Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) est le département ministériel du gouvernement Nigérien chargé de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le Ministère a été créé par Décret N°2013-456/PRN/MESR/I du 1er novembre 2013. L’organisation des services de l’administration centrale du ministère et les attributions de leurs responsables ont été définies par Arrêté N°000134/MESR/I/SG/DL du 17 novembre 2014 et les textes subséquents. Le cabinet du ministre comprend : un Directeur de cabinet, des conseillers techniques, un chef de cabinet, un secrétaire particulier, un responsable de la communication, un attaché de protocole, des agents de sécurité. La Direction Générale de le recherche et de l’innovation (DGR/I) comprend les directions techniques ci- après : la Direction de la Recherche (DR) – la Direction de la Technologie et de l’Innovation (DTI) – la Direction de la Vulgarisation et des Transferts de Technologie (DV/TT). Coordonnées et contact Avenue des Ministères Niamey
La coordination de la recherche au Niger « Le ministère en charge de la recherche est censé coordonner toutes les activités de recherche. En effet, il doit être au courant de toutes les activités de recherche menées au Niger. De plus en plus, on a l’émergence de structures de recherche au Niger. Dans les universités publiques rattachées au ministère de l’Enseignement supérieur, la recherche est menée. Nous avons aussi d’autres structures de recherche qui sont dans d’autres ministères sectoriels comme l’Institut national de la recherche agronomique du Niger. C’est une institution de recherche rattachée au ministère de l’agriculture. Toutes ces institutions doivent centrer les résultats de la recherche au niveau de la Direction générale de la recherche et de l’innovation. Cependant, dans la pratique, il subsiste quelques difficultés de centralisation de ces données de recherche. C’est pourquoi on a des difficultés à concevoir la base de données en matière de recherche au Niger.
La recherche est un moteur de développement mais le budget qu’on lui alloue est très insuffisant
De plus en plus, les autorités de notre pays sont conscientes qu’il faut restructurer la recherche. C’est la raison pour laquelle le cabinet du premier ministre a ordonné qu’on organise un atelier. Celui-ci regroupe toutes les structures de recherche afin d’élaborer un schéma qui permettra d’assurer une excellente coordination de la recherche au Niger. Le ministère, à travers la direction, ne fait pas de la recherche. Il coordonne seulement car il y a des institutions qui sont chargées d’exécuter les travaux de recherche à l’instar des universités ou même des institutions de recherche. » Le financement de la recherche au Niger « La recherche est un moteur de développement mais le budget qu’on lui alloue est très insuffisant. Lorsqu’on prend toutes ces institutions de recherche, il y a deux ans de cela, elles étaient confrontées à un problème de souveraineté, c’est-à-dire les salaires, les primes et les droits statutaires. Cependant, des engagements ont été pris. De plus en plus, ces problèmes sont en train d’être réglés. Mais les fonds alloués à la recherche restent très insuffisants. Nous avons eu un fonds d’appui à la recherche scientifique qui fut créé depuis 2013. Il est alimenté à hauteur de 300 à 400 millions. On a noté que certaines années, le ministère a eu des difficultés pour assurer quelques dépenses. Ce fonds n’est plus opérationnel aujourd’hui. Étant en fin d’année 2021, nous organiserons un atelier qui regroupera toutes les structures de recherche afin de rendre ce financement opérationnel. Nous sommes dans les préparatifs de cet atelier pour justement que ce fonds soit opérationnel très prochainement. Le but est qu’il permette d’appuyer les structures de recherche. » La valorisation des résultats de la recherche « Parfois, le mode de publication des résultats par les chercheurs fait que les résultats publiés sont difficiles à exploiter pour le lecteur. Il faut qu’il y ait un mécanisme pour que cette publication du chercheur soit traduite dans un langage beaucoup plus facile pour permettre aux lecteurs de comprendre. C’est principalement ici qu’intervient le service de vulgarisation qui est en train d’être développé au Niger avec la création des agences de conseil agricole. » Les principales difficultés « Si vous prenez le domaine agricole, il y a eu énormément d’études. Par exemple, sur les compléments d’irrigation ou sur les cultures pluviales. Il y a eu des recherches qui ont montré que la principale culture est humaine. Compte tenu des aléas climatiques, surtout que la pluviométrie n’est pas dans le temps, il y a des poches de sécheresse. Des études ont montré que pendant ces poches de sécheresse, quand il y a un complément d’irrigation, le rendement est important. Lorsqu’on prend par exemple le domaine des cultures irriguées, il y a eu tellement d’études sur l’oignon, de la fertilisation à la conservation. Il y a tellement d’études qui méritent d’être vulgarisées mais ces structures chargées de le faire ne sont pas très outillées. Mais ces dernières années, l’État a créé une agence de promotion du conseil agricole qui va, dans le domaine agricole, valoriser les résultats de recherche scientifique. » Recherche, changement climatique et insécurité au Sahel « La question du changement climatique doit être traitée avec beaucoup de rigueur et d’attention car au Niger par exemple, lorsqu’on prend la production agricole auparavant, on n’importait pas énormément des denrées alimentaires comme aujourd’hui. Le domaine de la production agricole est aléatoire compte tenu des changements climatiques. Il y a énormément d’incertitudes et de risques d’investir dans le domaine agricole si l’on se limite aux cultures pluviales. A mon avis, concernant le financement, le domaine prioritaire est le lien entre la production et le changement climatique, la question de résilience et d’adaptation de certaines cultures. La question sécuritaire se propage dans tout le Sahel et jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’études scientifiques afin d’informer les communautés du Sahel des raisons principales de l’insécurité. Ici, la recherche est interpellée car elle doit nous informer sur cette question d’insécurité qui gangrène le Sahel. » Un appel aux décideurs et aux chercheurs « La recherche est un moteur de développement. Les pays qui ont compris son importance sont les plus développés. Les autorités politiques sont conscientes de cela. Cependant, il faut injecter plus de moyens afin que les laboratoires soient équipés et que les résultats servent principalement au développement de notre pays. Pour les chercheurs, j’en appelle à l’orientation des travaux de recherche vers les secteurs porteurs qui entraîneront de façon directe et rapide le développement et la stabilité du pays. »
Iro Dan Guimbo est Docteur en sciences agronomiques, il est Enseignant chercheur et fut doyen de la faculté des sciences de l’agronomie de l’Université de Tahoua. Il est actuellement le Directeur de la Recherche au Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Niger.