Auteur : Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2020
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Démographie/socio culturelle
Le Niger a l’un des plus fort taux d’accroissement de la population au monde (3.9 %), avec une population estimée à 22,4 millions d’habitants contre 16,46 en 2010. L’espérance de vie à la naissance est estimée à environ 62 ans. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est 84,5 pour 1 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité maternelle était de 520 pour 100 000 naissances vivantes en 2015.
L’espérance de vie à la naissance est estimée à environ 62 ans
Selon les projections nationales, la population nigérienne augmenterait de 60 % entre 2010 et 2024 pour atteindre 29 millions d’habitants dès 2025, ensuite 36 millions en 2030, puis 41 millions en 2035 et 68 millions en 2050, si des mesures adaptées ne sont pas instituées.
Cette croissance est engendrée par une fécondité très élevée (7,6 enfants par femme en moyenne), elle-même tributaire du fort taux de mariage précoce (76,3 % des filles âgées de 20 à 24 ans se marient avant l’âge de 18 ans et 28 % avant 15 ans), du faible taux de planification familiale (12,2 % de prévalence contraceptive moderne). A cela s’ajoutent la faible scolarisation des filles et notamment leur faible rétention à l’école, ainsi que les inégalités de genre et autres disparités.
Il en résulte une forte population extrêmement jeune (70 % de la population nigérienne a moins de 25 ans). En outre, les enfants de moins de 15 ans représentent 51,7 % de la population et les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 3,1 %.
La densité moyenne de la population est ainsi passée de 8,9 à 17,7 habitants au kilomètre carré entre 2000 et 2018 (toutefois celle-ci reste très faible). Cette croissance rapide de la population et la forte pression démographique qui l’accompagne, entraînent une compétition pour des ressources limitées.
La jeunesse de la population, la persistance voire l’aggravation de la pauvreté, notamment en milieu rural induisent des déficits sociaux et économiques en matière de droit d’accès aux services d’éducation, de santé, d’information, de crédit, de droit et protection, de l’accès à la terre et aux autres facteurs de développement. Tous ces aspects ont des effets extrêmement néfastes sur les groupes les plus vulnérables, notamment les enfants et les femmes, en particulier ceux vivant en milieu rural. Ces déficits sociaux persistent et s’aggravent du fait de la faiblesse de la croissance économique, et se traduisent par la précarité et la dégradation continue des conditions de vie des groupes défavorisés et vulnérables. Les indicateurs de développement humain du Niger sont très faibles classant le Niger comme l’un des pays les plus pauvres au monde. La pauvreté demeure endémique, touchant de façon chronique plus d’un quart de la population (26,8 %). Elle est multidimensionnelle (89,8 %, avec un taux de sévérité de 73,5 %), profondément rurale (pauvreté monétaire estimée à 45,4 % dont 52,4 % en milieu rural) et féminine avec un taux de chômage quatre fois plus élevé chez les femmes (28 %) que chez les hommes (4,4 %).
Ces déficits sociaux persistent et s’aggravent du fait de la faiblesse de la croissance économique, et se traduisent par la précarité et la dégradation continue des conditions de vie des groupes défavorisés et vulnérables
En outre, le taux de sous-emploi est extrêmement élevé. Il est de 34,62 % en moyenne, dont 38,33 % pour les femmes et 32,93 % pour les hommes. Le sous-emploi concerne principalement les populations rurales (83,6 %) en raison du caractère saisonnier de l’activité agricole. La situation sociale est caractérisée par un niveau de pauvreté relativement élevé et la faible couverture des besoins sociaux fondamentaux, reflets d’un système de protection sociale fragile, d’une offre insuffisante de services sociaux de base en quantité et en qualité, d’une offre maigre de services en matière de jeunesse, de sport, de culture, d’arts et de loisirs ainsi que de la persistance de pratiques socioculturelles inadéquates. La probabilité pour le nigérien pauvre de le rester à moyen terme (3-5 ans) est de 60 % et celle pour le non pauvre de basculer dans la pauvreté est estimée à 30 %. Les inégalités de revenus et de genre restent importantes.
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