Auteur : Institut national de la statistique
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2019
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Rôle de l’agriculture dans la croissance économique du Niger
Le développement économique implique une évolution fondamentale des structures économiques, notamment le passage d’une économie traditionnelle à une économie industrielle. Parmi les facteurs essentiels du processus de développement, il y a l’interaction qui existe entre le secteur agricole et le secteur industriel. Les économistes considèrent que l’agriculture et l’industrie s’entraînent mutuellement à travers les surplus dégagés par le secteur agricole comme préalable au démarrage économique. Dans les processus de développement économique du Niger, performance de l’agriculture constitue un facteur important dans la croissance économique. . L’agriculture emploie de la main d’œuvre, crée de la valeur ajoutée, nourrit tant bien que mal la population et fournit des matières premières pour le secteur primaire et secondaire (l’industrie naissante). Bien que la contribution de l’agriculture à la croissance économique est trop liée aux aléas climato-environnementaux au Niger, le développement agricole pèse lourdement sur l’offre globale et même sur la demande globale par le biais de l’emploi.
La structure générale de l’agriculture nigérienne
Compte tenu de l’immensité de son territoire, de la richesse de ses ressources naturelles notamment les ressources en eau et de son relief, le Niger est capable de produire différentes variétés de produits agricoles. En effet, le Niger est un pays d’Afrique subsaharienne ayant un tiers de son territoire situé dans la zone soudano-sahélien favorable à la pratique de l’agriculture pluviale ou irriguée et le reste du territoire est situé dans la zone saharienne propice à l’élevage. Selon, la FAO, moins de 4 % des terres sont cultivables, 9 % sont des pâturages permanents et seulement 2 % sont des forêts et boisements. L’agriculture est limitée au nord par l’isohyète 350 mm, au-delà duquel la production agricole est pratiquement inexistante. Les zones sahélo-soudanienne et soudaniennes du Niger sont considérées comme potentiellement sédentaires (contrairement aux zones du nord où l’on trouve avant tout une activité nomade). On cultive essentiellement du mil, du sorgho, du niébé et de l’arachide. Un peu de coton est produit plus au sud, dans la zone soudanienne. Les dépressions créées par des cours d’eau anciens ou récents sont utilisées pour les cultures maraîchères (tomates, oignons, etc.) ou les arbres fruitiers. On cultive du riz autour du fleuve Niger. Les autres cultures de moindre importance sont la canne à sucre, le maïs, le manioc et la patate douce. La quasitotalité des terres cultivées est occupée par les cultures pluviales, principalement le mil, le sorgho et le niébé. La majeure partie de la production (85%) est autoconsommée.
« Une telle prédominance économique du secteur agricole démontre l’importance du développement agricole pour réduire plus rapidement la pauvreté dans le pays »
L’arachide et le coton, qui étaient autre fois d’importantes cultures d’exportation, ne contribuent plus que marginalement à l’économie. Le caractère aléatoire des pluies, dont l’agriculture nigérienne demeure largement tributaire, la persistance de la sécheresse, la pauvreté des sols et la dégradation de l’environnement sont autant de facteurs limitant la productivité agricole. Le mil, céréale la plus résistante à la sécheresse, représente près de deux tiers de la production agricole totale.
« Moins de 4 % des terres sont cultivables, 9 % sont des pâturages permanents et seulement 2 % sont des forêts et boisements »
L’élevage constitue la deuxième activité de la population. Il contribue à hauteur de 25 % au produit intérieur brut (PIB) agricole et à 16 % du PIB (2013). Après l’uranium, c’est le second produit exporté par le Niger, mais sa part a énormément baissé ; passant de plus de 20 % des exportations dans les années 1970 à 9% en 2010. La production animale nigérienne s’appuie sur la pâture extensive mais les aléas climatiques, l’étendue et la qualité des pâturages, de même que les contraintes sanitaires et économiques, constituent des freins notables à sa performance. La part des terres cultivées s’accroît et concurrence sévèrement la conduite de l’élevage. La production fourragère est très handicapée par la récurrence des aléas climatiques. De ce fait, l’élevage est de plus en plus limité aujourd’hui au nord du Niger. Les animaux domestiques sont dispersés, demeurant pratiquement toute l’année au même endroit. On pratique la pêche sur le lac Tchad et sur le fleuve Niger et ses affluents, et les prises sont consommées ou vendues localement. Le cheptel nigérien est composée essentiellement de bovins, ovins, caprin, camelins, asins, équins, soit au total 41 064 16 têtes estimé en 2014.
La performance du secteur agricole
Près de 82,6% de la population vit en milieu rural en 2011, et le secteur primaire emploie plus de 80% de la population. L’élevage constitue la deuxième source de revenus du pays, après l’exploitation de l’uranium. L’agriculture vient en troisième position. Cependant, les exploitations agricoles de petite taille sont de plus en plus dominantes. Elles font travailler la force de travailleurs familiaux non payés. Ces petites exploitations sont extrêmement morcelées en raison de la croissance démographique et du droit des successions en vigueur. Ces activités agricoles sont généralement peu intensives et peu productives et se limitent à assurer des moyens de subsistance. La taille moyenne des exploitations agricoles est de 5 ha pour environ douze (12) personnes, dont 6 actifs agricoles. Sur les quelques 11 2,7 millions d’hectares de terre arable, seuls 40 000 sont irrigués, ce qui limite de fait les cultures de contre-saison et impose la dépendance à la pluviométrie. Cette situation fait diminuer la productivité dans le secteur agricole et parallèlement le revenu agricole.
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Très pertinent