Organisation affiliée : Organisation mondiale de la Santé Bureau de la Représentation du Niger
Type de Publication : Rapport
Date de publication : 2019
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VIH et hépatites virales : atteindre les trois 90
L’atteinte des objectifs des 3 X 90 (dépister 90% des VVIH du Pays, mettre 90% d’entre eux sous un traitement ARVs efficace, afin que 90% de PVVIH sous traitement aient une charge virale supprimée) constitue la principale priorité du pays dans le cadre de la lutte contre le VIH. Cependant, le rapport annuelle 2019 du PNLSH fait état de 44,80% (Résultats CNS 2020), la proportion de PVVIH dont la charge virale est supprimée (<1000 copies/ul).
La raison avancée pour cette faible performance du Programme est le nombre insuffisant d’appareil de charge Virale, en effet seul 6 chefs de régions sur les 8 disposent d’un appareil de mesure de la charge virale.
Afin de palier à cette situation, le bureau pays a aidé à faire le plaidoyer auprès des programmes tuberculose et VIH afin que ces derniers intègrent la mesure de la charge virale au dépistage de la Tuberculose par le Gene-Xpert et augmenter ainsi l’accès des PVVIH à la mesure de la charge virale. Pour rendre effectif cela le bureau pays a assuré la formation des 20 techniciens de laboratoires des 18 machines Gene-Xperts sur l’utilisation du module VIH des machines Xperts.
La raison avancée pour cette faible performance du Programme est le nombre insuffisant d’appareil de charge Virale, en effet seul 6 chefs de régions sur les 8 disposent d’un appareil de mesure de la charge virale
Bien que la couverture vaccinale administrative ait augmenté entre 2017 et 2018 en faveur d’une diminution du dénominateur (passage de « cible de consensus » à la cible INS), le nombre d’enfants vaccinés a largement baissé passant de 983 008 à 928 161 comme l’explique la baisse observée des estimations OMS/UNICEF en 2018.
ÉRADICATION DE LA POLIOMYÉLITE
Au Niger, le dernier cas de poliomyélite à virus sauvage a été rapporté en 2012 dans le district sanitaire de Keita (région de Tahoua). Le pays a été déclaré libre de poliovirus sauvage en juillet 2016, par la Commission Régionale de Certification pour l’éradication de la poliomyélite en Afrique (CRCA). Cependant, depuis septembre 2018, le pays a fait face à trois épidémies de poliovirus dérivés de souche vaccinale de type 2 (cVDPV2) tous importés du Nigéria.
Dans le cadre du renforcement de la surveillance de paralysie flasque aiguë (PFA) dans le pays, le Bureau de l’OMS a accompagné le MSP pour les réalisations suivantes :
- La riposte à l’épidémie de cVPDV2 dans les régions d’Agadez, Diffa, Maradi et Zinder à travers L’organisation de 6 JLV contre la polio utilisant le VPO monovalent de type 2,
- Le renforcement de la surveillance épidémiologique et du PEV de routine,
- La mise à disposition au MSP d’assistance technique composée de : cinq consultants internationaux seniors, 10 consultants internationaux STOP TEAM, 21 consultants nationaux épidémiologistes et 03 gestionnaires de données,
- L’organisation de 3 campagnes de vaccination préventives contre la polio (100%, 50%, 14% de la cible) utilisant le vaccin VPO bivalent type 1 et 3 ;
- L’extension de la surveillance des PFA à base communautaires (AVADAR) dans 4 districts de la région de Tillabéry portant à treize (13) le nombre de districts AVADAR au Niger ;
- Le renforcement de la surveillance épidémiologique (AVADAR, surveillance environnementale) ;
- L’appui au CERMES, en collaboration avec HQ dans la réalisation d’une étude de séroprévalence du virus de la polio dans la région de Diffa ;
- L’appui à la mise en œuvre des activités des trois (3) comités nationaux de la poliomyélite (CNC, CNEP, GTC).
