Organisations affiliées : UNESCO, Union Africaine
Date de publication : 2023
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Placer l’équité au cœur des politiques éducatives
Les pays doivent faire de l’équité l’élément central de la hiérarchisation des priorités politiques, de la planification politique et des décisions d’investissement afin d’ouvrir l’accès à une éducation de qualité à tous les niveaux et d’offrir des possibilités d’apprentissage qui permettront aux enfants de s’épanouir.
S’il n’existe pas de remède miracle à l’ensemble des inégalités sociales, fournir un accès équitable à une éducation de qualité est un moyen reconnu comme particulièrement efficace de rompre le cercle intergénérationnel de la pauvreté.
Les mesures qui visent à élargir l’accès à l’éducation et à en améliorer la qualité doivent accorder la priorité à l’équité dans l’apprentissage de sorte que les décisions politiques et les investissements soient centrés sur les enfants les plus vulnérables. La plupart des systèmes éducatifs pratiquent une ségrégation entre les enfants qui font preuve d’aisance et ceux qui ont besoin d’un soutien complémentaire. En plus de traiter des aspects les plus visibles de l’équité (à savoir le sexe, le lieu de vie et la pauvreté), il est important de s’attaquer aux barrières invisibles qui empêchent de nombreux enfants de tirer parti de leur parcours éducatif.
Éducation de la petite enfance (EPE) et préparation à la scolarité
Veiller à l’inclusion est également important. Ouvrir un accès à des services d’EPE pour les enfants handicapés peut faciliter la détection anticipée des besoins particuliers et des facteurs de risque de retard de développement, ce qui permet de leur fournir un soutien adapté et de compléter les interventions précoces en cours de mise en œuvre.
S’il n’existe pas de remède miracle à l’ensemble des inégalités sociales, fournir un accès équitable à une éducation de qualité est un moyen reconnu comme particulièrement efficace de rompre le cercle intergénérationnel de la pauvreté
Accès à une éducation primaire et secondaire de qualité
Il s’agit là d’une question d’importance critique, car l’Afrique subsaharienne compte les plus nombreux effectifs non scolarisés au monde en plus d’enregistrer les plus forts taux de non-scolarisation. Il est en effet estimé qu’un enfant en âge de fréquenter le primaire sur cinq (18,8 %), qu’un adolescent en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire sur trois (36,7 %) et qu’un jeune en âge de fréquenter le second cycle du secondaire sur deux (57,5 %) ne sont pas scolarisés.
Les pays africains ont atteint différents stades d’avancement dans la mise en œuvre d’une éducation primaire et secondaire universellement accessible. Certains, tels que l’Égypte, la Tunisie et l’Afrique du Sud, semblent être en mesure de parvenir à une scolarisation universelle dans le primaire d’ici 2030 et ont consacré des efforts couronnés d’un remarquable succès au premier cycle du secondaire. Cependant, les enfants d’autres pays, y compris le Tchad et la Guinée-Bissau, sont plus de deux tiers à ne pas terminer le cycle du primaire, ce qui indique un besoin urgent de mener une réflexion politique intense sur l’accès, même à ce niveau d’enseignement.
Les enfants du quintile le plus pauvre sont bien moins susceptibles d’achever leur éducation primaire ainsi que les premier et second cycles du secondaire que les enfants du quintile le plus riche, l’écart qui sépare ces deux groupes étant encore plus important aux niveaux supérieurs de l’enseignement. Les disparités entre les sexes dans les taux d’achèvement varient selon les pays et les régions, ce qui souligne la pluralité des facteurs qui empêchent les garçons et les filles de fréquenter l’école ainsi que leur répartition inégale d’un pays et d’un groupe d’âge à l’autre.
Qualité et apprentissage dans les établissements d’éducation primaire et secondaire.
Il est essentiel d’investir dans l’acquisition de ces compétences chez les enfants les moins avancés afin de lutter contre la ségrégation scolaire et de veiller à ce que les apprenants pauvres, marginalisés et défavorisés disposent de réelles occasions de progresser.
