Auteurs : Knowledge Innovation Exchange, Global Partnership for Education
Site de publication : GPEKIX
Type de publication : Projet de rapport
Date de publication : Juillet 2020
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Le contexte socio-économique de la région que couvre le Centre KIX Afrique 21 est diversifié et contrasté. Suivant le rapport sur le développement humain (PNUD, 2020), et à l’exception du Cameroun, de Cabo Verde, du Congo et de Sao Tomé & Principe dont l’indice de développement humain (IDH) est moyen, les pays du KIX Afrique 21 sont classés parmi les pays dont l’IDH est faible. Au-delà de ces classements, ce rapport met surtout en évidence des difficultés et des disparités économiques et sociales assez importantes dans chacun de ces pays.
Concernant les systèmes éducatifs de ces pays, si des progrès notables ont été enregistrés notamment sur l’accès (AFD, 2018), l’amélioration de la qualité n’a, hélas, que très peu suivi (Banque Mondiale, 2019 ; Observatoire de la Qualité de l’Éducation, 2019). Ainsi, la plupart des pays partagent les mêmes défis, comme en témoigne leur choix de priorités dans cet exercice.
Les évaluations des élèves réalisées par le PASEC entre autres, mettent en évidence la faiblesse des apprentissages fondamentaux. Parmi les causes multiples de ces fragilités, l’utilisation des langues autre que celle du milieu (Bon score du Burundi de l’évaluation PASEC 2014), comme médium principal d’enseignement dès la 1ère année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français par exemple, participe de la difficulté scolaire et de l’échec de nombreux enfants. Outre ces éléments, les faibles résultats à l’évaluation PASEC 2014 ont conduit à une recommandation sur la nécessité d’améliorer les formations, initiale et continue des enseignants.
La question de l’équité et de l’inclusion occupe une place centrale au sein du consortium compte tenu du fait que les iniquités de genre constituent l’un des plus grands défis dans les pays d’expression française, lorsque l’on souhaite une éducation inclusive. En Afrique subsaharienne et plus particulièrement dans les pays d’expression française, seulement 38% ont réalisé la parité entre les sexes dans le primaire et plus dramatiquement, 19% au premier cycle secondaire et 6% au second cycle secondaire. On y note des disparités de divers ordres (territoriales, socioéconomiques, de vulnérabilité, etc.) exacerbées par les questions d’insécurité due au terrorisme et aux catastrophes naturelles.
Selon plusieurs sources, c’est en Afrique, notamment dans des pays membres de la Francophonie, que les retards les plus significatifs persistent en termes d’équité. Le décrochage scolaire reste un problème majeur : chaque année, des millions d’enfants et de jeunes quittent l’école sans qualifications. Ils abandonnent avant d’avoir achevé l’école secondaire ou avant d’avoir achevé le premier cycle de l’école secondaire et, parfois, avant même d’avoir achevé le niveau primaire. Dans certains pays d’expression française d’Afrique, les taux d’abandon scolaire sont supérieurs ou égaux à 40 % ; dans d’autres, environ la moitié des élèves abandonnent l’école. Ce qui vient grossir davantage le nombre d’analphabètes dans la région.
Formation initiale et continue des enseignants
Le principal déterminant d’une éducation de qualité, outre l’apprenant lui-même est sans conteste l’enseignant, dans sa présence, sa qualification, son savoir-faire et son savoir-être. L’accroissement continu des besoins en enseignants formés, de leurs besoins en formation initiale et continue, soutenu par une forte progression démographique dans la plupart des pays concernés fait de cette thématique la priorité des priorités pour la majorité des pays ayant participé à l’enquête.
Le manque d’enseignants qualifiés à tous les niveaux d’éducation reste une réalité courante dans les différents pays. La question de la qualification concerne également les enseignants en poste dont certain n’ont pas reçu de formation initiale pour le métier qu’ils exercent tandis que les enseignants de métier ont besoin d’actualiser leurs compétences et en développer de nouvelles.
Solutions existantes : atouts et limites
En matière de formation initiale, tous les pays ont pratiquement cessé les recrutements sans formation d’enseignants, quel que soit le niveau, mais il existe encore dans certains cas en zone rurales notamment des enseignants dits “communautaires” ou “maîtres des parents” qui enseignent et qui sont essentiellement rémunérés par les parents et la communauté. Les recrutements donnent désormais la priorité à des enseignants mieux formés.
Selon plusieurs sources, c’est en Afrique, notamment dans des pays membres de la Francophonie, que les retards les plus significatifs persistent en termes d’équité. Le décrochage scolaire reste un problème majeur : chaque année, des millions d’enfants et de jeunes quittent l’école sans qualifications. Ils abandonnent avant d’avoir achevé l’école secondaire ou avant d’avoir achevé le premier cycle de l’école secondaire et, parfois, avant même d’avoir achevé le niveau primaire. Dans certains pays d’expression française d’Afrique, les taux d’abandon scolaire sont supérieurs ou égaux à 40 % ; dans d’autres, environ la moitié des élèves abandonnent l’école. Ce qui vient grossir davantage le nombre d’analphabètes dans la région
Des réformes sont en cours ici et là pour relever le niveau de recrutement, notamment pour les enseignants du primaire, du BEPC au Baccalauréat (diplôme de fin du secondaire 2ème cycle). Ces réformes induisent également la réforme des structures de formation des enseignants. En raison de leur fort impact sur l’augmentation de la masse salariale des fonctions publiques, elles n’ont pas pu intervenir plus tôt dans les différents pays. Ces problématiques s’appliquent aussi aux enseignants des écoles privées dont le nombre est en constante progression.
