Auteur : Ministère de la Santé publique
Date de publication : 2017
Type de publication : Rapport
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Situation des maladies non transmissibles
Les maladies non transmissibles constituent un problème de santé publique majeur qui entrave le développement. En 2012 le taux de mortalité standardisé selon l’âge est estimé à plus de 779 pour les hommes et 654 pour les femmes pour 100 000 hbts.
- Les maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension artérielle, l’accident vasculaire cérébral, l’insuffisance cardiaque et les cardiopathies coronariennes ont enregistré une augmentation rapide dans la Région Africaine et constituent pour cet effet un important problème de santé publique. Les facteurs de risques comportementaux et physiologiques (hypertension, hyperglycémie, hypercholestérolémie, excès pondéral et obésité) sont responsables de 75 % des maladies cardiovasculaires. Selon les estimations de l’OMS en 2012, le taux de mortalité par maladie cardiovasculaire standardisé selon l’âge pour 100 000 était de 310 pour les hommes et 300 pour les femmes.
En 2014, la prévalence de l’hypertension artérielle parmi les adultes de 18 ans et plus est 33,1% pour les hommes et 34,2% pour les femmes au Tchad
Les maladies cardiovasculaires ayant pour origine l’hypertension artérielle (HTA) sont responsables de nombreuses complications (mort subite, hémorragies cérébrales…) qui ne sont pas prises en charge. Au Tchad, selon les données d’une enquête nationale réalisée en 1999, la prévalence de l’HTA est de 30% chez les personnes de plus de 55 ans en milieu urbain (PNS 2007-2015).
Plus récemment en 2014, l’OMS a estimé la prévalence de l’hypertension artérielle parmi les adultes de 18 ans et plus par sexe au Tchad à 33.1% pour les hommes et 34.2% pour les femmes ; la prévalence de l’hyper cholestérolémie était respectivement de 19.2% et 16.3% chez les femmes et les hommes en 2008.
- Diabète
L’OMS estime la prévalence de l’hyperglycémie à jeun parmi les adultes de 18 ans et plus pour le Tchad en 2014 à 8.8% et 11% respectivement chez les femmes et les hommes. Le taux de mortalité par diabète au Tchad standardisé selon l’âge pour 100 000 était de 16 pour les hommes et de 44 pour les femmes.
Le diabète est d’environ 90% de type 2 et son pic se situe entre 35 et 64 ans. Il prédomine chez les hommes (65,4%) et chez les personnes non instruites (55,80%) en milieu hospitalier21 Environ 76,3% de diabétiques de la population ont un niveau socioéconomique jugé bas.
Selon une étude, la fréquence du diabète sucré chez les personnes de plus de 55 ans en milieu urbain était de 12,9% (le taux de mortalité était de 16,6% avec 16,8% des femmes et 16,2% des hommes). Les principales complications ont pour origine : la cétoacidose (35,9%), les plaies diabétiques (21,9%), les myocardiopathies hypertensives (12%) et les rétinopathies (10,46%). Et les pathologies associées étaient le plus souvent : les anémies (36,4%), l’HTA (31,9%) et l’obésité (30%). Cependant, la prévalence de l’obésité et de la surcharge pondérale étaient de 43,7%.
- Cancers
Selon la base de données du CIRC (Globocan, publiées en 2014 pour l’année 2012), la situation des cancers au Tchad se présente comme suit: – hormis les cancers de la peau non mélanome, 6078 nouveaux cas de cancer (3646 chez les femmes et 2432 chez les hommes) et 4034 décès (2637 chez les femmes et 1397 chez les hommes).
Les 5 types de cancer les plus fréquents chez les hommes étaient le cancer de la prostate (17,3% de l’ensemble des cancers), le cancer du foie (12,6%), les lymphomes non hodgkiniens (10,6%), le cancer colorectal (5,9%) et les leucémies (4,6%). Chez les femmes, les types les plus fréquents de cancer étaient le cancer du sein (34,9%), le cancer du col de l’utérus (17,3%), les lymphomes non Hodgkiniens (5,5%), le cancer de l’ovaire (5,3%) et le cancer du foie (3,8 %).