Il est en effet estimé qu’un enfant en âge de fréquenter le primaire sur cinq (18,8 %), qu’un adolescent en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire sur trois (36,7 %) et qu’un jeune en âge de fréquenter le second cycle du secondaire sur deux (57,5 %) ne sont pas scolarisés
L’aspect positif est que la plupart des pays pour lesquels des données sont disponibles affichent une hausse du nombre d’enfants ayant atteint un niveau minimum de compétences en mathématiques et en lecture à la fin du cycle primaire. Cependant, les niveaux d’apprentissage en lecture et en mathématiques demeurent globalement faibles. Dans l’ensemble, les enfants des familles pauvres accusent un plus grand retard en lecture qu’en mathématiques. Cet écart de niveau se creuse à mesure que les élèves progressent d’une année à l’autre. En outre, la langue d’instruction de 80 % des enfants d’Afrique subsaharienne n’est pas leur langue maternelle, ce qui peut aussi nuire aux résultats de l’apprentissage.
Fournir les compétences nécessaires à l’emploi : EFTP et l’enseignement supérieur
De nombreux pays africains ont redoublé d’efforts pour doter les enfants d’âge scolaire et les jeunes des compétences requises pour entrer sur le marché fortement concurrentiel du travail mondial, ainsi que pour mieux relier ce dernier aux systèmes d’éducation et de formation en vue d’aider la jeunesse à trouver des emplois productifs.
Le Programme 2030 fixe aussi l’objectif de réduire la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation
Dans la majorité des autres contextes nationaux, l’accès à l’éducation post-secondaire est disproportionnellement ouvert aux hommes et les femmes sont plus nombreuses à étudier la santé, la protection sociale, l’enseignement, les arts et les sciences sociales et humaines, tandis que les programmes relatifs à l’ingénierie de fabrication et aux TIC accueillent une bien plus grande proportion d’hommes.
Les enseignants
Un nombre grandissant d’études démontrent que la qualité des enseignants joue un rôle déterminant dans l’apprentissage et le bien-être des enfants.
Diversifier les effectifs de l’enseignement pourrait avoir un impact sur l’accès à l’éducation des enfants handicapés et leur apprentissage scolaire. Des études indiquent que les enseignants qui proviennent d’un milieu semblable à celui de leurs élèves peuvent leur servir de modèle inspirant et d’éventuelle source de motivation supplémentaire.
De nombreux pays sont confrontés à des pénuries d’enseignants qui touchent principalement les régions rurales, isolées, aux ressources limitées, difficiles d’accès et en proie à un conflit, mais qui dépendent aussi de la matière concernée et du niveau d’enseignement.
Établissements scolaires
Le manque d’établissements scolaires entraîne également une surpopulation des classes et la mise en place d’une scolarisation alternée, ce qui est associé à une détérioration des résultats de l’apprentissage et à une hausse du taux d’abandon.
Dans les zones rurales en particulier, l’accès des enseignants et des élèves aux établissements scolaires est généralement compliqué par des facteurs liés au terrain et au climat, que la multiplication et le pouvoir de destruction croissant des catastrophes climatiques aggravent.
De nombreux pays sont confrontés à des pénuries d’enseignants qui touchent principalement les régions rurales, isolées, aux ressources limitées, difficiles d’accès et en proie à un conflit, mais qui dépendent aussi de la matière concernée et du niveau d’enseignement
L’environnement scolaire est globalement lié au bien-être de l’enfant par de multiples voies, y compris la santé. Dans ce contexte, les installations d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) revêtent une importance particulière. Pourtant, plus de 50 % des écoles primaires d’environ la moitié des pays pour lesquels des données sont disponibles n’offrent aucun accès à des installations EAH de base.
Il est important de fournir des infrastructures et des supports pédagogiques adaptés aux besoins des enfants handicapés afin d’instaurer des conditions d’apprentissage inclusives.
La question de la sécurité fait également partie de ce qui relie l’environnement scolaire au bien-être des enfants. La quantité particulièrement réduite de données sur l’environnement éducatif traduit la prévalence du harcèlement scolaire, de la violence sexiste et des attaques ciblant les écoles en temps de conflit.