Organisation affiliée : Ministère de la Santé Publique
Type de Publication : Rapport
Date de publication : Août 2016
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S’agissant des niveaux de couverture des interventions à haut impact sur la mortalité maternelle, on note que :
- La couverture en soins prénatals (CPN1), selon les EDSN, est passée de 39 % en 1998 à 46 % en 2006 et à 83 % en 2012. On constate des disparités entre le milieu urbain (96,9 % ) et le milieu rural (80,4 %). On note également que la proportion de femmes ayant reçu des soins prénatals a tendance à augmenter avec le niveau d’instruction et le statut socio-économique du ménage. Environ un tiers des femmes (33 %) ont effectué au moins quatre visites prénatales, conformément aux recommandations de l’ Ce taux était à 15% en 2006. 71,4% des femmes ont leurs dernières naissances protégées contre le tétanos néonatal. EDSN MICS IV 2012
- Le taux de prévalence contraceptive des méthodes modernes chez les femmes en union est à 12,2% ; allant de 6% à Tahoua à 32% à Niamey selon l’EDSN MICS IV 2012. Ce taux varie en fonction de la zone de résidence (respectivement de 9,7% en zone rurale à 27% en zone urbaine) et du niveau d’ Les méthodes de courte durée d’action sont les plus utilisées ( 6% pour la contraception orale, 2% pour l’injectable). Les besoins non satisfaits sont de l’ordre de 16%.
- Le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié à 39,7% (Evaluation des OMD 2015) reste encore faible. Ceci laisse penser qu’un certain nombre de goulots existent dans l’accessibilité et l’utilisation des services notamment :(i). la couverture sanitaire évaluée à 47,80% ; (ii). La disponibilité des ressources humaines qualifiées ; (iii). L’accueil des patients dans les formations sanitaires en général et des femmes en particulier ; (iv). la qualité des soins qui n’est pas toujours garantis dans les formations sanitaires. Ces facteurs atténuent les effets bénéfiques de la gratuité des services de santé maternelle (césarienne, CPN, PF, …). Les besoins en Soins Obstétricaux Néonatals d’Urgence de Base (SONUB) sont couverts à 20,27% en 2014. Malgré la formation de la majorité des agents sur la prévention et la prise en charge des hémorragies du post-partum, l’impact des interventions reste limité.
- Il faut noter l’absence de corrélation entre la couverture en CPN et le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié.
- La consultation post-natale : La plupart des décès maternels et néonatals se produisent dans les 48 heures qui suivent l’ Seulement 33 % des femmes ont reçu des soins postnatals moins de 24 heures après l’accouchement et 4 % entre un et deux jours après. Il faut noter l’écart entre la proportion de consultation prénatale (83%), le taux d’accouchement assisté ( 39,7%) et celui de la CPoN (33%).
- Dans le cadre de l’amélioration de la santé maternelle, le MSP a institué la Surveillance des Décès Maternels et Riposte (SDMR) au niveau institutionnel et communautaire et a rendu obligatoire la notification et l’audit des décès maternels à tous les niveaux. . Des progrès significatifs ont été réalisés depuis l’introduction de cette stratégie (31% des 13décès notifiés en 2014) . Les revues des décès maternels confirment la précocité des décès maternels, et l’anémie comme première cause de ces décès13.Les déterminants de ces décès, en particulier chez les adolescentes et les jeunes, sont aussi socio culturels et sanitaires :
13 Etat des lieux de la surveillance des décès maternels,les revues et la riposte Février 2015
- Les 3 retards sont corrélés, entre autres, par la faible connaissance des signes de danger de la grossesse, mais aussi le faible pouvoir de décision des femmes en matière de santé, ce qui aggrave d’autant plus le retard de recours aux soins .
- la forte valorisation de la fécondité chez la femme dans la société nigérienne ; celle-ci doit « faire ses preuves » en donnant vie à un enfant dès après son mariage .
