Auteur : Gouvernement du Tchad
Date de publication : 2017
Type de publication : Rapport
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Lorsqu’elle est confrontée à des problèmes de santé, la population tchadienne reste encore largement démunie : les barrières physiques, le poids des traditions, l’analphabétisme et les barrières financières des populations à l’accès aux soins demeurent importantes.
L’offre de services de santé ne donne pas toute satisfaction aux populations et, enfin, les populations sont encore très fortement confrontées à divers risques qui ont un impact important sur leur santé. La population tchadienne est encore insuffisamment protégée face à ses problèmes de santé pour les raisons suivantes :
- L’offre de services de santé ne lui donne pas pleine satisfaction : les structures de santé sont insuffisantes et ne sont pas toujours fonctionnelles, la qualité des services n’est pas satisfaisante, les médicaments sont chers et parfois non disponibles, entraînant un recours aux médicaments de la rue dont la qualité met souvent la population en danger, les personnels de santé ne sont pas suffisamment formés et motivés, notamment pour mieux accueillir les patients. Par ailleurs, ce personnel s’adonne aux habitudes de paiement parallèle par les malades. Ces différents facteurs insécurisent le patient ;
- La population vit dans un environnement qui induit souvent des risques pour sa santé : la pollution dans les villes est de plus en plus importante, l’hygiène et l’assainissement du milieu posent de nombreux problèmes (eaux polluées, collecte des eaux usées, collecte des ordures ménagères, latrinisation et évacuation des matières fécales humaines et animales, etc.), l’alimentation à domicile est peu variée et celle de la rue est souvent risquée ;
- Le paiement direct au point de consommation préconisé par à l’initiative de Bamako constitue un frein très important à l’accès aux soins : soit l’individu renonce à se soigner soit il est entraîné dans des dépenses catastrophiques avec des conséquences pour lui et toute sa famille. Les mécanismes d’assurance sont quasi inexistants. Seules quelques mutuelles de santé ont vu le jour dans quelques régions du pays et le passage à échelle n’en est qu’à ses débuts. Enfin, les sociétés des assurances ne couvrent qu’un très faible pourcentage de la population tchadienne.
Il existe par ailleurs encore une couche non négligeable de la population qui vit dans une situation de grande pauvreté. Cette frange de la population est exclue de tout : des services de santé, de la protection contre les risques financiers, de tout réseau social et familial. Quelques indicateurs permettent de traduire l’insuffisance de la protection de la population tchadienne face aux problèmes de santé auxquels elle est confrontée :
Etat de santé :
- L’espérance de vie à la naissance demeure faible : 52,9 ans en 2010
- La mortalité maternelle est de 860 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2014
- Le taux mortalité infantile est établi à 72 ‰ en 2014
Maladies :
- En 2014, on a recensé 12305 cas de tuberculose
- En 2010, 6.470 cas de choléra ont été recensés
- En 2010, on a observé 2.729 cas de méningite
- 40% des enfants de moins de 5 ans présentent un retard de croissance
Couverture en services de santé
- Le taux d’accouchement assisté s’établit à 34% en 2014
- Seulement 22% des accouchements ont eu lieu dans un établissement de soins en 2014
- Le taux de consultations post natales est de 15,4%, en 2014
- Les besoins non satisfaits en contraceptifs de 28,3% en 2004 sont passés à 23% en 2014
- Les mariages précoces 69,1% avant l’âge de 18 ans et les grossesses précoces associés à un Indice Synthétique de Fécondité (ISF) de 6,4 enfants par femme augmentent considérablement les risques de décès maternel
- La couverture vaccinale complète avant le premier anniversaire est de 25% en 2014. La couverture en BCG est de 60%.
- La couverture en VAT 2 + des femmes enceintes est de 56% en 2014.
- 44,2% de la population vit dans l’insécurité alimentaire et la malnutrition aigüe atteint le seuil critique de 15% dans la plupart des régions : près de 40% des enfants souffrent de la malnutrition chronique
- 622 personnes vivant avec le VIH ont été prises en charge en 2015
- L’indicateur de « densité de personnels médicaux de base » est de 2,74 professionnels de santé de base pour 10 000 habitants
- Aucun cas de poliomyélite signalé depuis 2012
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