Auteur : Banque islamique de développement
Type de publication: Rapport
Au Tchad, 80 % de la population dépend de l’agriculture et de l’élevage, de nombreuses personnes vivant dans des communautés rurales reculées. Le Tchad est également enclavé, ce qui rend le commerce avec ses voisins extrêmement important. Ne disposant pas de chemin de fer et comptant peu de rivières, le Tchad est fortement dépendant de ses routes.
Depuis 2006, la Banque islamique de développement soutient le Gouvernement tchadien dans sa remarquable amélioration du réseau routier national. Ces projets ont désenclavé des parties du pays qui étaient auparavant isolées, offrant aux communautés rurales un accès essentiel aux marchés et aux services. Et les avantages économiques sont déjà visibles : la production agricole a augmenté dès lors que les agriculteurs savent qu’ils peuvent vendre leurs produits, et la réduction des temps de déplacement soutient de nombreux autres secteurs.
Nécessité de routes praticables toute l’année
Le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde selon l’indice de développement humain, ses 14 millions d’habitants étant dispersés à travers ce cinquième plus grand pays d’Afrique. Du fait de cette faible densité de population, beaucoup doivent parcourir de longues distances pour vendre leurs produits sur les marchés, acheter des articles de base ou atteindre les écoles et les hôpitaux.
Les routes assurent plus de 95 % du commerce national et international du Tchad, mais seulement 870 km sur les 40.000 km de routes que compte le pays ont été pavées à 2006. Se déplacer en empruntant des chemins de terre est lent et extrêmement difficile pendant la saison des pluies, ce qui isole de nombreuses communautés et limite le commerce.
Au regard de ces problèmes, le Gouvernement tchadien a accordé la priorité à la construction de routes dans son Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté. En élargissant l’étendue des routes praticables toute l’année, le Gouvernement a cherché à réduire les temps et les coûts de déplacement, à accroître les activités économiques (commerce intérieur et extérieur) et à améliorer l’accès des populations rurales aux services.
Le Tchad est l’un des pays les plus pauvres au monde selon l’indice de développement humain, ses 14 millions d’habitants étant dispersés à travers ce cinquième plus grand pays d’Afrique. Du fait de cette faible densité de population, beaucoup doivent parcourir de longues distances pour vendre leurs produits sur les marchés, acheter des articles de base ou atteindre les écoles et les hôpitaux
Depuis 2006, la BID a soutenu la construction de 380 km de routes au Tchad, à travers des projets centrés sur deux couloirs majeurs. Deux sections achevées en 2011 illustrent l’impact de cet engagement à long terme :
- la route reliant Massaguet à Massakory sur 68 km a coûté 59,68 millions de dollars; la BID a accordé un prêt de 10,61 millions de dollars (18 %) et le Gouvernement tchadien a fourni 49,07 millions de dollars (82 %).
- la route reliant Bokoro à Arboutchatak sur 67 km a coûté 62,81 millions de dollars; la BID a fourni 10,79 millions de dollars (17 %), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique 12,59 millions de dollars (20 %) et le Gouvernement tchadien 39,43 millions de dollars (63 %).
La BID a financé les travaux de génie civil et de conseil pour ces projets. L’agence d’exécution des deux projets était la Direction générale des routes (DGR), placée sous la tutelle du ministère des Infrastructures et du Désenclavement.
Deux liaisons indispensables
Les routes soutenues par la BID fournissent des liaisons indispensables avec les voisins et les ports du Tchad. Un couloir part de N’Djamena, la capitale, autour du lac Tchad jusqu’à la frontière avec le Niger pour augmenter les échanges commerciaux avec le Niger et améliorer les liaisons avec d’autres ports ouest-africains via la Route transsaharienne, et amorce une liaison avec la Libye et la côte méditerranéenne. Le second part vers l’est à Abéché, la quatrième plus grande ville du Tchad, et au-delà à Khartoum (Soudan) et à Port-Soudan sur la mer Rouge.
Mettre Massakory sur la carte
Massakory est la capitale régionale de Hadjer-Lamis. La route de N’Djamena se divise en deux couloirs, l’un vers le lac Tchad et le Niger, l’autre vers l’extrême nord du pays et vers la Libye. Le principal objectif du gouvernement à travers les projets de construction de routes est de désenclaver les zones rurales le long de ces chemins.
La stratégie du ministère de l’Agriculture consiste à identifier les zones agricoles à relier en priorité aux routes, afin que les aliments puissent être transportés plus facilement et que la production puisse augmenter. Korom Mahamat Kosso, le maire de Massakory, est clair sur l’impact de la route Massaguet– Massakory sur sa ville.