- le mariage précoce comme la fécondité, est également valorisé dans la société nigérienne. L’âge médian de la 1ère union des femmes est estimé à 15,7 ans (15,5 dans le quintile de bien être le plus bas, et 17,4 dans le plus élevé) (EDSN MICS IV 2012).
- L’indice synthétique de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme), qui reste encore très élevé. Il est de 7,6 (EDSN MICS IV 2012),
La mortalité maternelle étant liée au niveau d’instruction, à l’autonomisation de la fille et de la femme, l’état des routes, la disponibilité de moyens de transport etc et aux déterminants cités plus haut, son controle demeure multisectoriel et multifactoriel. et intégrées pour son contrôle. En effet,. sont des déterminants de cette mortalité.
La santé maternelle est aussi marquée par un certain nombre d’handicaps dont la fistule Génitale Féminine. Le Niger manque de données valides sur l’incidence et la prévalence des Fistules Génitales Féminines et le nombre de femmes qui ont accès au traitement. Toutefois selon les estimations des chercheurs de l’Université John Hopkins, l’incidence de la Fistules Génitales Féminines est estimée entre 700 à 756 nouveaux cas par an?
La fistule est plus fréquente chez les primipares. La majorité des patientes sont jeunes, indigentes, provenant des zones rurales reculées où les infrastructures sanitaires et les moyens de communication sont insuffisants et mal adaptés. Un Centre National de Référence des Fistules Obstétricales (CNRFO) est opérationnel depuis 2013 à Niamey.
Une stratégie nationale d’élimination de la la fistule Génitale Féminine a été élaborée pour la période 2009-2015 et révisée pour la période 2016-2020.
Au plan nutritionnel, on observe chez les enfants de moins de 5 ans la persistance depuis plus d’une décennie une situation critique, avec des prévalences de malnutrition aiguë supérieures au seuil d’intervention de 10% et au seuil d’urgence de 15% pour certaines années
La mortalité néonatale qui est également en baisse dans le pays (de 38‰ à 24‰ entre 2006 et 2012) selon la même enquête EDSN MICS IV 2012, mais de façon plus lente que le taux de mortalité infanto-juvénile. De ce fait la mortalité néo natale limite la réduction du taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.
Au plan nutritionnel, on observe chez les enfants de moins de 5 ans la persistance depuis plus d’une décennie une situation critique, avec des prévalences de malnutrition aiguë supérieures au seuil d’intervention de 10% et au seuil d’urgence de 15% pour certaines années. La malnutrition chronique ou retard de croissance a été toujours en situation d’urgence depuis 2005 (supérieure au seuil de 40% fixé par l’OMS).
La malnutrition est fréquente dans toutes les régions du pays notamment à Zinder et Maradi, avec des prévalences élevées aussi bien pour les formes chroniques que pour les formes aigues (respectivement de 14,8% et 15,7 % en 2014 pour la Malnutrition Aigüe globale; 48,3% et 55,9% pour la Malnutrition chronique). La proportion des enfants de 6 à 23 mois atteints d’insuffisance pondérale représentait 22,9 % en 2014. Selon l’EDSN MICS IV 2012, l’anémie touche 73% des enfants, les régions les plus touchées étant Diffa (87,9%) et Niamey (78,5).
Néanmoins, la qualité du système de prise en charge de la malnutrition a significativement contribué à la réduction de la mortalité infanto-juvénile au Niger, vu l’impact connu de celle-ci sur la santé de l‘enfant.
Face à cette situation, le Niger a opté pour une prise en charge globale des problèmes de nutrition, dans le cadre d’une politique nationale de nutrition 2012-2021, ciblant toutes les principales catégories de personnes les plus touchées par la malnutrition (Femmes Enceintes et Femmes Allaitantes, Enfants de moins de cinq ans) sous toutes ses formes (sous nutrition, anémies, carences en micronutriments, surnutrition).
