Organisation affiliée : Organisation mondiale de la Santé Bureau de la Représentation du Niger
Type de Publication : Rapport
Date de publication : Mai 2019
Lien vers le document original
Les principaux défis de la lutte contre le sida au Niger sont :
- a) un faible taux de dépistage et de traitement des PVVIH. En effet, plus de 90% de la population ne connait pas son statut sérologique pour le VIH et seul 19.793 sur les 35 587 PVVIH, soit 55,61% estimés en 2018 ont accès aux ARVs ce qui est très insuffisant, car le pays a adopté les recommandations de la stratégie mondiale « traiter tous », de l’OMS qui vise l’accès de tous les PVVIH à un traitement ARVs de qualité et a également souscris à l’objectif des 3X90 d’ici 2020.
- b) non atteinte du troisième objectif de la cascade des 3 x 90 qui consiste à rendre la charge virale indétectable chez 90% des PVVIH sous traitement ARV, car seul 2. 667 PVVIH sur l’ensemble de ceux qui sont sous traitement ARVs ont une charge virale indétectable, soit 14%.
- c) une insuffisance en matière de prévention de la transmission de l’infection à VIH de la mère à l’enfant (PTME). Près de 60 % de femmes enceintes séropositives ont été mises sous ARVs, mais moins de 20% ont bénéficié de la PCR et le taux de transmission est de plus de 20% (Rapport GAM 2018).
En 2019, l’appui de l’OMS consistera essentiellement au renforcement des acquis de 2018 et à la mise en œuvre de la feuille de route (renforcement des capacités des agents de santé et des agents de santé communautaires, Plaidoyer pour l’augmentation des ressources allouées à la PTME y compris les ressources domestiques, rendre disponible les réactifs et médicaments pour l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant). En outre l’OMS appuiera la Délégation effective des tâches de prescription d’ARVs aux paramédicaux dans la région de Tahoua et le suivi post formation des prestataires formés.
La prévalence réelle des infections à hépatites virales au Niger n’est pas connue. Cependant, des études réalisées au sein de certains groupes de la population font état d’une prévalence variant entre 11 et 20% pour l’infection à hépatites B et de 1 à 3% pour l’infection à hépatite C . Ce qui place le pays parmi les pays hyper endémiques pour les hépatites B et C.
Le Niger se classe parmi les pays à haute endémicité tuberculeuse, avec un taux d’incidence estimé à 90 nouveaux cas pour 100.000 habitants , soit 18.000 cas attendus par an. Au fil des années on a noté une tendance à la baisse de l’incidence de la tuberculose de l’ordre de 2 à 3% par an
La lutte contre les hépatites a réellement pris forme avec la mise en place d’un programme national de lutte contre les hépatites virales rattaché au Programme VIH/sida, suite à un fort plaidoyer de l’OMS à partir de janvier 2017.
En 2018, l’OMS s’était engagée à aider à rendre fonctionnel le nouveau programme à travers le développement de son plan stratégique et ses outils de gestion et la prise en compte de ses indicateurs par le système national d’information sanitaire.
Le Niger se classe parmi les pays à haute endémicité tuberculeuse, avec un taux d’incidence estimé à 90 nouveaux cas pour 100.000 habitants , soit 18.000 cas attendus par an. Au fil des années on a noté une tendance à la baisse de l’incidence de la tuberculose de l’ordre de 2 à 3% par an.
Cependant, pour atteindre l’ODD3 qui vise à mettre fin à la tuberculose en 2030, les indicateurs ci- dessous devraient être améliorés.
En 2019, le bureau pays de l’OMS va focaliser ses appuis sur :
- la réalisation d’une étude d’impact de mise en œuvre de la stratégie de chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS/SMC) ;
- l’organisation des campagnes MILDA et (CPS/SMC) édition 2019 ;
- le lancement et l’accompagnement pour la mise en œuvre de la nouvelle initiative de l’OMS/RBM
pour une réponse ciblée de la lutte contre le paludisme dans les 11 Pays qui enregistrent le plus lourd fardeau au niveau mondial dénommée HBHI « High Burden, High Impact » ou (Du fardeau élevé à l’impact élevé ) ; - l’organisation de l’enquête à indicateurs multiples pour le paludisme / Malaria Indicator Survey (MIS) ;
- la mise à jour des strates épidémiologiques du paludisme au Niger ;
- la revue à mi-parcours du plan stratégique national 2017-2021 de lutte contre le paludisme
(MTR) ; - l’élaboration d’un plan d’élimination du paludisme au Niger ;
- l’appui à la coordination, la surveillance et le suivi / évaluation du programme.