“Avant, de nombreux commerçants ne venaient même pas ici, s’arrêtant à Massaguet où la piste s’arrêtait. Il était encore plus difficile d’y accéder sous la pluie. Les prix du riz, du sucre, du ciment et de tout les produits étaient plus élevés ”
Depuis que la nouvelle route a été achevée en 2011, tout a changé. “Maintenant, nous payons les mêmes prix, et du poisson, des fruits et des légumes frais sont proposés tous les matins au marché », dit-il. « Et cela aide aussi la population plus au nord, et la route en cours de construction au Niger désenclavera les riches terres agricoles autour du lac Tchad, ce qui permettra de nourrir la moitié du pays”.
Plus de véhicules, plus d’activités
L’expansion du réseau routier a diversifié les options du Tchad en termes de routes commerciales vers les pays et les ports voisins. Comme dans les autres pays enclavés d’Afrique, les coûts de transport représentent 50 % de la valeur des exportations; de meilleures routes permettront de réduire ce fardeau économique.
Le volume de trafic sur ces routes a d’ores et déjà augmenté. Le trafic moyen sur la route Massaguet-Massakory est passé de 212 véhicules par jour en 2003, avant le début du projet, à 861 véhicules par jour en 2016, soit le quadruple. Le trafic sur la route Bokoro-Arboutchatak augmente rapidement, passant de 303 véhicules par jour en 2015 à 450 en 2016.
La route s’étend…
La route longue de 1.000 km qui part de N’Djamena vers le Soudan (via Abéché) est maintenant achevée, offrant une liaison essentielle pour le Tchad. La route vers le nord menant au Niger s’achève actuellement à Massakory, mais les travaux de réalisation de l’extension de 85 km vers Ngouri sont bien avancés. La BID a été un important bailleur de fonds, fournissant 96 % du coût total.
Cette route traverse le désert du Sahara, où l’eau est encore plus précieuse que les routes. Pourtant, la route contribuera aussi en la matière, selon Anis Mbazaia, directeur général de l’entreprise de construction routière SOROUBAT-Tchad.
« Maximiser les avantages pour les communautés locales fait partie du contrat. Les puits construits tous les quelques kilomètres pour la construction de la route seront laissés à leur usage. Nous donnons aussi les matériaux restants à la communauté et nous construisons des mosquées le long de chaque route ».
Un plan à long terme en matière d’entretien
Construire une route est une entreprise de taille. Mais garder les routes pavées en bon état n’est pas une mince tâche non plus. Heureusement, le gouvernement a veillé à ce que le financement nécessaire à l’entretien soit en place, grâce à la perception de péages sur les nouvelles routes et à une taxe sur les carburants.
Une entité dédiée a été créée pour gérer l’entretien des routes en partenariat avec le secteur privé et, avec un soutien et un financement importants du gouvernement, elle suit la plupart des réparations permanentes nécessaires.
Des ralentisseurs supplémentaires demandés par certains villages et villes ont également été installés. Ce sont des investissements nécessaires pour maintenir un réseau routier de qualité. Les impacts sur la vie des gens sont immédiats et importants, et il est essentiel de faire en sorte qu’ils durent longtemps à l’avenir.
Facteurs de succès
Une priorité nationale : L’amélioration du réseau routier est le principal objectif du Programme national de transport et fait partie des stratégies d’intégration nationale et régionale. Il s’agit également d’une priorité nationale dans le Programme de stratégie de réduction de la pauvreté du Gouvernement tchadien. Le projet contribue donc au développement du Tchad au niveau stratégique.
Une approche intégrée en matière de construction de routes : Les routes retenues pour la mise à niveau font partie d’un programme national de développement intégré, ce qui signifie que les projets routiers ont aidé le Tchad à atteindre des objectifs de développement plus larges, tels que l’augmentation de la production agricole grâce à l’établissement de liens entre les priorités de construction de routes et les demandes du ministère de l’Agriculture.
Large appui : Du plus haut niveau du gouvernement jusqu’aux personnes vivant à proximité – chacun voit l’importance de créer des routes pavées praticables toute l’année, ce qui engendre un large appui à chaque projet.
Bonne gestion : Une unité de gestion de projet dédiée, dirigée par des ingénieurs constructeurs qualifiés et appuyée par un personnel qualifié, a donné lieu à un projet efficace, bien géré et coordonné.
Aucun compromis sur la qualité : La conception originale de la route avec un double revêtement de surface a été changée au profit du béton bitumineux plus durable. Le résultat final était une surface de route plus durable, ce qui réduira les coûts d’entretien à long terme.
Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
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Comment le bourse sa se fait