Type de publication : Rapport
Date de publication : Décembre 2017
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Les bénéficiaires de REDISSE III Niger seront l’ensemble de la population du pays (plus de 21 millions de personnes), les fournisseurs de services (publics et prives), ainsi que des institutions nationales et régionales impliquées dans la santé humaine, animale et environnementale.
Il faut distinguer d’une part, le transport interne qui va du service à la zone de stockage et d’autre part le transport externe qui va de la zone de stockage à la décharge ou autre lieu de traitement final des DISS. Pour les deux cas, là où ils existent, les équipements sont pour la plupart vétustes généralement insuffisants compte tenu de la quantité des DISS à évacuer.
o Transport interne
Pour les déchets infectieux, 72% de ces moyens de transports restent ouverts. Cette
pratique est considérée par 82% des enquêtés comme pas sûres, puisque comportant des risques réels pour les agents chargés du transport et de l’évacuation de ces déchets.
o Transport externe
Du constat sur le terrain, les DISS sont évacués des Etablissements des Soins de Santé
(ESS) vers l’extérieur à 90% par les services municipaux. Quelques entreprises privées prennent aussi en charge les déchets de certains ESS.
Traitement/élimination finale des DD
Les principales méthodes de traitement/élimination finale des DD sont :
- l’incinération ;
- le brûlage ;
- les fosses septiques ;
- le compostage des déchets ;
- le déversement (dumping) ;
- l’autoclave ;
- l’extraction ou destructeurs d’aiguilles ;
- le déchiquètement ;
- l’encapsulation ;
- la fosse d’enfouissement ;
- la décharge ;
renvoi aux fabricants
En ce qui concerne la gestion des DD solides, actuellement, beaucoup de technologies de traitement sont disponibles dans le pays mais non appliquées. la plupart des incinérateurs n’étant pas fonctionnels les techniques couramment utilisées se résument au brûlage à l’air libre ou dans les brûleurs de fortune et à l’enfouissement.
En marge des déchets de soins médicaux, pour ce qui est de la gestion des déchets dangereux au niveau de la santé animale, beaucoup d’efforts restent à faire au niveau de certaines infrastructures vétérinaires. Toutefois, on trouve des incinérateurs non fonctionnels dans les laboratoires d’analyse et de production des vaccins animaux grâce à l’appui de l’AFD.
En partant de l’hypothèse des calculs des déchets produits par des structures, la Direction de l’Hygiène Publique et de l’Education pour la Santé estime la quantité des déchets à 244195,95 m3 par an et pour les 5 ans en moyenne 1220979,75 m3 qui est un danger public si l’élimination n’est pas adéquate. Sur le terrain on constate qu’il n’ya aucune statistique relative à la production journalière des déchets dans les structures visitées. Les chiffres donnés ne sont que des estimations et non basés sur des statistiques établies au fur et à mesure de la production ou de l’élimination.
Objectif général
L’objectif général est d’assurer une gestion adéquate et écologiquement rationnelle des déchets dangereux au Niger.
Objectifs spécifiques
− Renforcer le cadre légal et réglementaire de la GDD ;
− Améliorer d’ici 2022, la gouvernance et le leadership du secteur de la GDD ;
− Créer d’ici 2020, une ligne budgétaire pour la GDD ;
− Rendre disponible, d’ici 2022, du matériel et équipements adéquats de GDD dans au moins, 80% des FS et au Ministère de l’agriculture et de l’élevage ;
− Renforcer d’ici 2022, les capacités de 7422 acteurs concernés en GDD et en maintenance des équipements ainsi que la prise en compte dans les curricula des écoles de santé ;
− Renforcer d’ici 2022, la communication pour un changement de comportement sur la GDD ;
− Renforcer le partenariat privé / public pour une bonne gestion des déchets dangereux
− Initier des thèmes de recherche/action en vue d’optimisation des technologies de GDD ;
− Renforcer la coordination et le suivi évaluation
Actions prioritaires
Chaque objectif spécifique se décline en activités afin de permettre la mise en œuvre des actions concrètes sur le terrain
❖ Objectif 1 : Renforcer le cadre légal et réglementaire de la gestion des déchets dangereux
– Elaborer des textes d’application des différentes lois existantes relatives à la GDD ;
– Elaborer la stratégie nationale en matière de gestion des déchets de soins médicaux ;
– Elaborer/ Réviser les directives nationales sur la gestion des déchets de soins dangereux ;
– Vulgariser les directives et les textes d’application ;
– Prendre un Arrêté interministériel contraignant les structures sanitaires privées et confessionnelles et d’autres structures productrices des DD à disposer d’incinérateur conventionnel.
❖ Objectif 2: Améliorer d’ici 2022, la gouvernance et le leadership du secteur de la GDD
– Faire un plaidoyer auprès du gouvernement pour la création d’une ligne budgétaire spécifique à
la gestion des déchets médicaux.
– Redynamiser d’ici fin 2018, les comités interministériels de gestion de déchets dangereux
– Elaborer d’ici fin 2018, un mécanisme de mobilisation de ressources et de financement de la gestion des déchets médicaux
– Mettre en œuvre d’ici fin 2018, le mécanisme de mobilisation de ressources et de financement de la gestion des déchets médicaux
– Elaborer et vulgariser les normes de GDD d’ici fin 2018
– Faire d’ici fin 2018 un plaidoyer auprès des PTF bilatéraux et multilatéraux pour accroitre le financement du domaine.
