Auteur : COFACE
Type de publication : Etude
Date de publication : 2020
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Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts
POINTS FORTS
- Producteur majeur d’or (6e d’Afrique en 2018) et de coton (2e d’Afrique en 2018)
- Membre de l’Union économique et monétaire d’Afrique de l’Ouest (ce qui assure la stabilité du franc CFA, fixe par rapport à l’euro)
- Soutien de la communauté financière internationale (un des premiers pays à avoir bénéficié de l’initiative PPTE)
POINTS FAIBLES
- Économie fortement exposée aux aléas climatiques
- Vulnérabilité à l’évolution des cours du coton et de l’or
- Forte dépendance à l’aide extérieure
- Faiblesse des infrastructures électriques
- Pression démographique, taux de pauvreté très élevé, indice de développement humain très faible et insécurité alimentaire critique
- Importance du secteur informel et environnement des affaires défaillant (classé 151e au Doing Business 2020)
- Présence de groupes islamistes armés (étrangers et domestiques), en particulier au nord et à l’est du pays
APPRÉCIATION DU RISQUE
Une économie peu diversifiée, à la croissance dopée par l’investissement
La croissance devrait rester dynamique en 2020. Le secteur aurifère est un moteur économique du pays (12 % du PIB et plus de 65 % des exportations en 2018), grâce à des investissements massifs réalisés par des entreprises étrangères (Semafo et Endeavour, notamment). Il devrait continuer son expansion, consécutivement à l’entrée en production commerciale de deux nouvelles mines en 2020, et à l’augmentation prévue du cours de l’or, mais pourrait pâtir du contexte sécuritaire fragile (attaques djihadistes et enlèvements fréquents dans les mines).
La production de coton devrait augmenter, bénéficiant des investissements publics, au titre du Plan national de développement économique et social (PNDES), visant à l’accroissement de la productivité agrosylvopastorale. Néanmoins, l’insécurité alimentaire et les tensions sécuritaires pourront peser sur la production agricole. Le PNDES a aussi pour objectif le développement du secteur manufacturier, en particulier agroalimentaire et textile, dans le but de faire évoluer l’économie du pays, principalement axée sur la production, vers la transformation des matières premières agricoles, avec un objectif de 25 % de transformation en 2020.
Dans cette optique, l’usine de transformation artisanale du coton à Bobo-Dioulasso devrait voir le jour en 2020, grâce à la mobilisation d’un partenariat public-privé (PPP).
De plus, l’amélioration des relations avec la Chine, depuis que le Burkina Faso a rompu ses liens diplomatiques avec Taïwan en 2018, devrait favoriser les investissements dans les infrastructures, des secteurs tels que l’énergie et les transports s’en trouvant dynamisés. L’entreprise China Harbour Engineering devrait, par exemple, amorcer la construction d’une autoroute de 300 km reliant la capitale à la deuxième ville du pays, Bobo-Dioulasso, en janvier 2020.
L’inflation sera stable grâce à l’appartenance à l’UEMOA, ce qui entretiendra, associée à la croissance rapide de la population et de l’urbanisation, un marché intérieur dynamique (la consommation privée représente plus de la moitié du PIB), supportant le secteur des services.
La volonté d’assainissement des comptes publics à l’épreuve des risques conjoncturels
Le déficit budgétaire devrait continuer de se réduire en 2020, afin de se rapprocher des critères de convergence de l’UEMOA, qui fixe un maximum de 3 %. Le FMI a octroyé au pays une Facilité élargie de crédit (FEC) sur trois ans de 135 millions d’euros en mars 2018. Dans ce cadre, la politique budgétaire devrait se concentrer sur l’augmentation des recettes, grâce à la modernisation des administrations fiscale et douanière, et la diminution des dépenses fiscales (suppression des exemptions de TVA). Cependant, les dépenses publiques sont élevées (27 % du PIB en 2019), car la lutte contre le terrorisme, la crise sociale et le PNDES engendrent des dépenses courantes et d’investissement importantes, mettant en danger le respect des engagements budgétaires.
Le faible excédent commercial devrait augmenter (0,7 % en 2018), la hausse des productions aurifère et cotonnière, ainsi que la hausse du cours de l’or stimulant les recettes d’exportation. Les importations (principalement des biens d’équipement et du pétrole) resteraient stables. Le déficit des services (6,0 % du PIB) devrait se maintenir à un niveau sensiblement similaire. Les transferts des expatriés (3,5 % du PIB) seront compensés par le rapatriement des bénéfices des entreprises étrangères. On devrait donc assister à une diminution du déficit courant, financé par des prêts d’organisations internationales et des émissions sur le marché régional. L’amélioration du compte courant et l’augmentation des dons devraient permettre une légère réduction de la dette publique externe (22 % du PIB).