Auteur : Nestor David Roa Lacera
Site de Publication : Perspective Monde
Type de Publication : Article
Date de publication : 21 février 2017
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Au cours des 40 dernières années, le Ghana a été confronté à des nombreux défis environnementaux complexes et sérieux. Cette situation perdure malgré les nombreuses interventions de l’Agence de protection de l’environnement du Ghana (EPA). Ces défis incluent un problème très important, soit la pollution toxique engendrée par la mauvaise gestion des matières résiduelles, l’exploitation de mines illégales, la déforestation, la pollution des sols, de l’eau et de l’air.
L’expression « pollution toxique » désigne soit l’eau, le sol ou l’air qui sont contaminés. Elle signifie que ceux-ci seraient devenus impropres, dangereux et nuisibles pour la santé.
L’adjectif « toxique » permettrait de différencier cette pollution de celle découlant du dioxyde de carbone, à l’origine des changements climatiques, mais sans effet direct sur la santé humaine.
Un dépotoir à ciel ouvert
Une partie de la pollution de l’air serait causée par l’utilisation de cuisinières non efficientes ainsi que la mauvaise combustion des énergies fossiles.
L’expression « pollution toxique » désigne soit l’eau, le sol ou l’air qui sont contaminés. Elle signifie que ceux-ci seraient devenus impropres, dangereux et nuisibles pour la santé
En plus, malgré l’effort de l’EPA et du Ghana Standards Board pour limiter les émissions de polluants, certaines industries se situant dans les secteurs de la fabrication de savon, le traitement du bois et l’entreposage de produits chimiques restent peu réglementés. Pourtant, elles contribuent à la pollution de l’air.
D’autre part, selon un rapport de la Croix verte effectué en 2014, Agbogbloshie, la banlieue de la capitale Accra, serait une des villes les plus polluées au monde. En plus, elle est considérée comme la seconde plus grande décharge de matériel électronique d’Afrique de l’Ouest.
Une partie de la pollution de l’air serait causée par l’utilisation de cuisinières non efficientes ainsi que la mauvaise combustion des énergies fossiles
Le facteur principal contribuant au maintien de la pollution toxique au Ghana serait d’ailleurs la gestion déficiente des déchets électroniques. En effet, le Ghana importe annuellement 15 000 tonnes de produits électroniques usagés. Ceux-ci proviendraient principalement de l’Europe de l’Ouest, et s’ajouteraient à une production de 129 000 tonnes de déchets domestiques. Pour des milliers de travailleurs, les matières premières composant ces déchets constituent une source vitale de revenus.
Les Ghanéens : grands perdants de la dégradation de l’environnement
Le vide juridique en ce qui a trait à l’encadrement des entreprises polluantes n’encourage pas une saine gestion des émanations toxiques de certaines industries. Au contraire, il ouvre la voie à des pratiques qui posent un risque élevé pour la santé. La formation des pluies acides serait un facteur résultant de la pollution industrielle au Ghana. De plus, l’exploitation du bois et la déforestation engendrent de la poussière de bois et des cendres qui se retrouvent souvent dans l’air, contribuant ainsi à la dégradation de la qualité de l’air.
En outre, la pollution toxique est un problème qui crée de nombreuses difficultés, surtout dans les centres urbains, pour la santé des habitants au Ghana. En 2010 seulement, 22 000 personnes sont décédées de différentes formes de pollution. Une autre étude effectuée par l’Organisation mondiale de la Santé démontre que plus de 6500 vies ont été perdues à cause de l’exposition des habitants à l’air pollué.
En plus, le recyclage des déchets électroniques est effectué avec des techniques très archaïques, puisque les travailleurs brûlent le plastique recouvrant les matériel électronique pour l’extraire plus facilement. Cela génère des émanations de gaz toxiques et des contaminants dans l’air. La situation est aggravée par la dégradation de certains matériaux, comme les cellulaires, qui contaminent les eaux souterraines et le sol avec des métaux lourds, mettant en danger la santé de plus de 250 000 personnes.
Afin de contrer le problème de la pollution, les Nations unies ont préconisé en 2012 la mise en place de structures officielles de recyclage ainsi qu’une législation sur l’exportation de déchets électroniques. Cette institution internationale vante également les bienfaits de telles mesures, aussi bien sur les plans économiques qu’environnementaux.
Enfin, en janvier 2014, un projet pilote fut introduit afin de permettre la discussion entre le gouvernement et les recycleurs informels afin de leur permettre de débattre des nouveaux projets d’amélioration. Parallèlement, la même année, une machine automatique de recyclage électronique fut installée à Agbogbloshie. Celle-ci permettrait de trier le plastique des appareils électroniques d’une manière plus sécuritaire et moins polluante.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.