Auteur : Élisabeth BENOIT
Organisation affiliée : OpenEdition Journals
Type de Publication : Article
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Les habitants du Burkina Faso dépendent presque entièrement de la terre pour subvenir à leurs besoins. Les produits alimentaires, les matériaux de construction, les fibres à textile, le bois de feu et la pharmacopée traditionnelle font partie de cet éventail de ressources naturelles prioritaires à la survie des populations sahéliennes. L’environnement, puisqu’au coeur des activités de subsistance, détient un rôle d’une importance majeure en regard des conditions socio-économiques du pays.
La croissance démographique actuelle dans le pays est estimée à 2,37 % par an et 90 % de la population réside en milieu rural. Dans ce pays en développement, 45 % de la population vit en dessous du seuil absolu national de pauvreté évalué en 1998 à 72.692 FCFA par adulte et par année ce qui équivaut environ à 175 dollars canadiens. De plus, le Burkina se classe au 175è rang sur 177 pour son indice de développement humain
Le Burkina Faso, en pleine explosion démographique, aux prises avec une situation économique précaire et une production alimentaire déficitaire est plongé depuis de nombreuses années dans un cercle vicieux de pauvreté. La croissance démographique actuelle dans le pays est estimée à 2,37 % par an et 90 % de la population réside en milieu rural. Dans ce pays en développement, 45 % de la population vit en dessous du seuil absolu national de pauvreté évalué en 1998 à 72.692 FCFA par adulte et par année ce qui équivaut environ à 175 dollars canadiens. De plus, le Burkina se classe au 175è rang sur 177 pour son indice de développement humain.
Les principales raisons de cette montée de température sont un siècle et demi d’industrialisation avec: la combustion de quantités de plus en plus élevées de pétrole, d’essence et de charbon, la coupe des forêts ainsi que certaines méthodes agricoles
Situé dans la boucle du Niger, en Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso fait face à un grand déséquilibre écologique. L’explosion démographique caractérisant actuellement le pays contribue à l’appauvrissement et à la dégradation des sols. Effectivement, la démographie galopante entraîne un nombre plus élevé d’utilisateurs du territoire, des changements au niveau de l’affectation des terres, ainsi qu’une plus grande consommation d’eau, servant à l’agriculture et contribuant à l’aridification du milieu.
Par ailleurs, le déficit alimentaire encourage l’augmentation des cheptels qui occasionne un surpâturage et qui fait donc rompre l’équilibre entre la végétation et le bétail. L’exode rural de plus en plus important vient s’ajouter à ces problèmes de déséquilibre par la surexploitation des sols et des matières premières de certaines régions du Burkina Faso. L’économie du pays, partiellement basée sur les cultures de rente et dans un contexte international défavorable, minimisant la valeur et le prix du travail et des denrées, contribue d’emblée à la dégradation des ressources naturelles en imposant une pression de plus sur celles-ci.
En outre, la surutilisation des ressources en bois, répondant à 90% des besoins énergétiques de la population est un autre facteur d’importance majeure dans la dégradation du territoire. À ces pratiques destructrices, viennent s’ajouter les feux de brousse d’origine anthropique, les techniques agricoles « archaïques », les mauvaises pratiques de récolte des racines et des plantes médicinales, etc.
Au cours des dernières années, il est démontré un changement climatique global à l’échelle de la planète. “Les principales raisons de cette montée de température sont un siècle et demi d’industrialisation avec: la combustion de quantités de plus en plus élevées de pétrole, d’essence et de charbon, la coupe des forêts ainsi que certaines méthodes agricoles”. De nature anthropique, les émissions de gaz tels le dioxyde de carbone, le méthane, les oxydes nitreux et azoteux et les Chlorofluorocarbones (CFC) sont les principaux responsables du réchauffement planétaire et des conséquences qui s’en suivent, telle la désertification.
Les changements climatiques occasionnés par ces émissions globales se ressentent cependant davantage dans quelques régions de la planète où l’on retrouve les climats “extrêmes”. La région du Sahel où se situe le Burkina Faso est l’une d’entre elles. Le phénomène de désertification au Sahel n’est pas seulement de nature socioéconomique, mais également environnementale.
