Auteur : Julien Chongwang
Organisation : SciDev.Net
Type de publication : Article
Date de publication : Mars 2015
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Alors que les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’inscrire à l’université, elles sont plutôt rares à faire carrière dans la recherche. Ce constat est fait par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans un rapport publié en février 2015.
Ce rapport indique qu’à l’échelle mondiale, le pourcentage moyen de la représentation des femmes dans la recherche est de 30%. “Les problèmes sont multiples : les stéréotypes auxquels les jeunes filles sont confrontées, les responsabilités familiales et les préjugés auxquels il faut faire face au moment de choisir une carrière”, explique l’Organisation dans ce rapport.
Ces chiffres, issus d’études menées par l’institut de statistique de l’UNESCO, cachent cependant une très forte disparité selon les différentes parties de la planète.
Alors que les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’inscrire à l’université, elles sont plutôt rares à faire carrière dans la recherche
Si l’Asie centrale occupe le haut du podium avec les femmes qui représentent 46% des chercheurs en moyenne, c’est l’Asie du sud, de l’est, de l’ouest et le Pacifique qui ferment la queue du classement avec seulement 20% en moyenne de femmes parmi les professionnels de la recherche.
Au total, relèvent ces statistiques, “seulement un pays sur cinq a réalisé la parité entre les sexes. Dans ces pays, entre 45 et 55% des chercheurs sont des femmes.” Parmi ces pays, il convient de noter, entre autres, Myanmar (86% de femmes parmi les chercheurs), la Bolivie (63%), le Venezuela (56%), l’Argentine (53%) et la Nouvelle Zélande (52%).
La plupart des pays de la région ont un taux de représentation des femmes dans la recherche qui se situe en-deçà de la moyenne régionale de 29% et des 30% dans le monde
Dans ce palmarès, l’Afrique subsaharienne arrive plutôt au milieu du classement, avec seulement 29% en moyenne de femmes chercheurs. Pour autant, aucun pays de la sous-région ne figure parmi ceux qui sont considérés comme ayant atteint la parité entre les sexes en matière de recherche.
Le pays le plus avancé sur le continent en la matière est la Namibie, avec 44% de femmes parmi les chercheurs. Ce pays est immédiatement suivi par l’Afrique du Sud et la République Centrafricaine, avec 42%. Mais la plupart des pays de la région ont un taux de représentation des femmes dans la recherche qui se situe en-deçà de la moyenne régionale de 29% et des 30% dans le monde ; les plus faibles proportions se trouvant au Togo (11%) en Ethiopie (8%) et en Guinée (6%).
L’étude de l’Institut de statistique de l’UNESCO s’intéresse aussi aux secteurs de prédilection des femmes qui font de la recherche. Et d’une manière générale, peut-on lire, “les femmes chercheurs ont tendance à travailler à l’université ou au sein des organismes gouvernementaux, alors que les hommes dominent la recherche dans le secteur privé, qui offre souvent de meilleurs salaires et de meilleures perspectives de carrière”.
Pays le mieux classé de l’Afrique subsaharienne, la Namibie par exemple compte 48% de femmes chercheurs dans le secteur public, 42% dans l’enseignement supérieur et seulement 33% dans le secteur privé.
Les femmes chercheurs ont tendance à travailler à l’université ou au sein des organismes gouvernementaux, alors que les hommes dominent la recherche dans le secteur privé, qui offre souvent de meilleurs salaires et de meilleures perspectives de carrière
En Afrique du sud, la répartition est proche : la gent féminine y représente 45% des chercheurs du secteur public, 44% de ceux de l’enseignement supérieur et 31% du secteur privé. Cette répartition atteint sa plus forte expression au Sénégal, où aucune femme chercheur n’est recensée dans le secteur privé.
Les pays où l’on trouve le plus de femmes dans le secteur privé en Afrique subsaharienne sont finalement le Soudan (40%) et le Kenya (34%). En ce qui concerne les domaines de recherche, le rapport de l’UNESCO affirme que “dans la plupart des pays, les femmes s’intéressent plus particulièrement aux sciences sociales et demeurent sous-représentées dans les domaines de l’ingénierie et de la technologie.”
Seulement cette répartition par domaines de recherche n’est pas disponible pour la plupart de pays de la sous-région, y compris pour la Namibie et l’Afrique du Sud, les deux pays qui comptent le plus grand nombre de femmes dans la recherche en Afrique subsaharienne.
Néanmoins, l’étude révèle qu’en Centrafrique, les femmes représentent 48% des chercheurs en sciences sociales et 100% en sciences humaines.
Dans la plupart des pays, les femmes s’intéressent plus particulièrement aux sciences sociales et demeurent sous-représentées dans les domaines de l’ingénierie et de la technologie
En revanche, elles représentent dans ce pays 0% des chercheurs en technologie, ingénierie et en sciences médicales et 27% en sciences naturelles. La situation est quelque peu inversée en Angola, où le sexe faible représente 51% des chercheurs en sciences médicales et seulement 28% en sciences sociales.
Mais elles y atteignent 22% en sciences agricoles et 9% en technologie et ingénierie. Dans ce dernier secteur, les femmes représentent quand même jusqu’à 17% des chercheurs au Sénégal et 24% dans les sciences agricoles, contre 27% dans les sciences sociales. Pour rééquilibrer cette situation, il faut encourager les jeunes filles à étudier les mathématiques et les sciences, recommande l’UNESCO aux États.
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