Les maladies tropicales restent encore un problème de santé publique au Niger. Dans son plan stratégique de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) le Niger a retenu dix maladies prioritaires. Il s’agit de : (1) la bilharziose, (2) la dracunculose, (3) les filarioses lymphatiques, (4) les géo helminthiases, (5) la lèpre, (6) l’onchocercose, (7) le trachome, (8) la trypanosomiase humaine africaine (THA), (9) la leishmaniose et (10) la rage.
En perspectives, pour l’année 2019, l’OMS a programmé de :
- poursuivre la surveillance de la maladie sur l’ensemble du pays ;
- poursuivre la sensibilisation de la population sur le système de récompense des cas du ver de
Guinée à travers les médias ; - définir l’ancrage du Programme National d’Eradication du Ver de Guinée dans le système national
de surveillance pour la continuité efficace de la surveillance de la maladie - poursuivre la dotation des médicaments contre les quatre maladies à chimiothérapie préventive
pour lesquelles le Niger organise les campagnes de traitement de masse - renforcer les capacités nationales en matière de pharmacovigilance et d’assurance qualité des
médicaments - contribuer à la préparation des dossiers de certification de l’élimination de l’onchocercose
- apporter l’appui à l’élaboration d’un plan de transition des géo helminthiases
- contribuer à la mise à jour de la base de données intégrée MTN
- apporter l’appui à l’analyse de laboratoires des simulies (biologie moléculaire)
Afin d’augmenter et de maintenir la couverture vaccinale de ses populations, le Niger a adhéré au Plan d’Action Mondial pour les vaccins 2011-2020 (PAMV) et au Plan stratégique 2014-2020 de la Région africaine dont le but pour les 2 documents est d’atteindre une couverture nationale de 90% et de 80 % dans chaque district pour tous les vaccins inclus dans les programmes nationaux ; mais aussi d’introduire de nouveaux vaccins pour réduire la morbidité et la mortalité liées aux maladies évitables par la vaccination.
Depuis 2017, le Niger figure parmi les pays ayant éliminé le Tétanos Maternel et Néonatal (TMN). En 2018, neuf (09) cas dont deux (2) décès de tétanos néonatal ont été rapportés dans le pays dans cinq (5) Districts Sanitaires
Introduite en novembre 2015 au Niger, la surveillance environnementale de la poliomyélite dispose en 2018, de huit (8) sites fonctionnels. L’OMS a assuré l’équipement du laboratoire CERMES pour la concentration des eaux usées avant leur expédition à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) et le suivi de l’acheminement des échantillons. En 2018, 212 échantillons (tous négatifs pour le poliovirus) ont été recueillis dans les huit (8) sites fonctionnels.
Les données de surveillance épidémiologique en 2018, montrent la survenue de cas de rougeole dans plusieurs districts au Niger comme l’indique la figure ci-dessous.
En effet, les couvertures vaccinales de la rougeole varient en fonction des sources des données et en dépit des couvertures vaccinales administratives avoisinant les 90%, de 2012 à 2018, l’incidence de la maladie demeure encore importante.
La couverture vaccinale de la rougeole est restée inférieure à 80%, celle du VAR 2 affiche une hausse progressive en passant de 3% en 2014 à 38% en 2017 et l’incidence de la maladie a évolué en dents de scie entre 2012 et 2018.
Depuis 2017, le Niger figure parmi les pays ayant éliminé le Tétanos Maternel et Néonatal (TMN). En 2018, neuf (09) cas dont deux (2) décès de tétanos néonatal ont été rapportés dans le pays dans cinq (5) Districts Sanitaires.
Le Niger a introduit les vaccins contre les infections à haemophilus influenzae y compris les méningites et les pneumonies ainsi que celui contre les diarrhées à rotavirus en août 2014. L’OMS a appuyé la mise en place et le fonctionnement d’un système de surveillance des méningites bactériennes pédiatriques au niveau de cinq (5) sites sentinelles (hôpitaux nationaux de Niamey et Zinder, centres hospitaliers régionaux de Maradi, Tahoua et Dosso) et des diarrhées à rotavirus au niveau de l’hôpital national de Niamey.