Les sécheresses à répétition, la pluviométrie insuffisante ou mal répartie dans le temps et dans l’espace, l’abaissement ou l’assèchement total des eaux souterraines qui alimentent les sources sont des effets de la variabilité et des changements climatiques au Burkina Faso. Combinés aux facteurs de désertification de nature socioéconomique, ils occasionnent plusieurs conséquences tels la baisse de la fertilité des sols, l’érosion accélérée de ceux-ci, l’appauvrissement de la végétation, la réduction des produits de cueillette, l’appauvrissement de la faune sauvage et l’appauvrissement génétique des espèces animales et végétales.
La situation socio-sanitaire est caractérisée par des niveaux de morbidité et de mortalité élevés dus à de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires, aggravées par la malnutrition, les difficultés d’accès à l’eau potable et l’insalubrité de l’environnement
Au Burkina Faso, la médecine traditionnelle a assuré la couverture des besoins sanitaires de la population jusqu’à la période pré-coloniale où la médecine occidentale moderne avait fait ses premières apparitions. Jusqu’à la colonisation, les tradipraticiens (guérisseurs en médecine traditionnelle) ont utilisé ce savoir écologique traditionnel et ces techniques thérapeutiques afin de traiter les maladies émergentes. À partir de la colonisation, la médecine traditionnelle a été proscrite au profit de la médecine moderne.
Ce n’est qu’après les indépendances que quelques actions furent posées afin de revaloriser de manière légale la médecine traditionnelle au Burkina Faso. C’est le 28 décembre 1970 qu’il y eu l’ordonnance no 70-68 bis/PRES/MSP/AS ayant pour modification de tolérer la médecine traditionnelle dans le Code de santé publique et ses textes d’application. Dans les années 1970, de plus en plus de chercheurs vont s’investir dans la recherche sur les plantes médicinales et créeront en 1978 l’Institut de Recherche sur les Substances Naturelles.
Jusqu’à la colonisation, les tradipraticiens (guérisseurs en médecine traditionnelle) ont utilisé ce savoir écologique traditionnel et ces techniques thérapeutiques afin de traiter les maladies émergentes.
Par la suite, plusieurs autres actions furent menées afin de faire la promotion et la valorisation de la médecine traditionnelle. Par exemple, en 1985, le gouvernement du Burkina Faso a élaboré une stratégie de valorisation de la médecine traditionnelle et ce, résultant entre autres, en la création de la Direction des services pharmaceutiques et de la pharmacopée traditionnelle au sein du ministère de la Santé, de cellules de pharmacopée traditionnelle, ayant en charge l’articulation et le développement au niveau de chaque direction régionale de la santé, ainsi qu’une politique nationale en matière de médecine et pharmacopée traditionnelles.
«La situation socio-sanitaire est caractérisée par des niveaux de morbidité et de mortalité élevés dus à de nombreuses maladies infectieuses et parasitaires, aggravées par la malnutrition, les difficultés d’accès à l’eau potable et l’insalubrité de l’environnement ». À la base de ces maux, la pauvreté généralisée prend place accompagnée de l’économie de subsistance, de l’accès limité à l’éducation et à l’information, ainsi que l’insuffisance de ressources en médicaments et en personnel médical qualifié.
Ces problèmes se traduisent en une mortalité maternelle de 484 pour 100 000 naissances vivantes en 1998, ainsi que d’une mortalité infantile de 105,3 pour mille et d’une mortalité juvénile de 127,1 pour mille. Le taux de vaccination complet contre les six principales maladies de l’enfance au Burkina Faso chez les enfants âgés entre 12 et 23 mois n’atteint qu’environ 28 %. D’emblée, 29 % des enfants de 0 à 5 ans souffrent de malnutrition protéino-énergétique et 14 % des femmes en âge de procréer.