Le risque de développer un cancer avant l’âge de 75 ans est de 9,1% quel que soit le sexe (8,2% pour les hommes et 10% pour les femmes) ; ce risque s’accroît avec l’âge. Bien que le cancer chez les enfants ne soit pas très répandu, il représente tout de même plus de 1% de l’ensemble des cancers (à compléter avec les données récentes du Tchad).
- Affections respiratoires
Au Tchad, l’OMS a estimé en 2012, le taux de mortalité standardisé selon l’âge pour Les maladies respiratoires chroniques respectivement à 54 et 48/100 000 hbts pour les hommes et les femmes. La pollution atmosphérique est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité évitables dans le monde. Environ 4,3 millions de décès annuels, la plupart dans les pays en développement, sont associés à une exposition de l’air à l’intérieur des habitations (air intérieur), auxquels il faut ajouter 3,7 millions de décès annuels imputables à la pollution de l’air ambiant (air extérieur).
Selon les données de l’annuaire des statistiques sanitaires de 2013, les hospitalisations des enfants de 0 à 11 mois pour causes des infections respiratoires dans les hôpitaux de district sanitaire, les hôpitaux régionaux et nationaux représentent 13,77 %, occupant le deuxième rang après le paludisme.
- Affections oculaires
En 2014, la prévalence de la cécité était de 2,3% avec 220 000 aveugles au Tchad (la cataracte 50%, le trachome, 2ème cause de cécité, l’onchocercose et le glaucome)26. Les facteurs de risque sont entre autre le diabète, l’HTA,), les troubles de réfractions, les traumatismes, l’alimentation (l’avitaminose A), les facteurs climatiques et environnementaux, Aussi, les cancers comme le rétinoblastome constituent des causes sous-jacentes des affections oculaires au Tchad.
L’impact socio-économique des maladies non transmissibles
Les facteurs de risques comportementaux apparaissent de plus en plus parmi les populations pauvres du monde, peu ont accès à des services et des produits qui les protègent des plus grands risques, entrainant de dépense « catastrophiques » en santé, de perte d’emploi, enfermant celle-ci dans un cercle vicieux de pauvreté. Les coûts de santé pour les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète et les pneumopathies chroniques causent parfois l’érosion de la cohésion familiale/sociale, des populations réduisant la qualité de vie de celles-ci et par conséquent contribuant à différer le développement de tout un pays voire le continent.
Le coût direct moyen global de prise en charge du diabète, pour 14 jours d’hospitalisation à l’Hôpital général de référence nationale est estimé en 2014 à 75 050 F CFA
Le coût direct moyen global de prise en charge du diabète, pour 14 jours d’hospitalisation à l’HGRN est estimé en 2014 à 75 050 F CFA (150,10 $ US), malgré la subvention de produits pharmaceutiques (insuline et certains consommables) au moment de l’étude. Ce coût est au-dessus du salaire minimum garanti (SMIG). En 2014, 332 146 15FCFA ont été dépensés dans la réparation des risques professionnels notamment en termes de rentes et d ‘allocations d’incapacité.
Somme toute, plus d’un milliards de francs CFA ont été dépensés par la caisse Nationale de prévoyance Sociale (CNPS) du Tchad sur les cinq dernières années 2010-2014, (Direction de la sécurité sociale, MFPT). Par contre sont exclus les coûts intangibles correspondant aux coûts humains et psychologiques des maladies (coûts liés à la douleur, au stress, aux déficiences physiques, intellectuelles, affectives, sociales et, de manière plus générale, à la perte du bien-être et de la qualité de vie ressentie par le patient et ses proches) et des interventions thérapeutiques ou préventives.
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