Les principales limites à la formation continue des enseignants, de tout niveau, est la motivation à entrer en formation aussi bien des enseignants que de leurs encadreurs, dominée par l’exigence de perdiems, la disponibilité des enseignants en dehors du temps scolaire pour suivre la formation, afin de ne pas nuire à la continuité éducative.
Équité et inclusion : la question du genre
Toutes les littératures sur l’éducation soulignent la nécessité d’assurer l’équité et l‘inclusion, dans la perspective de rendre effectif, le droit à une éducation de qualité. Dans les pays en développement et dans la région plus qu’ailleurs, les iniquités de genre constituent l’un des plus grands défis, à côté des iniquités géographiques, de conditions socio-économiques, etc.
On note que 8 des 21 pays du KIX Afrique 21 (soit 38%) sont en proie à l’insécurité depuis près d’une décennie. Dans ces pays, qui comprennent les pays membres du G5 sahel (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad), et certains pays d’Afrique centrale (Cameroun, RDC, RCA) des milliers d’écoles sont fermées dans les zones où les attaques terroristes sont devenues récurrentes, rompant de façon abrupte la continuité éducative. Au Burkina Faso (mars 2020), l’aggravation de la crise sécuritaire a impliqué le déplacement interne de près d’un million de personnes dont la majorité sont des femmes et des enfants, la fermeture de plus de 2500 écoles, mettant près de 350 000 élèves et plus de 11 mille enseignants en situation de rupture scolaire. Ceci constitue une véritable problématique en termes d’éducation en situation d’urgence.
La survenue de la pandémie de COVID-19 en fin d’année 2019 et les mesures barrière qu’elle a inspirées dans la plupart des pays pour en atténuer la propagation ont exacerbé les inégalités en tout genre et réduit quasiment à néant la continuité éducative. Et les filles et les femmes en sont les principales victimes. Avec la survenue de la pandémie on a noté pour les femmes « leur surexposition au virus, l’augmentation de leur charge de travail, les dommages économiques qu’elles subissent, l’explosion des violences sexistes, des impacts sur la santé et en particulier sur leur santé sexuelle et reproductive et la baisse de leur pouvoir d’agir ».
Qualité de l’enseignement et de l’apprentissage en milieu bilingue ou plurilingue
Parmi les pays présents à la rencontre sur le centre KIX francophone le 15 avril 2020, plusieurs d’entre eux ont affirmé avoir une politique d’intégration d’un enseignement « bi ou plurilingue » qui articule une langue africaine comprise et parlée par les enfants comme langue principale des apprentissages pendant les premières années et l’introduction du français de manière progressive pour devenir la langue principale d’enseignement par la suite.
Bien que des progrès aient été accomplis dans la plupart des pays d’expression française en ce qui concerne le taux de scolarisation, l’évaluation des acquis des élèves dans neuf pays (Rapport PASEC, 2014) utilisant le français comme langue d’apprentissage a montré que 60% des enfants ne maîtrisent pas les premiers apprentissages à la fin du primaire, notamment en raison du fait que ces enfants, qui évoluent dans des contextes plurilingues, apprennent les premières bases dans une langue (le français) qu’ils ne parlent ni ne comprennent tous. L’efficacité du système et la qualité de l’enseignement s’en trouvent remis en cause.
En République Démocratique du Congo, l’enseignement en langues nationales est une obligation légale relevant de la constitution de la République et de la loi-cadre de l’enseignement national. Sur le plan réglementaire, les dispositions suivantes ont été édictées. Au degré élémentaire (1er et 2ème année primaires), les langues nationales ou du milieu sont à la fois langues d’enseignement et disciplines enseignées. Le français est à ce niveau discipline enseignée. Son apprentissage est limité à l’oral.
Présentation et discussion des priorités
- Gouvernance du secteur éducatif : Elle se caractérise par la volonté de promouvoir une gestion efficace et rigoureuse à tous les niveaux, l’établissement des normes et des mécanismes de transparence dans la gestion des ressources, une meilleure organisation des partenariats, une décentralisation très prononcée, l’implication du secteur privé en particulier pour la gestion des établissements d’enseignement technique, la participation de la communauté et de la société civile dans la gestion du système éducatif, en particulier au niveau de la base.
- Résilience du système éducatif.
- Manuels scolaires et pédagogiques : les pays entendent faciliter l’accessibilité et la disponibilité non seulement des manuels, mais aussi des fournitures scolaires et des matériels didactiques de qualité. Un des principaux traits de caractère de cette initiative est la volonté aussi des pays de promouvoir une expertise locale en la matière, au regard des volumes en constante croissance. S’y rattache également la formation des concepteurs de manuels.
- Recherche et innovations en éducation.
- Enfants hors du système éducatif.