Auteurs : Julie Mwabe, Hiba Elamin Omer
Organisation: Global Partnership for Education (GPE)
Type de publication : Article
Date de publication : 15 février 2024
Transformer les systèmes éducatifs africains est essentiel pour doter les générations actuelles et futures des compétences du 21e siècle. L’Année de l’éducation 2024 de l’Union africaine constitue donc un moment historique pour placer l’éducation au premier plan de l’agenda politique.
L’Afrique a réalisé des progrès significatifs en matière d’éducation au cours des 60 dernières années, avec plus de filles scolarisées et d’étudiants dans l’enseignement supérieur que jamais auparavant. Toutefois, ces progrès sont insuffisants pour préparer les Africains aux réalités du 21e siècle et son paysage professionnel en rapide évolution.
D’ici 2030, environ 230 millions d’emplois en Afrique exigeront des compétences numériques. Les pratiques scolaires doivent évoluer pour répondre à ces futurs besoins d’employabilité et favoriser la créativité, la pensée critique et la résolution de problèmes.
En 2023, le continent africain compte la plus grande population de jeunes de la planète, et d’ici la fin du siècle il abritera 42 % de la population mondiale en âge de travailler.
Financer convenablement l’ambition de l’Afrique en matière d’éducation
L’éducation est un puissant moteur de croissance économique. Le programme Debt2Ed du GPE est un exemple d’outil de financement innovant qui permet un allègement de dette conditionnel, transformant les remboursements de la dette sur les emprunts nationaux en investissements dans l’éducation, garantissant un financement supplémentaire important par le biais du fonds à effet multiplicateur du GPE.
D’ici 2030, environ 230 millions d’emplois en Afrique exigeront des compétences numériques. Les pratiques scolaires doivent évoluer pour répondre à ces futurs besoins d’employabilité et favoriser la créativité, la pensée critique et la résolution de problèmes
Debt2Ed vise à réduire le fardeau de la dette dans les pays à faible revenu afin que davantage d’enfants soient scolarisés et puissent apprendre. Ce programme a déjà eu un impact significatif sur les systèmes éducatifs des pays et leur financement, comme en Côte d’Ivoire.
Mettre l’accent sur l’apprentissage et l’équité
Rendre les systèmes d’éducation inclusifs et mettre l’accent sur l’apprentissage des compétences de base peut conduire à une éducation de qualité pour chaque fille et chaque garçon et s’attaquer aux inégalités systémiques.
Ne laisser personne de côté en matière d’éducation signifie se concentrer sur les acquis scolaires de chaque enfant afin qu’il ne soit pas marginalisé en raison d’un handicap, de son statut de réfugié, de son appartenance ethnique, de sa race, de son lieu de résidence ou de son genre.
Garantir l’égalité des genres en particulier, à la fois au sein et par le biais de l’éducation, signifie que davantage d’enfants ont accès à l’école et que les besoins d’un plus grand nombre d’enfants vulnérables sont pris en compte.
Investir dans les enseignants et collaborer avec eux
Il est essentiel de collaborer avec les enseignants sur les initiatives de changement en matière d’éducation, car ils apportent leur connaissance de la salle de classe et des expériences vécues par les élèves.
Promouvoir la redevabilité et la transparence
La mise en place de mécanismes de redevabilité peut aider à concrétiser les engagements en matière d’éducation et à suivre les progrès accomplis.
Investir dans des programmes d’études et des infrastructures appropriés pour le développement des compétences et l’employabilité des jeunes
La promotion de programmes d’études et de formations en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi permettra aux jeunes Africains d’entrer plus facilement dans la vie active.
Les programmes de formation professionnelle ont un impact économique positif sur les résultats du marché de l’emploi des jeunes. Identifier les compétences les plus utiles aux employeurs et adapter les programmes en conséquence permet de répondre aux besoins d’employabilité des étudiants.
Un leadership politique durable, engagé dans une réforme systémique, est essentiel à l’amélioration durable de l’apprentissage et du développement des compétences des jeunes. Les dirigeants peuvent apporter un meilleur soutien au capital humain de l’Afrique en mettant à profit le 37e sommet de l’Union africaine pour atteindre les objectifs fixés :
- Un financement de l’éducation accru et mieux adapté ;
- Des politiques et des dépenses fondées sur des éléments probants ;
- Un enseignement fondamental inclusif et de qualité, et
- Un plus grand investissement dans les enseignants et une meilleure collaboration avec eux.
Malgré des défis de taille, les outils et la technologie permettant d’adapter les systèmes éducatifs africains au 21e siècle existent. Il ne manque plus qu’une volonté politique forte pour les utiliser.