Organisation affiliée : Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
Type de Publication : Rapport
Date de publication : 2017
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Le deuxième Programme de croissance et de développement partagés du Ghana est le cadre opérationnel du Programme coordonné de politiques sociales et économiques pour la transformation (2014-2020). C’est le cinquième d’une série de cadres directeurs pour le développement national à moyen terme élaborés au cours des 20 dernières années afin de renforcer la gestion globale du développement et le programme de transformation du pays. Le Ghana est le deuxième exportateur mondial de cacao et le deuxième producteur d’or en Afrique. Situé sur la Côte d’Or, il fournissait autrefois la moitié de l’or mondial. Jusqu’au démarrage récent de l’exploitation pétrolière, le pays exportait principalement du cacao et de l’or.
On distingue deux périodes dans le développement économique récent du Ghana. Le pays a enregistré des performances économiques impressionnantes au cours du premier GSGDA (2010-2013) avec un taux de croissance réelle moyen de 9,6 % par an. Largement liée à la découverte et à l’exportation du pétrole, cette croissance a été plus forte que celle de l’Afrique de l’Ouest (6,4 %) et de l’Afrique dans son ensemble (4,7 %). Depuis 2013, l’économie ghanéenne a connu des déficits budgétaires et commerciaux croissants (près de 12 % en 2013), une inflation élevée et une monnaie fléchissante. Le taux de croissance moyen entre 2014 et 2015 atteignait environ 4,1 %, soit une valeur inférieure à la moyenne de 5,2 % de l’Afrique de l’Ouest. Le pays a mené des politiques et des stratégies de stabilité macroéconomique dans le cadre d’un programme du FMI lors de la mise en œuvre du deuxième GSGDA. Les objectifs étaient de corriger les déficits budgétaires et commerciaux et d’améliorer la stabilité des prix et du taux de change. Ils ne se sont cependant pas concrétisés comme on l’espérait, en grande partie par manque de discipline budgétaire.
En 2015, la croissance en Afrique de l’Ouest était de 2,7 %, soit une forte baisse par rapport au chiffre de 5,4 % en 2014. Cette contraction de 50 % de croissance de la sous- région découlait principalement de la chute des prix des produits primaires, en particulier du pétrole. Les répercussions négatives de la baisse des prix du pétrole ont touché les pays exportateurs comme le Nigéria, première économie en Afrique de l’Ouest, dont le taux de croissance du PIB est tombé à 2,8 % en 2015, contre 6,3 % en 2014. Un ralentissement de l’activité a été observé dans la plupart des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) (CEA, 2016).
Le Ghana est un membre actif au sein d’accords d’intégration régionale clefs en Afrique de l’Ouest et sur le continent, notamment dans l’Union africaine et dans la CEDEAO. Il conserve en outre un régime commercial relativement ouvert avec le reste du monde. En dehors de la sous-région, le Ghana a entamé un accord de partenariat économique provisoire avec l’Union européenne à la fin de l’année 2007, qu’il a signé, mais pas encore ratifié. Le Ghana entretient de bonnes relations avec ses partenaires commerciaux et donateurs traditionnels, en particulier le Royaume-Uni et les États-Unis, qui possèdent tous deux une importante diaspora ghanéenne. Ses liens sont également solides avec de nombreux pays émergents, dans le cadre du financement de divers projets.
Le Ghana affiche une performance modérée à élevée au sein de la CEDEAO dans l’indice global, où le pays se classe 6e sur 15 pays. Sa performance dans la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) est également modérée à élevée, le pays obtenant la 11e place sur 27 pays membres dans l’indice global.
Libre circulation des personnes : Le résultat est bon (1er ex æquo dans la CEDEAO, 13e dans la CEN-SAD). Le Ghana autorise les ressortissants de tous les autres pays de la CEDEAO à entrer sans visa. Le pays a également ratifié les instruments de la CEDEAO et de la CEN-SAD concernant la libre circulation des personnes, le droit d’établissement et la libre circulation des travailleurs. Les ressortissants de plus de la moitié (58,0 %) des autres États membres de la CEN-SAD peuvent entrer au Ghana sans visa, et 15,0 % d’entre eux peuvent obtenir un visa à l’entrée. Le Ghana a assoupli son régime de visa pour les autres pays africains, mais cette information était trop récente pour que l’on en tienne compte dans l’indice.