Pour ce qui est du sida, la prévalence est de 10 % d’infectés en 2000. A titre d’exemple, l’accès à l’eau est très difficile dans plusieurs régions du pays. De la même façon que pour le système d’éducation, la population urbaine est mieux desservie que la population rurale. Dans les villes, l’accès à l’eau via les robinets, les bornes-fontaines, les forages ou les puits protégés atteignait environ 45 % de la population en 1996, alors qu’au niveau des régions rurales, seulement 20 % de la population bénéficie de ces mêmes droits. On estime à près d’un tiers, les ménages ruraux du Burkina Faso ayant besoin d’aller chercher de l’eau à une distance de plus de 500 mètres.
Seulement 30 % des Burkinabés ont accès aux médicaments essentiels non traditionnels et 98 % de ces médicaments sont importés
Au Burkina Faso, on estime la présence d’un tradipraticien pour 200 habitants alors que la disponibilité d’allopathes se situe à environ un pour 20 516 habitants. Par ailleurs, ces médecins se localisent majoritairement en milieu urbain, ce qui diminue davantage le ratio en zone rurale. De plus, la couverture pharmaceutique dans le pays est gravement insuffisante. Seulement 30 % des Burkinabés ont accès aux médicaments essentiels non traditionnels et 98 % de ces médicaments sont importés.
La technique thérapeutique la plus couramment utilisée dans la médecine traditionnelle, et ce, depuis la nuit des temps, consiste en une thérapie à base de plantes médicinales. Bien que les substances animales et minérales soient utilisées dans la médecine traditionnelle burkinabé, elles restent une très infime proportion des matières thérapeutiques. Les plantes médicinales, d’une grande diversité, sont utilisées pour soigner ou soulager une variété de pathologies courantes telles le paludisme, les diarrhées, le diabète, l’hypertension, le VIH, etc. La pharmacopée traditionnelle est une mine d’or pour le Burkina Faso en matière de santé. La flore est diversifiée et très riche et constitue une ressource importante de médicaments, une source importante pour la recherche scientifique ainsi qu’un potentiel économique intéressant.
La chaleur a augmenté depuis qu’il y a moins de pluie; depuis quelques années, l’intensité de la chaleur a augmenté; il ne faut plus sortir au zénith
En effet, ils ont noté une diminution majeure de la pluviométrie dans les régions du Centre et du Plateau central. Ces diminutions s’appliquent d’ailleurs selon eux à l’ensemble des régions du Burkina Faso, particulièrement les zones sahéliennes et soudanosahéliennes. De plus, les variations pluviométriques ne touchent pas seulement la quantité des pluies, mais aussi leur répartition spatio-temporelle. Alors que certaines régions ou sous-régions font face à de graves sècheresses du fait de la diminution de la quantité de pluie, d’autres par contre, sont confrontées aux problèmes d’inondations.
La diminution de la pluviosité est aussi accompagnée par une prolongation de la saison sèche et un raccourcissement de la durée de la saison des pluies. Les saisons selon certains, se sont également quelque peu décalées dans le temps. Par ailleurs, il nous est rapporté que l’intensité des pluies est changée. Voici ce qu’un interviewé disait à ce sujet:
Il y a un dérèglement climatique. Je me suis absenté pendant 11 ans. Quand je suis revenu, j’ai vu la différence. Les pluies sont devenues désordonnées, moins régulières et plus intenses. Avant il pouvait pleuvoir pendant trois jours, aujourd’hui il pleut pendant 30 minutes. De la même façon, quand j’étais petit, il ne pleuvait pas durant le mois de février tandis qu’aujourd’hui oui.
Un autre élément de changement qui fut relevé est l’augmentation de la température. «La chaleur a augmenté depuis qu’il y a moins de pluie; depuis quelques années, l’intensité de la chaleur a augmenté; il ne faut plus sortir au zénith». Ce sont là quelques-unes des impressions recueillies auprès de nos interlocuteurs concernant la température au pays.
Avec la diminution des pluies et l’augmentation de la température, la sécheresse et la désertification ont été le plus fréquemment nommées au registre des éléments perturbateurs. L’avancement à grands pas du désert vers le sud et l’augmentation de l’aridité des sols sont des changements notables selon nos interviewés.