Les autres carences en micronutriments et en acide folique, vitamine A et zinc, sont également élevées. Enfin, plus de 80% de la population risque des troubles dus aux carences en iode car le sel consommé est principalement non iodé ou avec une quantité en dessous du seuil optimal requis
Sur la période allant de 2016 à 2018, la surveillance sentinelle a mis en évidence les germes suivants : haemophilus influenzae b (14,3%), pneumocoque (71,4%) et le méningocoque (14,3%).
Les carences en micronutriments, souvent qualifiées de « tueur silencieux », mais moins visibles que la malnutrition chronique ou la malnutrition aiguë sont également présentes au Niger. Près des trois quarts (73%) des enfants de moins de cinq ans souffrent d’anémie, un indicateur de carences en fer, un des micronutriments clés essentiels à la survie, à la croissance et au développement de l’enfant. L’anémie touche aussi plus de la moitié (56%) des femmes nigériennes en âge de procréer.
Les autres carences en micronutriments et en acide folique, vitamine A et zinc, sont également élevées. Enfin, plus de 80% de la population risque des troubles dus aux carences en iode car le sel consommé est principalement non iodé ou avec une quantité en dessous du seuil optimal requis.
Depuis 2005, les interventions de lutte contre la malnutrition au Niger, s’articulent autour de deux axes stratégiques majeurs, à savoir : (i) la prise en charge de la malnutrition aigüe et (ii) la prévention de la malnutrition.
Pour l’année 2019, l’OMS poursuivra ses appuis à la mise en œuvre effective du plan stratégique 2016-2020 de la promotion de la santé et plus particulièrement la formation des autres acteurs intervenant au niveau décentralisé. L’OMS poursuivra aussi les actions de plaidoyer et de sensibilisation, ainsi que le renforcement des actions intersectorielles sur les déterminants, en vue de la promotion de la santé dans toutes les politiques.
Le Niger a réalisé en avril 2018, l’évaluation finale de sa feuille de route nationale pour l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle et néonatale arrivée à terme depuis 2015 après 10 ans de mise en œuvre (2006-2015). Les résultats de cette évaluation montrent que beaucoup d’efforts et de progrès ont été accomplis, notamment la réduction du taux de mortalité infanto-juvénile. Cependant, tous les autres indicateurs n’ont pas atteint leurs cibles. Cela implique que du chemin reste encore à parcourir pour être au rendez-vous des ODD à l’horizon 2030.
La satisfaction des besoins des jeunes de 10 à 24 ans (29,6% de la population), en santé sexuelle et reproductive est confrontée à d’énormes difficultés,
Les défis spécifiques et contraintes sont entre autres :
- l’absence de culture de redevabilité chez les intervenants à tous les niveaux qui contribue au ralentissement de la mise en œuvre du programme ;
- la faible couverture sanitaire 50,63% ;
- le taux de pauvreté à 45,8% de la population qui supporte par ailleurs les dépenses de santé à
hauteur de 51% ; - la faible disponibilité de certains paquets d’intervention essentiels tels que : la PCIME au niveau communautaire, la PCIME au niveau des centres de référence (TETU), la PF à base
communautaire (DBC), la PTME/eTME au niveau communautaire ; - la faible qualité de l’offre des prestations de soins aux femmes et aux enfants ;
- la faible demande pour certains paquets d’interventions essentielles telles que la CPN4 (38,5%),l’accouchement à la maternité (30%) et les consultations postnatales (29,39%) ;
- l’insuffisance en ressources humaines en quantité et en qualité avec une mauvaise répartition selon le milieu urbain ou rural;
- un plateau technique insuffisant, vétuste ou non fonctionnel par manque ou non-respect des règles minimales de maintenance ;
- des infrastructures sanitaires parfois non adaptées aux besoins et attentes des clients (mauvais accueil, manque d’eau, d’électricité, d’hygiène, de toilettes et de médicaments)
Les inégalités et la pauvreté persistent encore dans la population nigérienne où 45,1% vivent en dessous du seuil de pauvreté malgré les progrès importants enregistrés ces dernières années. Une des contreperformances du secteur de la santé est en grande partie liée aux faibles actions menées jusque- là sur les déterminants socio-économiques et environnementaux de la santé. A cet effet, le pays dispose d’un plan stratégique 2014-2020 pour la multi sectorialité en santé développé avec l’appui de l’OMS.
