Auteur : Ministère de l’Environnement, de l’Eau et de la Pêche, République du Tchad
Date de publication : 2017
Type de publication : Rapport
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De nombreux travaux scientifiques sur le climat dans la sous-région ont permis de mettre en évidence les changements climatiques actuels majeurs survenus en Afrique et plus particulièrement au Tchad.
Une variabilité accrue de la pluviométrie et ses composantes
Après les années humides entre 1950 et la fin des années 1960 et les années 70 et 80 sèches, les changements climatiques majeurs enregistrés au cours de ces deux dernières décennies au Tchad montrent, à l’image des pays sahéliens, (i) une tendance globale à la baisse des pluies sur la période 1950 à 2014, (ii) de variations des précipitations marquées par une brusque alternance d’années humides et sèches à partir des années 1990 qui semblent indiquer un nouveau mode de variabilité des pluies.
Les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à des conditions pluviométriques meilleures
Toutefois, les années 1990 à nos jours semblent indiquer un retour à des conditions pluviométriques meilleures. Les composantes de la pluviométrie telles que les dates de démarrage et les longueurs de la saison des pluies ont connu également au cours de ces dernières années une forte variabilité interannuelle. Cette situation rend et rendra de plus en plus difficile la planification agricole.
Un accroissement continu des températures depuis les années 90
Les températures en Afrique subsaharienne, ont évolué un peu plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des augmentations allant de 0,5 à 0,8 °C depuis la fin des années 1970. Dans la station de N’Djamena, la hausse de température est continue depuis le début des années 80 pour les températures minimales et au milieu des années 90 pour les températures maximales. La hausse des températures minimales et maximales, au cours de ces deux dernières décennies considérées comme étant les plus chaudes, est respectivement de +1,5 °C et +1° C.
Une recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes
La recrudescence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses, les vagues de chaleur, les vents violents, etc ; est un des faits marquants des changements climatiques enregistrés au cours de ces dernières décennies au Tchad.
En octobre 2012, environ 56 813 ménages affectés ont perdu des abris, des superficies emblavées et d’animaux
Les années de sécheresses de 1972-1973 et 1984 ont causé des situations de déficit en eau pour les différents usages, de chute de production agricole et animale, de pertes en vies humaines et de biodiversité, de dégradation du couvert végétal, de migrations de la population et du bétail et d’insécurité alimentaire. En outre, les inondations des années 1988, 1999, 2005, 2006, 2007, 2008, 2010 et 2012 ont été particulièrement violentes. Par exemple, en octobre 2012, environ 56 813 ménages affectés ont perdu des abris, des superficies emblavées et d’animaux.
Comme conséquences, leurs productions agricoles et les revenus issus de l’élevage ont gravement chuté, créant une insécurité alimentaire dans ces ménages. Les inondations au Tchad ont causé des pertes de productions allant de 40 à 88% et se produisent actuellement environ une année sur deux. Les vents sont devenus de plus en plus violents au cours de ces 30 dernières années. Généralement, les formations pluvio-orageuses sont le plus souvent associées à ces vents violents causant des dégâts sur les cultures, les habitats, etc.
Une variabilité et des changements climatiques bien perçus par les communautés
Une enquête menée en zone semi-aride du Tchad dans le département du Chari sur la perception et le vécu des communautés sur la variabilité et les changements climatiques a montré que 70 à plus de 90 % des enquêtés jugent que les quantités de pluies et la longueur des saisons diminuent. Ces populations perçoivent également une recrudescence de phénomènes extrêmes tels que les séquences sèches qui sont devenus de plus en plus longues, les vagues de chaleur, les vents de plus en plus violents, etc.
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