Ces appuis ont permis d’une part, un renforcement de la surveillance de la poliomyélite au Niger qui a conduit à la notification rapide des cas de cVPDV2 et à la réalisation de ripostes vaccinales appropriées dans trente (30) districts d’autre part.
Les capacités des équipes ont été renforcées avec l’appui de proximité du personnel déployé sur le terrain par l’OMS et les autres partenaires. La tenue régulière de réunions des comités nationaux polio (CNEP et CNC) avec l’appui de l’OMS a permis de classer tous les cas de PFA.
SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE DE LA POLIOMYÉLITE
En 2019, deux sites supplémentaires de la surveillance environnementale de la poliomyélite ont été ouverts dans la région de Zinder en plus des huit (8) déjà existants dans les régions de Diffa (2), Maradi (2) et Niamey (4), portant ainsi à 10 le nombre total de sites fonctionnels.
L’OMS a assuré l’équipement du laboratoire CERMES pour la concentration des eaux usées avant leur expédition à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) et le suivi de l’acheminement des échantillons. En 2019, 224 échantillons (tous négatifs pour le poliovirus) ont été recueillis dans les dix 10 sites de surveillance environnementale.
LA ROUGEOLE
Les appuis techniques OMS déployés sur le terrain et le renforcement des capacités du laboratoire national de référence de la rougeole ont contribué à une détection rapide des épidémies de rougeole.
Avec l’amélioration de la surveillance, des flambées de rougeole ont été rapidement détectées. Sur les 72 districts du pays, 33 ont été en épidémies entre janvier et septembre 2019.
Parmi ces districts, 19 ont fait l’objet de ripostes vaccinales ayant touché 1 278 430 enfants. Aussi, une campagne nationale de vaccination préventive contre la rougeole a été organisée en septembre 2019 avec 4 375 977 enfants de 9-59 mois vaccinés pour une cible de 4 299 707. L’enquête de couverture vaccinale post campagne a donné un taux de couverture vaccinale de 93,6% au niveau national.
Selon les dernières estimations OMS/UNICEF, la couverture vaccinale de la rougeole VAR-1 (77%) reste inférieure à l’objectif du PPAc (85%) en 2018. L’incidence de la maladie a évolué en dents de scie entre 2012 et 2018 avec un niveau record de 45 cas pour 100 000 habitants en 2019.
Aussi, une campagne nationale de vaccination préventive contre la rougeole a été organisée en septembre 2019 avec 4 375 977 enfants de 9-59 mois vaccinés pour une cible de 4 299 707. L’enquête de couverture vaccinale post campagne a donné un taux de couverture vaccinale de 93,6% au niveau national
Des efforts supplémentaires sont à fournir pour atteindre un niveau de couvertures VAR-1 et VAR-2 suffisamment élevé pour la réduction de l’incidence de la rougeole.
CONTRÔLE DE LA FIÈVRE JAUNE
Aucun cas de fièvre jaune n’a été confirmé au Niger depuis la mise en place de la surveillance de cette maladie en 2004. Les appuis de l’OMS en matière de renforcement des compétences des agents et de leur capacité en monitorage des indicateurs, ont contribué à la détection des cas suspects de fièvre jaune et d’ictère fébriles dans le pays.
Des efforts supplémentaires sont à fournir pour atteindre les indicateurs majeurs. Ainsi, le taux d’ictère fébrile non fièvre jaune est passé de 0,5 cas/100000 en 2018 à 0,4 en 2019 ; la proportion de districts ayant notifié au moins 1 cas suspect de 51% en 2018 à 44% en 2019 (Cf : Annexe 1: Indicateurs de performance de la surveillance Fièvre jaune en 2019 au Niger).
