Auteur : Francis Thomas Aubee
Site de publication : Banque mondiale Blogs
Type de publication : Article
Date de publication : Septembre 2021
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En Gambie, les jeunes représentent plus de la moitié de la population et leur nombre est trop important pour être ignoré. Tout plan de développement économique et social post-pandémie se doit donc d’inclure les jeunes et leurs points de vue. Les jeunes ont en effet un rôle essentiel à jouer, aux côtés du gouvernement et des Organisation de la société civile (OSC). Voici comment mettre à profit leurs forces, leurs compétences, leurs ressources et leur temps pour créer un écosystème permettant à la Gambie d’aller de l’avant.
Les jeunes représentent plus de la moitié de la population et leur nombre est trop important pour être ignoré
Premièrement, le gouvernement doit développer de solides réseaux encourageant l’autonomisation des jeunes ainsi que des centres communautaires répartis dans tout le pays. Ils permettront d’assurer la stabilité financière, d’encourager la prise d’initiative et la capacité de développement dynamique, en particulier pour ceux qui vivent dans les zones rurales. En ce qui concerne leur organisation, ces réseaux devront assurer un service aux communautés locales et être gérés par les jeunes. L’offre de bourses et de programmes de mentorat pour accompagner la création d’entreprises jouerait un rôle très important dans le renforcement du tissu économique des communautés locales, dans un contexte où de nombreux foyers dépendent des revenus de leurs jeunes.
Deuxièmement, les jeunes peuvent contribuer davantage au PIB de la Gambie en s’engageant davantage dans des activités agricoles à différents niveaux. Cependant, le gouvernement et les OSC pourraient apporter leur aide en matière d’engrais, d’équipement et, surtout, pour garantir la mise en place d’une chaîne de valeur robuste et génératrice de valeur ajoutée. Cela contribuerait à la fois à l’autosuffisance alimentaire du pays, en éliminant les déserts alimentaires, et améliorerait la qualité des exportations, pour nous permettre de rester compétitifs.
Troisièmement, les OSC et le gouvernement peuvent créer un programme de formation théorique et professionnelle à destination de jeunes bénévoles. Un tel programme permettrait sur le long terme de sensibiliser la population aux questions de santé publique, aux maladies contagieuses et à la nécessité d’écouter les recommandations des professionnels de santé. Les jeunes pourraient conduire une campagne de distribution de dépliants, en faisant du porte-à-porte, afin d’informer les habitants des zones rurales, parfois moins au fait des implications de la pandémie de COVID-19 en Gambie et de la marche à suivre.
Quatrièmement, le gouvernement gambien, les OSC et le secteur privé doivent créer un programme à destination des jeunes diplômés pour leur offrir des opportunités professionnelles, de développement des compétences et de revenus, au sortir de l’université. Ces programmes de formation pourraient durer de 6 à 18 mois, en fonction du secteur, de l’industrie et des besoins de l’employeur. Au terme de la formation, le but ultime sera de garder au sein de l’entreprise les jeunes diplômés ainsi formés. Actuellement, il n’existe pas de programme de ce genre en Gambie pour aider à infléchir la courbe du chômage des jeunes.
L’offre de bourses et de programmes de mentorat pour accompagner la création d’entreprises jouerait un rôle très important dans le renforcement du tissu économique des communautés locales
Enfin, à l’ère de la technologie, le gouvernement devrait créer un écosystème durable ainsi qu’une plateforme dédiée au progrès technologique. Cela permettrait non seulement de stimuler la créativité mais aussi de permettre la collaboration entre les jeunes, afin de développer des solutions aux problèmes locaux et de les aider à entreprendre dans le secteur de la technologie. Alors que l’utilisation d’outils technologiques croît rapidement à travers le pays, nombreux sont ceux qui pourraient bénéficier d’un environnement propice à l’innovation, pour développer leurs applications et entraîner ainsi la numérisation de l’économie gambienne.
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