Organisation affiliée : Ministère du Plan, République du Niger
Type de Publication : Rapport
Date de publication : 2020
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Le principe de « ne laisser personne de côté» est pris en compte par les pouvoirs publics tant au niveau de la planification stratégique qu’opérationnelle, pour améliorer les conditions de vie des couches les plus défavorisées de la population. Au Niger, ce principe est parfaitement incarné par l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), principal programme de solidarité sociale et d’autosuffisance alimentaire dans le pays centré sur la population rurale, autrement dit, la tranche la plus importante (80%) et la plus vulnérable du pays.
Ce programme est partie intégrante du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2017-2021) en cours de mise en œuvre, dont la structure programmatique prévoit la prise en charge sociale ainsi que l’autonomisation des couches les plus défavorisées à travers plusieurs sous-programmes dont : (i) amélioration de l’état de santé de la population ; (ii) amélioration de l’état nutritionnel ; (iii) renforcement du système de protection sociale ; (iv) promotion de la santé de la reproduction et assistance à l’accouchement ; (v) promotion de la scolarisation et de la formation de la jeune fille et (vi) autonomisation de la femme rurale.
Les régions de Diffa (+10,9 points), Agadez (+10,6 points), Tahoua (+4,2 points) et Niamey (+2,6 points) ont connu une hausse importante du taux de pauvreté entre 2014 et 2018, alors que ces taux avaient baissé entre 2011 et 2014, respectivement de (-8,3) points, (-16,9) points, (-27,5) points, et (-9,5) points
Au niveau opérationnel, le principe de « ne laisser personne de côté » se traduit concrètement par la mise en œuvre de projets et programmes ciblant principalement les groupes vulnérables et marginalisés de la société nigérienne : (i) la poursuite de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans ainsi que la prise en charge gratuite du cancer du col de l’utérus et des seins pour les femmes ; (ii) les campagnes de distributions gratuites de vivres ou de ventes à prix modérés en période de soudure (Avril-septembre) ; (iii) les récentes mesures sociales et de protection sociale prises par le Gouvernement pour faire face aux impacts négatifs de la COVID-19 sur les populations. Une loi spécifique aux personnes handicapées est adoptée par le Gouvernement.
L’analyse selon les régions montre que Zinder et Dosso ont, en 2018, les taux de pauvreté les plus élevés avec, respectivement, 47,6% et 47,1%. La région de Maradi qui occupait la première (1ère) place, en termes de taux de pauvreté en 2011, se retrouve, en 2018 en troisième position, avec une incidence de pauvreté de 45,3%. Entre 2014 et 2018, dans la région de Maradi, le taux de pauvreté a baissé de près de 33%. Par ailleurs, les régions de Diffa (+10,9 points), Agadez (+10,6 points), Tahoua (+4,2 points) et Niamey (+2,6 points) ont connu une hausse importante du taux de pauvreté entre 2014 et 2018, alors que ces taux avaient baissé entre 2011 et 2014, respectivement de (-8,3) points, (-16,9) points, (-27,5) points, et (-9,5) points.
L’augmentation du niveau de pauvreté dans les régions de Diffa et Agadez peut s’expliquer par le contexte sécuritaire dégradé dans les pays voisins (Libye, Nigéria) ayant eu des répercussions négatives sur les activités économiques et sociales.
Défis et enjeux nouveaux
Pour espérer une réduction significative de la pauvreté, plusieurs défis sont à relever dont entre autres :
- la promotion et le soutien continu aux Activités Génératrices de Revenus (AGR) notamment en faveur des groupes les plus vulnérables ;
- une mise en œuvre effective des politiques publiques pro-pauvres ;
- l’accélération de la mise en œuvre des réformes de réduction des inégalités notamment par
le renforcement des mesures de protection sociale, d’assurance maladie universelle et de
filets sociaux ;
- la création d’emplois décents pour toute la population active (urbaine et périurbaine,
notamment, les jeunes diplômés, les jeunes et les femmes en milieu rural), à travers la mise
la mise en œuvre du Programme du Travail Décent ;
- l’amélioration de la productivité agricole par la maîtrise de l’eau, la Gestion Durable des
Terres (GDT), la maison du paysan, la transformation des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques (chaînes de valeur) et la promotion de l’entreprenariat des jeunes ;
- le renforcement de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national et le développement des opportunités économiques notamment, dans les localités affectées ;
- la maitrise de la croissance démographique à travers la mise en œuvre réussie de la Politique Nationale de la Population ;
- le renforcement de la bonne gouvernance.
Situation et tendances
Le taux de malnutrition Aigüe Globale a été réduit de 4 points de pourcentage entre 2014 et 2019 en passant de 14,8% à 10,7%. Cependant, il n’y a pas d’évolution significative pour ce qui concerne la malnutrition chronique. En effet, sa prévalence nationale est de 45,7% en 2019 contre 45,5% en 2014.
