Auteur : Groupe de la Banque africaine de développement
Site de publication : Afdb
Type de publication : Note
Date de publication : Avril 2022
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Développements macroéconomiques récents
L’économie nigériane a connu une croissance de 3,6 % en 2021, après une contraction de 1,8 % en 2020. Le déficit budgétaire s’est réduit à 4,8 % du PIB en 2021, contre 5,4 % en 2020, en raison d’une modeste hausse des recettes, et a été financé par des emprunts. La dette publique en 2021 s’élevait à 95,8 milliards USD, soit environ 22,5 % du PIB. L’inflation a été alimentée par la hausse des prix des denrées alimentaires en début d’année et par la répercussion du taux de change. L’amélioration des exportations de pétrole et le décaissement de l’allocation de DTS de 3,4 milliards USD (0,8 % du PIB), dans l’attente d’une décision sur son utilisation, ont contribué à porter les réserves brutes à 40,1 milliards USD en 2021.
La pauvreté et le chômage sont restés élevés, globalement inchangés par rapport à leurs taux de 2020, 40 % et 33,3 %, respectivement
Perspectives et risques
La croissance ralentira, pour s’établir à 3,2 % en moyenne en 2022–2023, en raison de la faiblesse persistante de la production pétrolière et de l’insécurité croissante. L’inflation devrait rester élevée à 16,93,2 % en 2022 et rester au-dessus du niveau prépandémique en 2023, principalement en raison de la hausse des prix des denrées alimentaires, du diesel et du gaz, et des perturbations persistantes de l’approvisionnement amplifiées par le conflit Russie-Ukraine. L’amélioration de la collecte des recettes permettra de ramener le déficit budgétaire à une moyenne de 4,5 % du PIB. La dette publique devrait atteindre 40 % du PIB d’ici 2024 grâce à de nouveaux emprunts. Les menaces qui pèsent sur les perspectives pourraient être exacerbées par l’insécurité croissante et l’incertitude politique renforcée par l’annulation de la suppression des subventions sur les supercarburants de qualité supérieure initialement prévue un an avant les élections de 2023.
Changement climatique et options de politiques publiques
L’impact du changement climatique se traduit par une baisse du rendement des cultures de 7 % à court terme (2006–35) et de 25 % à long terme (d’ici 2050). L’augmentation prévue de la température maximale annuelle de 3 à 4 °C entre 2050 et 2070 pourrait compromettre davantage la productivité agricole et provoquer un stress hydrique plus important. Les pénuries d’eau et de pâturages sont déjà à l’origine de conflits communautaires. La transition vers une économie à faible émission de carbone met en lumière la situation critique dans laquelle se trouvent le secteur pétrolier et les infrastructures énergétiques du Nigeria. Le pétrole et le gaz représentent plus de 85 % des exportations et environ la moitié des revenus.
L’élimination des combustibles fossiles constituera un frein à la transition vers des revenus plus élevés, mais offre une chance de développement inclusif et écologique
Les investissements dans les énergies propres, l’agriculture intelligente et les technologies de protection contre le changement climatique sont essentiels pour la résilience de la transformation économique et la diversification tirée par les exportations. Les efforts politiques du Nigeria sont de bon augure pour atteindre, d’ici 2030, l’ODD 13 relatif à l’action climatique, cependant, les risques sont nombreux.