Intégration productive : Le résultat est bon (3e dans la CEDEAO, 8e dans la CEN-SAD). L’intégration du Ghana dans les chaînes de valeur régionales est mitigée. Son commerce est modérément complémentaire de celui de ses partenaires. Le pays affiche un indice de complémentarité du commerce des marchandises de 0,15 (d’après les données pour 2013). Les produits intermédiaires représentaient 0,02 % des importations en provenance des communautés économiques régionales. Ils représentaient en moyenne 0,46 % de ses exportations totales dans la région (quatrième part la plus forte au sein de la CEDEAO), et 0,08 % de ses importations en provenance de la CEN-SAD (classant ainsi le Ghana 13e parmi les 14 pays pour lesquels on disposait de données).
Infrastructures : Le résultat est bon (3e dans la CEDEAO, 10e dans la CEN-SAD). Le pays se classait troisième au sein de la CEDEAO pour sa performance moyenne selon l’indice de développement des infrastructures de la Banque africaine de développement (BAfD) entre 2010 et 2012. Environ 80 % des vols internationaux à destination et en provenance du Ghana sont effectués au sein de la CEDEAO (troisième taux le plus élevé parmi ces pays, derrière la Sierra Leone et la Guinée-Bissau). De même, 81 % des vols internationaux étaient effectués au sein de la CEN-SAD (cinquième taux le plus élevé parmi ces pays). L’itinérance au niveau de l’Afrique pour la téléphonie mobile est très coûteuse au Ghana. Le pays affichait les frais d’itinérance les plus élevés parmi les 38 pays africains pour lesquels on disposait de données.
Globalement, le Ghana affiche une performance modérée à élevée. Elle est forte dans les domaines de la libre circulation des personnes, de l’intégration commerciale, de l’intégration productive et des infrastructures, mais faible dans celui de l’intégration financière et de la convergence des politiques macroéconomiques. S’agissant des mesures de politique générale spécifiques qui seraient susceptibles d’améliorer sa performance, le Ghana pourrait envisager de réduire davantage l’inflation et se pencher sur d’autres mesures en vue de stimuler le commerce intrarégional de biens et de services.
La croissance relativement forte de l’économie ghanéenne pendant la mise en œuvre du premier GSGDA (9,6 % en moyenne) a favorisé un accroissement sensible du revenu par habitant, qui est passé de 1 260 dollars en 2010 à 1 550 dollars en 2012. Cette croissance est toutefois en grande partie imputée au démarrage de l’exploration et de la production pétrolières. L’industrie pétrolière a enregistré le taux de croissance moyen le plus élevé sur cette période, devant le secteur des services et l’agriculture.
La structure de la production a progressivement évolué de l’agriculture vers les services. Ces derniers ont enregistré la plus forte croissance (5,2 %), devant l’agriculture (2,5 %) et l’industrie (1,0 %) (voir figures 2 et 3).
Les services demeurent le secteur le plus important, et leur contribution au PIB a augmenté, passant de 52,0 % en 2014 à 53,3 % en 2015. Leur taux de croissance a toutefois diminué, atteignant 5,2 % en 2015 contre 5,6 % en 2014. Deux sous-secteurs de services ont affiché une croissance à deux chiffres: l’information et la communication (13,4 %) et la santé et le travail social (11,5 %).
Secteur à la croissance la plus faible, l’industrie (26,6 % du PIB) a légèrement progressé de 0,8 % en 2014 à 1,0 % en 2015. Le sous-secteur de l’eau et de l’assainissement a enregistré la plus forte croissance au sein des activités industrielles, soit 21,5 % en 2015.