Le total des apports publics (aide publique au développement plus autres apports publics) alloués au secteur agricole ont presque doublé entre 2016 et 2018 en passant de 62,945 millions de dollars en 2016 à 113,818 millions de dollars en 2018. Le total des accessions phylogénétiques destinées à l’alimentation et à l’agriculture sécurisées dans des installations de conservation à moyen ou à long terme ont augmenté d’environ 19% pour atteindre plus de 3 600 entrées.
Quant à l’incidence du VIH/SIDA, elle passe de 0,07% en 2015 à 0,08 % en 2017 et 0,01% en 2018, soit une baisse de 0,06 point de pourcentage en quatre ans. Ces résultats sont dus aux efforts réalisés en matière de lutte contre ces maladies. En ce qui concerne le SIDA, 757 sites ont été créés dont 85 sites prescripteurs pour la prise en charge des personnes infectées et 672 sites de Prévention de Transmission Mère-Enfant (PTME) de 2011 à 2019.
Par ailleurs, la proportion des personnes vivant avec le VIH sous ARV est passée de 53% en 2017 à 55,63% en 2018. Cette amélioration est due au renforcement du suivi de la file active (mission du niveau centrale dans tous les sites prescripteurs), la modification du protocole (testé-traité), disponibilité des ARV, la mise en œuvre du cadre stratégique national de lutte contre les IST VIH- SIDA. Si cette tendence se maintient, le Niger pourrait atteindre l’objectif 0 nouvelle infection en 2030.
Quant à l’incidence du VIH/SIDA, elle passe de 0,07% en 2015 à 0,08 % en 2017 et 0,01% en 2018, soit une baisse de 0,06 point de pourcentage en quatre ans. Ces résultats sont dus aux efforts réalisés en matière de lutte contre ces maladies
Mesures prises pour remédier aux lacunes et aux défis existants
Pour améliorer l’état de santé de la population, plusieurs actions ont été menées, dont :
- l’extension de la couverture sanitaire du pays, le Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine et les campagnes de vaccination ;
- l’intensification de la lutte contre les différentes formes de malnutrition et les campagnes de distribution de vitamine A et moustiquaires imprégnées ;
- la gratuité des consultations prénatales, des césariennes et des soins des enfants de moins de 5 ans ;
- la gratuité des méthodes contraceptives modernes et l’offre de la PF à tous les niveaux du système de santé et au niveau communautaire ;
- l’amélioration de la santé de la reproduction liée à l’accroissement des centres de santé qui sont bien équipés, les services de planification familiale et le nombre de personnel de santé ;
- la sensibilisation des populations pour le suivi de la grossesse dans les centres de santé ainsi que sur l’importance de l’accouchement assisté par un personnel qualifié ;
- le renforcement des campagnes de dépistage et de prise en charge des malades, de conscientisation, d’éducation et de sensibilisation pour un changement de comportement ;
- la mise en place d’un système de gestion intégré et efficace de la chaine d’approvisionnement et la mise en œuvre effective du plan de sécurisation des produits SR ;
- le renforcement des interventions en matière de communication compréhensive et la conception ;
- le développement d’actions en matière d’assainissement et d’accessibilité aux centres de santé de base ;
- le développement des médecines alternatives et promotion de la pharmacopée traditionnelle ;
- l’accroissement de la disponibilité et de l’accès aux médicaments antituberculeux et de la prise en charge de tous les cas de tuberculose détecté
Il est important de noter que le Taux Brut de Scolarisation (TBS) national est passé de 72,3% en 2014 à 70,6% en 2018, soit une baisse de 1,7 point de pourcentage. Selon le milieu de résidence, le TBS a baissé de 11,4 points de pourcentage en milieu urbain et a augmenté de 0,3 point de pourcentage en milieu rural. En 2018 les valeurs du TBS sont de 116,5% en milieu Urbain et 61,8% en milieu Rural.
L’écart entre le milieu urbain et le milieu rural persiste encore en 2018 (53,99 points). Cette progression lente du TBS rural doit interpeler, car l’objectif longtemps recherché est celui de la parité (indice de parité TBS rural/TBS Urbain égal à 1 ou un écart TBS rural –TBS urbain égal à zéro). Le TBS urbain de 114,9% (dépassant 100%) ne signifie pas que tous les enfants de cette zone sont scolarisés. Cette situation traduit seulement qu’une partie de ces élèves scolarisés est en retard ou en avance sur leur âge au moment de leur inscription en première année (CI). Ainsi, cette situation gonfle alors le numérateur qui dépasse le potentiel des enfants d’âge scolaire (7-12 ans) qui constitue le dénominateur.
La progression accélérée de la demande de l’offre d’éducation constatée ces dernières années, n’a cependant qu’un effet limité sur l’extension de la couverture éducative en raison du nombre encore plus important de jeunes à scolariser.
Concernant la parité fille/garçons seules les régions de Maradi et de Tahoua, n’ont pas atteint le niveau national (0.8).
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