Le pays s’est doté d’un plan de développement sanitaire (PDS) 2017-2021 et de son guide de suivi évaluation suite à l’adoption de la nouvelle politique nationale de santé avec l’appui technique et financier de l’OMS
Au niveau national, le gouvernement a élaboré avec l’appui des partenaires au développement dont l’OMS, l’agenda post OMD dans la perspective de la prise en charge des objectifs de développement durables (ODD) adoptés par la Communauté internationale en septembre 2015.
Les principaux défis pour le pays au cours des cinq prochaines années restent la réalisation des progrès dans la mise en œuvre des ODD en général et notamment l’ODD 3 directement lié à la santé et le développement des interventions stratégiques à effets multiplicateurs sur le bien-être économique et social de la population nigérienne, particulièrement les plus pauvres.
Le pays s’est doté d’un plan de développement sanitaire (PDS) 2017-2021 et de son guide de suivi évaluation suite à l’adoption de la nouvelle politique nationale de santé avec l’appui technique et financier de l’OMS. Par ailleurs, la mise en œuvre des conclusions de l’audit organisationnel et fonctionnel du MSP conduit en 2015 a démarré en 2018.
Le compact pays instrument pour évaluer la redevabilité mutuelle dans le cadre de la mise en œuvre du PDS 2017-2021 a été signé en séance solennelle le 17 avril 2018 par le gouvernement représenté par les Ministres de la Santé Publiques et celui des Finances et les partenaires du secteur de la santé dont l’OMS à travers son Représentant.
Depuis plus d’une décennie une expérience en matière de télémédecine se poursuit au niveau de plusieurs structures de santé quand bien même que le pays ne dispose pas de stratégie nationale en cyber-santé. A cet effet, le plan stratégique dénommé « Niger 2.0 » visant l’amélioration de l’accès et utilisation des services des technologies de l’information et de la communication (Tics) élaboré en 2017 offre une belle opportunité. Dans la même lancée, le Niger s’est doté d’une stratégie nationale e- santé à l’instar d’autres pays de la Région Africaine de l’OMS.
En 2018, la situation humanitaire reste marquée par cinq (5) crises majeures, à savoir l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les épidémies, les inondations et les mouvements de population
En 2019, l’OMS compte poursuivre l’assistance technique pour l’analyse et la finalisation du rapport de la deuxième enquête SARA.
Tout ce processus de formulation de la stratégie e-santé dont le lancement est illustré par la photo ci- dessous) a duré environ 6 mois qui se constitue une bonne performance eu égard à la moyenne régionale 12 mois ou plus.
Par ailleurs, notons que le Président de la République a cité cette stratégie parmi les réalisations innovantes dans le secteur de la santé lors d’un forum sur l’investissement en santé en marge du dernier Sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine à Addis Abéba, ce qui constitue une bonne opportunité pour la mobilisation de ressources pour la mise en œuvre du plan d’action 2019-2023 découlant de la stratégie.
En 2018, la situation humanitaire reste marquée par cinq (5) crises majeures, à savoir l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les épidémies, les inondations et les mouvements de population.
La préparation et la réponse à ces crises ont été axées sur les conséquences sanitaires liées à celles-ci, notamment les mouvements de populations imputables aux conflits armés, aux inondations et aux épidémies.
Le pays reste en situation d’urgences complexes avec de nombreux défis à relever. Il s’agit entre autres des catastrophes naturelles telles que les inondations et la sècheresse auxquelles, le pays fait face chaque année ainsi que les conséquences liées aux conflits armées (Régions de Diffa, Tillabéry et Tahoua). Un état d’urgence décrété depuis le 03 mars 2017, est restée en vigueur toute l’année 2018, dans les régions de Tillabéry et Tahoua: Depuis novembre 2018, l’Etat d’urgence s’est étendu 5 autres départements de la Région de Tillabéri, à savoir Say, Torodi, Téra, Tillabéry et Goteye, localités frontalières avec le Burkina Faso. Des opérations militaires sont en cours dans les régions de Tillabéry, de Diffa (Bassin du Lac Tchad). Un flux migratoire important est observé surtout dans la région d’Agadez.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.