utilisation d’Internet se développe extrêmement lentement en Afrique de l’Ouest, contrairement aux abonnements de téléphonie mobile. En 2013, le taux de pénétration d’Internet était au maximum de 5 % au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée-Bissau, au Libéria, au Mali, au Niger, en Sierra Leone et au Togo. Seuls Cabo Verde et le Nigéria étaient en mesure d’assurer une connexion Internet à un citoyen sur trois.
Le Réseau africain d’expertise en biosécurité
Le Réseau africain d’expertise en biosécurité a été créé à Ouagadougou le 23 février 2010 dans le cadre d’un accord de siège conclu entre le NEPAD et le gouvernement du Burkina Faso. Ce réseau constitue une ressource pour les régulateurs chargés des questions de sécurité relatives à l’introduction et au développement d’organismes génétiquement modifiés. Il leur permet d’accéder à des notes stratégiques et autres informations utiles mises en ligne en anglais et en français, et organise également des ateliers nationaux et infra régionaux sur des sujets déterminés.
En avril 2014, le réseau a organisé un atelier de formation au Nigéria à la demande du Ministère fédéral de l’environnement. Cet atelier, dont l’objectif était de renforcer les capacités réglementaires des comités institutionnels en matière de biosécurité, a réuni 44 participants issus de ministères, d’organismes de réglementation, d’universités et d’institutions de recherche.
Cette formation devait par ailleurs permettre de s’assurer de la conformité réglementaire des essais en milieu confiné et des essais multi locaux actuellement réalisés pour le niébé résistant au Maruca et le sorgho bio fortifié. Elle était organisée en partenariat avec le Programme de renforcement des systèmes de biosécurité de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires.
Le Réseau africain d’expertise en biosécurité a été mis en place conformément au Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et de la technologie (2005) et en réponse à la recommandation du Panel africain de haut niveau sur la biotechnologie moderne, intitulée Liberté d’innovation. Il est financé par la Fondation Bill & Melinda Gates.
Les centres d’excellence en Afrique de l’Ouest : Initiative de la Banque mondiale
Actuellement, la plupart des scientifiques d’Afrique de l’Ouest n’ont aucun contact les uns avec les autres, y compris dans un même pays. L’initiative de la Banque mondiale s’inscrit dans la logique du Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et de la technologie (2005 – 2014), qui préconisait la création de réseaux régionaux de centres d’excellence ainsi qu’une plus grande mobilité des scientifiques sur le continent.
L’Afrique de l’Ouest participe à plusieurs de ces réseaux. Ouagadougou (Burkina Faso) abrite ainsi le Réseau africain d’expertise en biosécurité, et l’Institut sénégalais de recherches agricoles, situé à Dakar, constitue l’un des quatre noyaux du Réseau africain des biosciences.
Le Sénégal et le Ghana abritent par ailleurs deux des cinq Instituts africains des sciences mathématiques. En 2012, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a désigné 14 centres d’excellence dans la région. Ce label permet aux institutions concernées de recevoir une aide financière de l’UEMOA pendant deux ans. Dans le cadre de sa Politique en matière de science et de technologie.
Sources : Institut de statistiques de l’UNESCO – Rapport de l’UNESCO sur la science