Auteur : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultrue (FAO)
Type de publication : Article
Date de publication : 2020
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L’agriculture a un rôle important à jouer dans la lutte contre la pauvreté en Gambie. 30 pour cent du PIB du pays provient de l’agriculture, qui est le deuxième secteur de l’économie et emploie 44 pour cent de la population active du pays. Les petits exploitants fournissent 90 pour cent des aliments produits dans le pays, principalement sur des terres non irriguées; 1 pour cent seulement des terres cultivées sont irriguées.
30% du PIB du pays provient de l’agriculture
Cette forte dépendance à l’égard des pluies, les défaillances de l’environnement politique, les faibles niveaux de technologie, l’accès insuffisant aux intrants (semences, engrais, etc.), la faiblesse des investissements du secteur privé, les marchés rudimentaires, les carences des infrastructures et l’approvisionnement énergétique inadéquat sont les principaux facteurs de la faible productivité agricole en Gambie. Dans les zones d’altitude en particulier, les systèmes de production de céréales et d’arachides, principaux produits du pays, sont fortement affectés par la distribution irrégulière et inadéquate des précipitations. Les taux de pauvreté sont également très élevés dans les zones rurales de production des arachides, principalement en raison des rendements faibles ou irréguliers dans ce secteur.
En raison de ce potentiel d’irrigation inexploité, combiné à l’évolution du climat, les moyens d’existence des agriculteurs sont fragilisés et les communautés rurales sont plus vulnérables à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire.
Le développement de systèmes d’irrigation et de drainage est essentiel pour libérer le potentiel agricole de la Gambie. Le fleuve Gambie est la principale source d’eau de surface du pays, qui se prête à l’irrigation par les crues et par pompe. Le pays dispose aussi d’abondantes nappes phréatiques pour la consommation d’eau potable ou l’irrigation.
Dans le cadre du projet d’adaptation de l’irrigation au changement climatique en Afrique occidentale et centrale, la FAO conduit des évaluations participatives sur les effets du changement climatique et la capacité d’adaptation des différentes communautés rurales de la région, pour comprendre les risques et les vulnérabilités qui lui sont associés. En Gambie, les membres de 221 ménages des villages de Jahaly, Pacharr et Salikenni ont été interrogés. La plupart d’entre eux ont noté des manifestations du changement climatique, telles que l’arrivée tardive ou la durée plus courte des saisons des pluies, entraînant la perte de leurs récoltes et réduisant leurs revenus. Les changements climatiques se traduisent aussi par une augmentation des dépenses en intrants agricoles, notamment en engrais, et une diminution des disponibilités d’eau d’irrigation.
En effet, plus de 80% des petits producteurs utilisent des moyens traditionnels, comme l’observation des migrations d’insectes […], pour prévoir les phénomènes liés au climat
Comme l’utilisation des systèmes d’irrigation mécanisés et l’adoption de technologies (telle que l’irrigation localisée) sont insuffisantes, les agriculteurs sont encore plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ils ont également un accès limité à l’information et aux prévisions météorologiques. En effet, plus de 80% des petits producteurs utilisent des moyens traditionnels, comme l’observation des migrations d’insectes ou des feuilles de baobab, pour prévoir les phénomènes liés au climat.
Les agriculteurs utilisent un certain nombre de stratégies d’adaptation, telles que l’incorporation de fumier dans le sol, le paillage ou la rotation des cultures, pour accroître la capacité de rétention d’eau des sols. Les petits producteurs ont aussi recours à des pratiques destinées à garantir une utilisation efficace de l’eau. Ces stratégies consistent entre autres à utiliser des cultures à maturation précoce et résistantes à la sécheresse ; alterner des cultures de montagne et de plaine ; creuser de nouveaux puits pour accéder aux eaux souterraines ; et construire des voies d’eau et des fosses pour canaliser les eaux de ruissellement et éviter d’inonder les champs des basses terres.
Par exemple, dans le village de Salikeni, les agriculteurs ont utilisé de nouvelles variétés de riz à maturation précoce et tardive. Ainsi, lorsque la saison des pluies se termine tôt, ils peuvent récolter les variétés à maturation précoce et lorsqu’elle se termine tard, ils peuvent récolter les deux variétés. En outre, les agriculteurs diversifient aussi à présent leurs cultures, en modifiant le calendrier de récolte et en adaptant les infrastructures d’irrigation à la nouvelle variabilité climatique, pour se protéger contre les inondations.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.