Le pays vient d’adopter dans un cadre multisectoriel, une Politique Nationale de Sécurité Nutritionnelle pour la période 2016-2025. Elle a pour but de lui permettre d’atteindre certains Objectifs de Développement Durable (ODD) en particulier l’ODD 2 : éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture.
Le Niger est un pays ayant une population jeune,(51,6% de la population a moins de 15 ans) RGPH 2012 selon le dernier recensement (RGPH 2012), 77% des jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. L’âge de la première union des femmes qui est de 15,7 ans et des premiers rapports sexuels 15,9 ans (l’EDSN MICS IV 2012) témoignent de l’importance de la place que la SR doit occuper parmi les priorités de santé publique.
Les données du 4ème recensement général de la population (RGPH-2012) rapportent 10 236 naissances vivantes chez les adolescentes de 12 à 14 ans, ce qui donne une moyenne de 28 naissances vivantes qui surviennent chaque jour chez ces dernières au Niger.
Le nombre d’enfants souhaité par les femmes adolescentes (15-19 ans) reste encore élevé (soit 8,1). Pour celles qui sont en union, le désir d’enfants n’est pas seulement personnel, mais un besoin de conformité avec le milieu social (EDSN MICS IV 2012). Ceci justifie pourquoi leurs premières grossesses interviennent dans les mois qui suivent le mariage.
Selon la meme source , le pourcentage de naissances qui surviennent chez les adolescentes dans un intervalle inter- génésique inférieur à deux ans est plus élevé (36%).
Le taux de fécondité des adolescentes est le plus élevé dans le monde (206 ‰ selon EDSN MICS IV 2012). A cette forte fécondité (les adolescentes contribuent à 14% de la fécondité globale au Niger) s’ajoute une forte mortalité maternelle chez les adolescentes, illustrée par les données de mortalité maternelle rapportées par les services de santé en 2014.
Ainsi 34,4% des décès enregistrés dans les maternités des services de santé publique surviennent chez des adolescentes de 15-19 ans suite à des complications obstétricales.
Les indicateurs de la Santé Sexuelle accusent les taux les plus alarmants en milieu rural.
En ce qui concerne les Mutilations Génitales Féminines (MGF), les chiffres actuels cachent la réalité. La pratique est présente au Niger. L’EDSN rapporte une prévalence de 2%, qui est restée stable depuis 1986 (EDSN MICS IV 2012) ; il existe des disparités tant ethniques que régionales dans cette pratique, la région de Tillabéri enregistre la plus forte prévalence (9%).
Au plan législatif, une loi adoptée en 2003 interdit les MGF. Cependant il faut noter l’absence de stratégie nationale de prise en charge des MGF en dehors de celles faites par les ONG.
Malgré les multiples efforts consentis dans le cadre de la lutte contre le paludisme, le taux d’incidence reste encore élevé. Cela pourrait être expliqué par une meilleure notification des cas de paludisme, l’exécution du programme d’IEC, la mise en œuvre de la prise en charge des cas de paludisme à domicile (PECADOM) et la gratuité des soins pour les enfants de moins de cinq ans.
En 2013, le taux de létalité globale lié au paludisme était de 0,05% ; il était de 5% chez la femme enceinte, et de 0,06% chez les enfants de moins de 5 ans. La létalité globale, ainsi que celle des enfants de moins de 5 ans ont connu une légère baisse entre 2011 et 2013, même si on observe une tendance à la hausse en 2015.
Depuis son adhésion à l’initiative mondiale « Faire Reculer le Paludisme » (FRP) en 1999, le Niger a élaboré trois (3) plans stratégiques de lutte contre le paludisme. Le plan stratégique de troisième génération qui couvrait la période 2011-2015 avait comme objectif d’inverser les tendances de l’incidence du paludisme d’ici 2015, et commencer à arrêter sa transmission dans la perspective de son élimination en 2025.