La croissance de l’agriculture s’est contractée, passant de 4,6 % en 2014 à 2,5 % en 2015, de même que la part de ce secteur dans le PIB, qui a chuté de 21,5 % en 2014 à 20,2 % en 2015. Les cultures demeurent l’activité la plus importante, contribuant à 15,7 % du PIB nominal.
Le Ghana comptait 27,6 millions d’habitants en 2015. Elle est passée de 6,7 millions d’habitants en 1960 à 18,9 millions en 2000 et 24,7 millions en 2010. Le pays a enregistré une croissance démographique annuelle moyenne de 2,7 % sur la période 20002010. Sa population affiche une proportion conséquente de jeunes, avec une vaste base comprenant beaucoup d’enfants et peu de personnes âgées. La structure démographique subit des mutations au fil du temps avec le rajeunissement de la population. Par exemple, la proportion des moins de 15 ans a augmenté, passant de 38,3 % en 2010 à 38,8 % en 2015, tandis que celle des plus de 65 ans a diminué, passant de 4,6 % en 2010 à 3,4 % en 2015.
La proportion de la population qui vit dans les zones urbaines a plus que doublé au cours des 50 dernières années, passant de 23,0 % en 1960 à 51,0 % en 2010. Cette tendance accroît la demande pesant sur les infrastructures collectives urbaines, telles que le logement, les transports, l’assainissement, la santé publique et l’éducation.
D’après l’enquête sur les niveaux de vie au Ghana, en se basant sur un seuil de pauvreté supérieur (1 314 cedis), la proportion de la population classée comme pauvre a diminué, passant de 28,5 % en 2005-2006 à 24,2 % en 2012-2013. Le taux d’écart de pauvreté estimé à 7,8 % signifie que le Ghana compte environ 6,4 millions de pauvres. Le pays a beaucoup progressé en matière de réduction de la pauvreté au cours des 10 dernières années. Le premier objectif du Millénaire pour le développement de réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans une extrême pauvreté a été atteint dès 2006, après une baisse continue de l’extrême pauvreté, qui est passée de 36,5 % en 1991 à 18,2 % en 2006 et 8,4 % en 2013. Le coefficient de Gini a augmenté à la marge, passant de 0,41 en 2005-2006 à 0,42 en 2012-2013, soit un léger creusement des inégalités de revenu.
L’enquête sur la population active au Ghana pour la période 2012-2013 a établi un taux de chômage de 5,2 % en 2013, soit une hausse par rapport au chiffre de 3,6 % en 2006. D’après le rapport de 2015 sur les objectifs du Millénaire pour le développement au Ghana, l’emploi vulnérable au Ghana demeure élevé (68,6 %), signe d’un déficit de travail décent.
Il ressort par ailleurs de l’enquête sur les niveaux de vie au Ghana que l’agriculture demeure le premier employeur (44,7 %) et le principal moteur de l’emploi dans les zones rurales. Le secteur des services se classait en deuxième position en 2013 (41,0 % environ), absorbant la main-d’œuvre urbaine, principalement dans les sous-secteurs du commerce de gros et de détail. Enfin, l’industrie représente environ 14 % de l’emploi total.
L’accès aux soins de santé s’est globalement amélioré sur la période 2005-2013, dans toutes les localités et dans tous les quintiles de revenu. Cependant, 34 % des personnes qui ont déclaré avoir été malades n’ont pas cherché à se faire soigner en 2013, une proportion en baisse par rapport au chiffre de 40,6 % en 2005.
D’après le Service de la statistique du Ghana, le taux de mortalité pour 1 000 enfants chez les moins de 5 ans a diminué, passant de 115 en 1988, à 111 en 2013 et 60 en 2014. De même, le taux de mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes a chuté, passant de 64 en 2003 à 41 en 2014. Le taux de mortalité de l’enfant (enfants atteignant l’âge de 12 mois) pour 1 000 enfants a chuté, passant de 84 en 2003 à 19 en 2014. Par ailleurs, l’espérance de vie moyenne est passée de 58,7 ans en 2005 à 61 ans en 2013.