PRÉVENTION ET LA LUTTE CONTRE LES MALADIES TROPICALES NÉGLIGÉES
Les maladies tropicales restent encore un problème de santé publique au Niger. Dans son plan stratégique de lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN) le Niger a retenu dix maladies prioritaires. Il s’agit de : (1) la bilharziose, (2) la dracunculose, (3) les filarioses lymphatiques, (4) les géo helminthiases, (5) la lèpre, (6) l’onchocercose, (7) le trachome, (8) la trypanosomiase humaine africaine (THA), (9) la leishmaniose et (10) la rage.
En terme d’endémicité de base des MTN a chimiothérapie préventive (Trachome, Onchocercose, Géo helminthiases, Filariose lymphatique, Schistosomiase), tous les 72 districts son endémiques aux géo helminthiases, 69 districts sont endémiques à la schistosomiase, 65 districts sont endémiques au trachome), 54 districts sont endémiques à la Filariose lymphatique et 10 districts étaient endémiques à l’onchocercose. En ce qui concerne le ver de Guinée, bien que certifié exempt de la transmission de la maladie en 2013, l’OMS a recommandé une surveillance prolongée au Niger car le risque de réintroduction de la maladie existe parce que les pays voisins (Tchad et Mali) sont encore endémiques.
Devant cette situation, le Niger avec l’appui de l’OMS a élaboré un plan stratégies multisectoriel 2019 -2021 de lutte contre les MNT. Les objectifs de l’OMS en 2019 étaient d’accompagner le pays dans la mise en œuvre du plan annuel 2019 issu de ce plan stratégique.
Dans ce cadre, le pays a pu doter en réactifs et consommables le laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique pour le diagnostic et la classification des cas de cancers, organiser deux réunions du comité multisectoriel de lutte contre les MNT, dont le but était d’échanger sur le suivi de la mise en œuvre du plan stratégique multisectoriel 2019–2021 de lutte contre les MNT.
SANTÉ MENTALE
Les appuis de l’OMS à ce programme ont consisté à la production et l’édition du programme scientifique et du livre des résumés lors de l’organisation du 3ème congrès scientifique de la société africaine de santé mentale tenu en Juin 2019 ainsi qu’à la réalisation d’une réunion de mobilisation des acteurs et ressources pour une meilleure sensibilisation des communautés et décideurs sur l’ampleur des phénomènes de santé mentale et la nécessité d’une mobilisation efficace au financement du programme.
NUTRITION
Au Niger, des niveaux de prévalence élevés persistent tant pour la malnutrition aigüe que la malnutrition chronique. En plus des effets de la malnutrition sur l’état de santé, la morbidité et la mortalité, la malnutrition pèse lourdement sur le développement psycho moteur et cognitif des enfants. Enfin à l’échelle du pays cela représente un manque à gagner en termes de développement socioéconomique et de croissance.
Conscient du défi que représente la nutrition, le Niger s’est aussi doté d’une Politique Nationale multisectorielle de Sécurité Nutritionnelle pour espérer améliorer durablement l’état nutritionnel de la population. Depuis près de deux décennies, la lutte contre la malnutrition a été principalement axée sur la gestion des cas de malnutrition aigüe globale (modérés et sévères) dans les centres de récupération nutritionnelle.
Fort de ce constat, l’OMS s’est proposée en 2019, d’axer son appui dans la prévention de la malnutrition à travers la promotion d’un bon suivi de la croissance des enfants de moins de cinq sur base des normes de croissance de l’OMS un appui a été apporté au pays, avec le renforcement de la capacité de 75 agents de santé de santé de 35 CSI des régions de Maradi et Zinder qui payent le plus lourd tribut à la malnutrition, avec des taux de malnutrition aiguë respectifs de 19,2% et 15,7% (Enquête SMART 2018). Depuis cette formation, ce sont 39282 enfants de moins de 5 ans qui ont bénéficié d’un suivi approprié de leur croissance y compris les conseils nutritionnels à leur mère suite à cette formation, soit une moyenne mensuelle de 13094 enfants.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.