Actuellement, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) est dans le processus de revue de l’exécution de ce plan, en vue de l’élaboration d’un nouveau Plan Stratégique national 2017-2021.Malgré tous les efforts consentis notamment la distribution des moustiquaires (campagne de distribution gratuite, baisse des prix de moustiquaires sur le marché, distribution des kits femmes enceintes…), la chimio prévention du paludisme saisonnier, le traitement préventif intermittent et la prise en charge des cas qui ont permis la réduction du taux de létalité, le paludisme demeure un problème prioritaire de même que la pneumonie et de la diarrhée chez les enfants.
Le Niger fait régulièrement face à plusieurs urgences sanitaires ayant un impact négatif sur la santé des populations. Parmi ces urgences nous pouvons citer les maladies à potentiel épidémique (la méningite, le choléra, la rougeole et le paludisme entre autres), les crises alimentaires et nutritionnelles, les violences sexuelles et leurs conséquences. Ces urgences résultent, des inondations, des sécheresses ainsi que des conflits/guerres entre autres.
Pour les maladies à potentiel épidémique, la principale maladie est le choléra qui sévit à l’état endémo-épidémique depuis 1971 au Niger avec des flambées épidémiques pendant la saison pluvieuse. On estime par ailleurs à 27 le nombre de districts sanitaires qui sont à risque de choléra. Ce sont les districts riverains du fleuve Niger à l’ouest, de la Maggia au centre ouest, du Goulbi à Maradi et du Lac Tchad à l’extrême est du Pays.
Comme dans la plupart des pays en développement, au Niger les actions sur les déterminants sociaux de la santé restent très timides. Cette situation est due à une très faible prise en compte de ces déterminants dans les politiques et stratégies de développement sanitaire jusque-là mises en œuvre par le gouvernement. Or, il est bien admis que la santé est produite à environ 90% en dehors du système de santéi d’où la très forte influence des déterminants sociaux dans la production et l’amélioration de la santé. Pour mieux appréhender la question des déterminants de la santé, le MSP a élaboré en 2013, la Stratégie nationale de promotion de la santé et en 2014 la stratégie nationale de la multisectorialité en santé 2014-2020 qui mettent toutes en exergue la nécessité non seulement d’intégrer ces déterminants dans toutes les actions de santé, mais aussi d’agir sur eux afin d’améliorer davantage la santé de la population. Il s’agit également de faire en sorte que la santé soit prise en compte dans toutes les politiques de développement économique et social du pays, ce qui nécessite une plus grande collaboration intersectorielle.
Le Niger a fourni d’importants efforts pour améliorer la gouvernance dans le secteur de la santé. C’est dans ce cadre qu’une Inspection Générale de la Santé a été mise en place. Dans le but de renforcer la gouvernance, un audit institutionnel a été commandité par le MSP en 2015. Cet audit a identifié un certain nombre d’insuffisances qui portent sur les aspects suivants : la planification sectorielle, la décentralisation et la déconcentration, le dialogue politique et la coordination sectorielle, l’inspection, le contrôle et la redevabilité, la mise en œuvre des réformes et le partenariat.
Au NIGER 80-85% de la population a recours à la médecine traditionnelle. C’est pourquoi la Déclaration de Politique Sectorielle de Santé (PSS) en Juillet 1995, révisée en Mai 2002 avait dédié un axe stratégique à la médecine traditionnelle ; la Déclaration de la Politique Pharmaceutique Nationale avait entre autre objectif la promotion de la recherche et le développement dans le secteur pharmaceutique y compris celui de la Pharmacopée traditionnelle.
Dans le PDS 2011-2015 il a été prévu la poursuite de l’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de santé.
C’est pourquoi un plan stratégique pour l’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de soins de santé au Niger pour la période 2011-2015 ainsi qu’un code de déontologie des tradipraticiens de santé ont été élaborés. Ces documents n’ont pas connu de validation nationale par manque de financement. L’élaboration et de validation de deux modules de formation sur les différents domaines (le paludisme et la drépanocytose) de la Médecine Traditionnelle.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
1 Commentaire. En écrire un nouveau
Bonsoir j’espère que vous allez bien
Au fait j’aimerais savoir si