Ces transformations sont de plus assorties de changements au niveau de la végétation. Il est noté selon les endroits un recul de la végétation, une diminution de certaines espèces ou encore la disparition de certaines d’entre elles. Il est rapporté la mort de forêts entières vers le nord qui donne maintenant l’allure d’interminables cimetières de végétation. Les espèces végétales ont tendance à migrer vers le sud où la pluviosité est plus favorable que dans le nord. Ils ont aussi remarqué que bien que certaines espèces se font de plus en plus rares, d’autres semblent de plus en plus fréquentes et envahissent certaines parties du territoire.
L’affectation des terres a par ailleurs vécu de vives modifications. Selon nos interlocuteurs, les terres, autrefois peuplées d’une vaste biodiversité se sont vues une à une transformées en terres agricoles. Ce changement de vocation des terres a pris une telle importance que leur disponibilité à l’état naturelle est devenue très limitée.
Avec la diminution de la couverture arbustive et végétale, un autre phénomène a pris place dans la région. Il s’agit de vents de plus en plus violents et chargés de poussière. La fréquence de ceux-ci a, semble-t-il, augmenté. Puisqu’on retrouve de moins en moins d’obstacles naturels au vent (arbres, végétation, etc.) celui-ci a libre cours partout où il va. Non seulement, il y est plus présent, mais plus rien ne freine sa vitesse qui a apparemment vivement augmenté.
«Les éleveurs ont de trop grands cheptels et laissent brouter les animaux n’importe où.» Cela cause une dégradation des terrains encore plus grande et qui s’ajoute à la déforestation, le manque de pluie et la température grimpante
La coupe abusive du bois et les feux de brousse, pour satisfaire les besoins d’une population en constante augmentation, ont été nommés comme contribuant à la déforestation,. Un participant nous dit que la population grimpante conduit à une exploitation irrationnelle de la végétation déjà insuffisante d’une part, et d’autre part, l’occupation de grands espaces pour des besoins de nouvelles habitations. Selon lui: «tout est devenu habitation».
Une autre cause des changements serait le nombre et la taille des cheptels. «Les éleveurs ont de trop grands cheptels et laissent brouter les animaux n’importe où.» Cela cause une dégradation des terrains encore plus grande et qui s’ajoute à la déforestation, le manque de pluie et la température grimpante.
Le phénomène des changements climatiques au niveau mondial a été également été touché par les interviewés. Les actions anthropiques de l’homme sur la terre, notamment l’émission des gaz à effet de serre, le déboisement à l’échelle de la planète, la pollution industrielle et la dégradation de la couche d’ozone font partie des causes citées. «L’homme est le principal responsable de tous ces changements».
Tout comme la sécheresse, la surabondance de pluie dans certains endroits apporte son lot de problèmes. Les récoltes sont quelques fois ruinées par les inondations
La diminution de la pluviosité, la sécheresse et l’augmentation de la température entraînent dans les régions Centre et du Plateau Central du Burkina Faso une diminution des ressources en eau. Cette insuffisance des ressources en eau se fait sentir sur plusieurs sphères de la vie socioéconomique burkinabé comme l’indique la plupart des personnes interviewées. L’eau est la base de tout. Ce manque se manifeste tout d’abord par la grande difficulté à se procurer de l’eau tant en qualité qu’en quantité pour la population et pour abreuver les animaux.
Le fait que ce besoin essentiel ne soit pas satisfait, il s’en suit de multitudes conséquences : l’apparition de maladies hydriques, la déshydratation allant jusqu’à la mort. Ne pouvant se procurer de l’eau potable, les populations se doivent de se retourner vers de l’eau souillée qui est nécessairement infecte et dangereuse. La pluviosité réduite, l’augmentation de l’évaporation et la hausse de la température entraînent également de lourdes conséquences au niveau du système de production agrosylvopastoral. Cette situation conduit aux graves déficits alimentaires ou tout simplement la famine.
La pauvreté et la famine vont aussi jouer sur les consultations en médecine traditionnelle.