❖ Objectif 3 : Rendre disponible, d’ici 2022, du matériel et équipements adéquats de GDD dans au moins, 80% des FS et au Ministère de l’agriculture et de l’élevage
– Identifier les besoins au niveau de chaque FS en matière de GD ;
– Approvisionner régulièrement les FS en matériels de tri, d’emballage, de collecte, de stockage y compris les EPI ;
– Acquérir 20 incinérateurs conventionnels (6 CHR +3CHU, 5 HD, 3 CSME, et 3 FS privées) ;
– Signer un contrat de maintenance (préventive et curative) pour les incinérateurs conventionnels ;
– Réhabiliter 17 incinérateurs conventionnels existants ;
– Doter les Parcs et Réserves de 7 incinérateurs conventionnels ;
– Aménager 100 zones à déchets avec incinérateurs conventionnels dans les FS ;
– Aménager et gérer 59 sites de décharges publiques d’élimination finale des déchets Dangereux ;
– Aménager et gérer un site de stockage temporaire des déchets dangereux ne pouvant pas être détruits sur place avant l’acheminement aux sites d’élimination finale;
– Doter les 8 chefs-lieux des régions de véhicules vidangeurs ;
− Doter d’ici 2022, 3HN, 3CSME et 3CHR en stations d’épuration des eaux usées
− Doter d’ici 2022, 4 Abattoirs en stations d’épuration des eaux usées
− Doter 6 CSME en appareils de production d’Anolyte
− Doter 15 centres buccodentaires en appareils de détection de mercure ;
− Doter les 8 régions des fourgonnettes pour le transport externe des DD
− Doter la DHP/ES, les 8 régions et 7 HN d’appareils et intrants pour la production des solutions hydro-alcoolisées
❖ Objectif 4 : Renforcer d’ici 2022, les capacités de 7422 acteurs concernés en GDD et en maintenance des équipements ainsi que la prise en compte dans les curricula des écoles de santé ;
– Elaborer /Réviser un module de formation en matière de GDD à l’endroit de tous les acteurs du système sanitaire ;
– Former 200 THA; 5000 agents de santé humaine et animale publique et privée; 150 Administrateurs et 1000 techniciens de surface ;
– Former 50 acteurs de la presse publique et privée sur la GDD ;
– Former 15 cadres régionaux et de la DHP sur les politiques environnementales, le suivi/évaluations environnementales et les EIES ;
– Organiser 4 voyages d’échanges et de partages sur les technologies innovantes de gestion des déchets dangereux dans la sous régions ;
– Former 7 techniciens biomédicaux en technique de maintenance des incinérateurs conventionnels chez les fabricants ;
– Elaborer d’ici 2019 un module sur la GDD pour les écoles de formation
– Former 1000 Agents de Santé Communautaires (ASC) et 200 agents de cases de santé vétérinaire sur la GDD
❖ Objectif 5 : Renforcer d’ici 2022, la communication pour un changement de comportement sur la GDD,;
– Instruire chaque client/accompagnant sur les règles de GDD au sein de la FS
– Signer des contrats avec les média (télé et radio) pour la diffusion des spots .
– Elaborer un plan national de communication sur la GDD ;
– Elaborer des supports de communications en matière de GDD (documentaires, panneaux, bulletins d’informations, guide de poche, affiches, spots télé et radio, dépliants, etc…) et diffuser ;
– Mettre en place les supports éducatifs sur la GDD aux endroits appropriés dans les FS ;
– Organiser des réunions d’information / sensibilisation périodiques du personnel sur les risques et les bonnes pratiques.
❖ Objectif 6 : Initier des thèmes de recherche/action en vue d’optimisation des technologies de GDD ;
– Mener une étude sur des initiatives de financements alternatifs en faveur de la GDD
– Mettre en place des lignes budgétaires spécifiques pour les travaux de recherche/action au niveau des Hôpitaux de référence (CHU et CHR)
– Faire une recherche /action sur les technologies de GDSM
– Publier les résultats des travaux de recherche
❖ Objectif 7 : Renforcer la coordination et le suivi évaluation.
– Elaborer et mettre en œuvre un plan national de suivi de la gestion des déchets
dangereux ;
– Organiser des supervisions internes des acteurs sur la GDD ;
– Organiser des supervisions externes trimestrielles et semestrielles par les niveaux district, région et central ;
– Appuyer la mise en place d’un système fiable d’informations sur la gestion des DD ;
– Réaliser l’évaluation à mi-parcours et l’évaluation finale de la mise en œuvre du plan ;
Au regard du nombre croissant d’accords internationaux sur la gestion des déchets dangereux et des résultats obtenus de l’évaluation rapide de la gestion des déchets issus des soins de santé, il y a lieu d’exprimer une demande croissante en matière d’allocation d’une ligne budgétaire en vu de juguler les contraintes organisationnelles, humaines et matériels.
Toutefois la mise en œuvre du PDD a connu une amélioration dans le renforcement de capacités des acteurs mais les autres domaines tels que :
-
- la systématisation du tri ;
- la quantité et la qualité des conteneurs ;
- le transport et le stockage ;
- les équipements de protection individuelle ;
- les ouvrages ou appareil de traitement final ;
N’ont pas connu d’avancées significatives depuis la première étude de base réalisée en 2012.
Nous ne saurons finir sans remercier tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à l’élaboration du présent plan. En particulier l’OOAS qui œuvre pour la santé dans la région ouest africaine, la Banque Mondiale pour ses financements permanents ainsi que l’ensemble des acteurs qui ont favorisé la rédaction de ce plan.
Nous exhortons tous les acteurs à œuvrer pour la mobilisation des ressources et la mise en œuvre effective afin minimiser les impacts négatifs des interventions du Projet REDISSE III Niger aussi bien sur la population que l’environnement.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
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