Signataire de la Déclaration d’Abuja, le Gouvernement ghanéen s’est engagé à consacrer au moins 15 % de son budget à la santé. Il n’avait toutefois alloué que 11 % à ce secteur dans les dépenses publiques planifiées pour 2014.
La politique du Ghana en matière d’éducation au cours des 10 dernières années a été axée sur la réalisation de l’objectif du Millénaire pour le développement connexe ainsi que des objectifs du programme Éducation pour tous. L’objectif de taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire a été atteint en 2012, soit trois ans avant l’échéance de 2015. Ce taux, de 86,4 % en 2005, 100,5 % en 2012 et 110,4 % en 2014, a enregistré une progression sensible, tandis que les taux bruts de scolarisation dans l’enseignement secondaire et tertiaire s’établissaient respectivement à 58,0 % et 12,0 % en 2014. Si le taux net de scolarisation dans le primaire est passé de 88,5 % en 2008 à 91,0 % en 2014, il demeure toutefois inférieur de 9,0 points de pourcentage à l’objectif du Millénaire pour le développement connexe.
D’après l’enquête sur les niveaux de vie au Ghana, le Ghana est en bonne voie d’atteindre le troisième objectif de parité des sexes, en particulier dans le primaire et dans le premier cycle du secondaire, même si la parité des sexes dans le primaire a stagné à 0,96 depuis 2006-2007. Dans le premier cycle du secondaire, elle a augmenté à la marge, passant de 0,91 en 2006-2007 à 0,92 en 2007-2008, niveau auquel elle est restée en 20082009 et 2009-2010.
Le taux d’achèvement dans l’enseignement primaire a progressé de manière continue d’une valeur de 86,3 % en 2008-2009 et 2009-2010 à 112,4 % en 2012-2013, avant de chuter à 97,5 % en 2013-2014. Le Ghana est par conséquent 2,5 points de pourcentage en dessous de son objectif de 100 %.
D’après le Ministère de l’éducation ghanéen, l’éducation représente 25,8 % des dépenses publiques et 6,3 % du PIB. Toutefois, environ 71,0 % des dépenses de ce secteur servent à payer des salaires, des indemnités et des frais administratifs. Il reste ainsi moins de 30 % pour financer la fourniture de biens et services et les investissements infrastructurels dans l’éducation.
La situation de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes est mesurée selon les domaines clefs exposés dans la l’Encadré 3. Ces domaines sont déterminants pour l’amélioration des conditions de vie des femmes ainsi que pour leur contribution à la croissance durable et partagée de l’Afrique.
Pour évaluer l’ampleur réelle de l’inégalité qui existe entre les hommes et les femmes et pour parvenir à mesurer l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes en Afrique, la CEA a mis au point un outil de suivi appelé, Indicateur de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (IDISA). L’IDISA permet aux décideurs d’évaluer leur propre performance dans la mise en œuvre des politiques et des programmes qui visent à mettre fin à la marginalisation des femmes.
Le calcul de la performance est basé sur les données de l’Indice de la condition de la femme. Cet Indice est une composante de l’IDISA. Pour chaque indicateur clé, la performance est calculée comme une moyenne arithmétique non pondérée, en prenant le ratio femmes/hommes des valeurs de l’indicateur, le multipliant par 10 et en arrondissant le résultat au nombre entier le plus proche. Une note de zéro représente le degré d’inégalité le plus élevé, une note de 5 montre une parité moyenne, tandis qu’une note de 10 représente une parité parfaite. Un niveau de parité supérieure à 10 représente des situations où les femmes surclassent les hommes, quel que soit le niveau de développement de la zone en cours d’évaluation.
La plupart des chiffres utilisés pour calculer les notes proviennent des plus récentes données nationales disponibles. Toutefois, pour certains indicateurs, les pays ne disposent pas de données ventilées. Les données utilisées sont alors internationales et de sources diverses.
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