Auteur : Agence UMOA-Titres
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2019
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Evaluation du produit intérieur brut
L’économie nigérienne a maintenu, en 2017, son dynamisme en dépit des chocs macro-économiques liés aux menaces sécuritaires à ses frontières avec le Mali, la Lybie et le Nigéria et de la faiblesse des cours des matières premières. En effet, la croissance est ressortie à 4,9 % comme en 2016 rompant ainsi avec son cycle d’évolution erratique (accélération-décélération) observé depuis plus d’une dizaine d’années. L’activité économique a bénéficié du regain des productions extractives et du début de la mise en œuvre de la seconde phase du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017- 2021). Toutefois, la croissance économique demeure toujours fragile au regard de ses fondamentaux en termes d’offre que sont l’agriculture et les activités extractives très sensibles aux aléas climatiques et aux cours internationaux des matières premières.
Comme en 2016, le taux de croissance du PIB réel s’établit à 4,9 % en 2017 grâce à une campagne agricole satisfaisante et au renforcement des secteurs des hydrocarbures et des services, malgré la persistance des menaces sécuritaires et la faiblesse des cours internationaux d’uranium. Sur la période 2013 à 2017, le taux de croissance économique s’est élevé à 5,4 %, en rythme annuel, un niveau supérieur au taux de croissance de la population (3,9 %), mais en deçà du niveau minimum requis (7,0 %) pour lutter efficacement contre la pauvreté.
« Le secteur primaire est le principal moteur de la croissance de l’économie nigérienne »
Le secteur primaire est le principal moteur de la croissance de l’économie nigérienne. Il a enregistré une hausse de 5,6 % et représente 43,4 % du PIB en 2017. A dominance pluviale, cette branche présente une évolution instable caractérisée par un déficit de production une année sur deux. Cependant, les investissements réalisés dans le cadre du Programme I3N (Initiative les Nigériens Nourrissent les Nigériens), depuis 2011, atténuent progressivement la dépendance de l’agriculture à la pluviométrie en renforçant la structure de la production irriguée. C’est pourquoi depuis 2014, la production agricole n’a pas connu de baisse significative en affichant une évolution quasi positive contrairement aux années antérieures. Quant au secteur secondaire, il a augmenté de 5,6 % et représente 14,9 % du PIB en 2017. Cette croissance du secteur est imputable aux activités des industries extractives et aux activités de fabrication et de construction. Le secteur tertiaire représente 35,7 % du PIB en 2017. Il enregistre un taux de croissance de 4,4 %, contre 2,7 % en 2016.
Détail du produit intérieur brut
Le secteur primaire représente la plus large composante du PIB nigérien, à hauteur de plus de 2 029 milliards de FCFA en 2018 selon les estimations, et sa valeur est projetée à 2 181 milliards de FCFA pour 2019. Ce secteur est en expansion depuis 2013, et les projections prévoient une poursuite de cette tendance. Le secteur primaire est majoritairement composé de l’agriculture et de l’élevage.
Si le secteur secondaire ne représente qu’une part minoritaire du PIB nigérien (933 milliards de FCFA en 2019 selon les projections, soit moins de 17 %), le secteur tertiaire est une composante importante de l’économie nigérienne. La valeur du secteur tertiaire devrait s’élever à près de 2 107 milliards de FCFA en 2019 selon les projections. Le commerce et les autres services représentent la majorité de ce secteur. Leurs valeurs devraient atteindre selon les projections respectivement 692 et 1 073 milliards de FCFA en 2019.
« La croissance du secteur primaire est essentiellement imputable à des conditions météorologiques favorables et à l’expansion des cultures irriguées (25,7 %) »
La croissance du secteur primaire est essentiellement imputable à des conditions météorologiques favorables et à l’expansion des cultures irriguées (25,7 %). Au contraire, la production agricole pluviale, notamment les céréales, a enregistré une faible augmentation (1,3 %). La production de la pêche a quant à elle enregistré une timide reprise en 2017 (4,1 % contre -10% en 2016) en raison du léger retour à l’apaisement dans la zone du lac Tchad, fief des attaques de Boko Haram. Quant à l’élevage, la branche a maintenu sa vigueur (4,5 % contre 4,8 % en 2016), profitant de la tenue satisfaisante de la campagne agricole 2016-2017 qui a renforcé la disponibilité du fourrage pour le bétail. Les activités d’extraction ont enregistré une hausse de 7,3 %, en lien avec les bonnes performances de la production brute du pétrole en augmentation de 10,8 %. La production de l’uranium a enregistré une légère reprise (1,3%) en 2017, après les baisses successives de 1,0 % et 15,5 %, respectivement, en 2015 et 2016. La consolidation de la croissance du secteur est imputable à quasiment toutes les branches composant ce secteur (commerce, transport, hôtels/restaurant, communications et services aux entreprises) à l’exception des services non marchands des administrations publiques (3,6 %), des services d’éducation (1,8 %) et de santé (2,1 %) qui ont connu de faibles augmentations. La branche communication et hôtellerie a été la plus dynamique au courant 2017 grâce, entre autres, aux investissements dans la fibre optique et l’organisation de grands évènements organisés par le Niger.
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