Auteur : Groupe de la Banque africaine de développement
Type de publication : Article
Date de publication : 2021
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Évolutions macroéconomiques et financières récentes
Les mesures de confinement introduites pour limiter la pandémie de COVID-19 ont contribué à la contraction du PIB de la Gambie, estimée à 2,4 % en 2020, après une croissance de 6,2 % en 2019. Du côté de l’offre, les secteurs du tourisme et du commerce sont les plus touchés, tandis que du côté de la demande, la faiblesse de la demande intérieure et extérieure nuit à l’économie. Le gouvernement a réagi par une politique budgétaire expansionniste avec un accroissement des dépenses de santé de 0,5 % du PIB et de l’aide alimentaire de 0,7 %. Les politiques monétaire et financière ont également été assouplies : le taux directeur a été réduit de 200 points de base pour atteindre 10 % afin d’accroître les liquidités. La faiblesse de la demande a entraîné une baisse de l’inflation, avec un taux de 6 % en 2020 contre 7,1 % en 2019.
La dette publique a augmenté, passant de 81 % du PIB en 2019 à 83,1 % en 2020
Le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 3,7 % du PIB en 2020 contre 2,4 % en 2019, en raison de l’augmentation des dépenses et de l’insuffisance des recettes. La baisse des envois de fonds et des recettes touristiques a augmenté le déficit du compte courant, de 5,3 % du PIB en 2019 à 8,6 % en 2020. Les réserves de change ont diminué de 10 millions de USD pour atteindre 258 millions de USD en 2020 (3,7 mois de couverture des importations), tandis que le taux de change s’est stabilisé à 51 dalasis gambiens pour un dollar américain tout au long de l’année. La dette publique a augmenté, passant de 81 % du PIB en 2019 à 83,1 % en 2020, en raison de l’importance des déficits budgétaires et des efforts du gouvernement pour soutenir les entreprises d’État. Le secteur financier, bien que bien capitalisé et liquide, reste vulnérable aux retombées de la pandémie sur la capacité des entreprises à assurer le service de leurs prêts dans le secteur du tourisme, du commerce et de l’immobilier qui représentent 54 % du total des crédits et un tiers des prêts non productifs. La pandémie a affecté négativement les indicateurs sociaux. On estime que 20000 emplois ont été perdus en 2020, le taux de chômage est d’environ 40 % et le niveau de pauvreté est estimé à 48,6 %.
Perspectives et risques
Les perspectives sont positives, mais dépendent de nombreuses conditions : la réouverture économique, l’amélioration de la demande mondiale, une pluviométrie suffisante qui favoriserait le secteur de l’agriculture, la mise en œuvre de réformes structurelles notamment pour les entreprises d’État non performantes, une politique monétaire accommodante et la poursuite des négociations visant à restructurer la dette publique en complément des efforts de consolidation budgétaire. Le PIB réel devrait connaître une reprise progressive, avec une croissance de 3,2 % en 2021 et de 5,1 % en 2022. L’inflation devrait diminuer légèrement pour atteindre 5,9 % en 2021 et 5,7 % l’année suivante. Le déficit budgétaire devrait se réduire à 3,2 % du PIB en 2021 et à 2,3 % en 2022, tandis que le déficit des opérations courantes se creuserait pour atteindre 10,4 % du PIB en 2021 et 10,1 % en 2022. Cependant, des risques menacent ces perspectives comme des pressions sur les dépenses lors de l’élection présidentielle de 2021, l’incapacité à obtenir une aide extérieure ou un retard dans la réouverture des activités économiques.
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