Tout comme la sécheresse, la surabondance de pluie dans certains endroits apporte son lot de problèmes. Les récoltes sont quelques fois ruinées par les inondations. Les arbres, les plantes et les racines pourrissent, rendant difficile la récolte de plantes médicinales. L’humidité met un frein à la conservation des produits.
Selon les résultats des travaux effectués sur le terrain auprès des tradipraticiens et après avoir observé les bouleversements environnementaux en cours au Burkina Faso, nous pouvons affirmer que la variabilité et les changements climatiques ont des impacts sur la pratique de la médecine traditionnelle au Burkina Faso.
Les problèmes de santé font également partie des impacts identifiés par les interviewés. Ceux-ci découlent entre autres de la pauvreté généralisée, de la pollution de l’air, de l’augmentation du vent qui entraîne les maladies, de l’augmentation de la température et naturellement de la famine et du manque d’eau potable.
Selon les résultats des travaux effectués sur le terrain auprès des tradipraticiens et après avoir observé les bouleversements environnementaux en cours au Burkina Faso, nous pouvons affirmer que la variabilité et les changements climatiques ont des impacts sur la pratique de la médecine traditionnelle au Burkina Faso. Considérant la définition ci-haut mentionnée, nous pouvons également préciser que les effets s’étalent d’ailleurs sur la composition, la résistance et la productivité des écosystèmes naturels et aménagés et perturbent aussi le système socio-économique, la santé et le bien-être des Burkinabés.
Comme nous l’avons vu dans les sections précédentes, les changements pluviométriques, les hausses de température, l’augmentation de la vitesse des vents et la désertification représentent d’énormes contraintes climatiques sur le système burkinabé. Ces aléas climatiques affectent grandement la pratique de la médecine traditionnelle en réduisant le nombre d’espèces disponibles pour les tradipraticiens, en éloignant plusieurs de ces espèces, en entraînant des coûts plus élevés pour s’en procurer et en faisant disparaître certains remèdes.
La disparition et la raréfaction de certaines espèces empêche ou rend très difficile la pratiques de la médecine traditionnelle ou tout de moins certains aspects importants des connaissances écologiques traditionnelles reliées à cette dernière. La variabilité et les changements climatiques rendent d’autant plus la pratique de la médecine traditionnelle laborieuse en fragilisant la production agricole dont tout un chacun est tributaire pour sa propre survie.
Afin d’augmenter le développement des capacités en matière d’adaptation en symbiose avec les objectifs d’éradication de la pauvreté et de développement durable, il faudra privilégier et mettre l’accent sur les recommandations suivantes qui concernent à leur tour, la communauté internationale, le gouvernement, les dirigeants, le secteur privé et la population. Il s’agira d’abord de promouvoir une meilleure gouvernance, transparente, responsable, laissant place à une société civile active et à des processus décisionnels et d’élaboration des politiques ouverts.
La disparition et la raréfaction de certaines espèces empêche ou rend très difficile la pratiques de la médecine traditionnelle ou tout de moins certains aspects importants des connaissances écologiques traditionnelles reliées à cette dernière.
Il faudra initier le mouvement d’intégration de la problématique climatique dans les autres secteurs d’action au niveau national, infranational et sectoriel en envisageant l’attribution du suivi de ce mandat à un ministère propre ayant un large éventail d’action recoupant les principales priorités nationales. Par ailleurs, il sera nécessaire de combiner les approches «descendantes» (top down) et les approches «ascendantes» (bottom up) assurant ainsi des actions concertées et de la part du gouvernement et des institutions et de la part des communautés régionales et locales.
L’habilitation des communautés et l’intégration des savoirs traditionnels devront être un axe à privilégier. Les savoirs traditionnels reconnus pour avoir donné la capacité aux communautés de s’adapter dans le passé aux aléas climatiques devront être pris en compte dans toutes stratégies.
Bien que ces savoirs traditionnels sont aujourd’hui quelques fois dépassés par l’étendue de la pauvreté, les conditions climatiques extrêmes et les nouveaux modes de gouvernance, ils restent une référence non négligeable en terme d’adaptation.