Auteur : Equal Measures 2030
Site de publication : EM2030
Type de publication : Rapport national
Date de publication : 2021
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Pour les millions de petites filles prises dans l’étau des conflits et des catastrophes, l’éducation est une bouée de sauvetage. Elle a le pouvoir de briser les cycles de conflit et de violence, de redéfinir les normes de genre et de promouvoir la tolérance et la réconciliation. Chaque fois que ces enfants se voient refuser le droit à une éducation de qualité, adaptée aux clivages de genre et sûre, elles perdent la chance de développer les compétences socio émotionnelles et académiques dont elles ont besoin pour s’épanouir. Dans de tels contextes, en Afrique subsaharienne, des politiques et des lois précises sont indispensables pour faire évoluer le clivage de genre, de même que des investissements pour améliorer les services et les interventions.
Pour les millions de petites filles prises dans l’étau des conflits et des catastrophes, l’éducation est une bouée de sauvetage. Elle a le pouvoir de briser les cycles de conflit et de violence, de redéfinir les normes de genre et de promouvoir la tolérance et la réconciliation. Chaque fois que ces enfants se voient refuser le droit à une éducation de qualité, adaptée aux clivages de genre et sûre, elles perdent la chance de développer les compétences socioémotionnelles et académiques dont elles ont besoin pour s’épanouir. Dans de tels contextes, en Afrique subsaharienne, des politiques et des lois précises sont indispensables pour faire évoluer le clivage de genre, de même que des investissements pour améliorer les services et les interventions.
Les conflits ont provoqué un nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées dans la région. À la fin de 2019, on comptait plus de 5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale – une augmentation de plus de 30 % en 12 mois (HCR, 2020).
Le rôle des ODF est encore plus crucial dans les contextes d’urgence, lorsque des interventions urgentes sont nécessaires. Intervenant en première ligne, les ODF ont un accès unique aux données et connaissent de première main les réalités vécues par les filles en situation d’urgence et leurs problèmes en matière éducative. Elles recueillent et partagent des témoignages marquants, car elles savent capter les nuances souvent absentes des ensembles de données officielles, publiées par les gouvernements. Leurs connaissances approfondies en font de puissantes porte-parole du changement. Toutefois, elles font souvent face à un manque de moyens, ce qui les conduit à se concentrer sur les réponses immédiates à apporter aux crises et à négliger la collecte des données.
Il est extrêmement important d’aider les ODF à acquérir les compétences nécessaires pour développer des actions de plaidoyer fondées sur les données. Cela permettra aux femmes d’exercer une plus grande influence sur la prise de décision et de faire davantage pression pour que les filles reçoivent l’éducation qui leur est due.
La situation au Burkina Faso
Même si le Burkina Faso a ratifié les principaux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits des femmes, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et le Protocole de Maputo, bon nombre de leurs dispositions continuent d’être ignorées tant sur le plan juridique que pratique. De graves discriminations persistent, en fait et en droit, et elles sont exacerbées par des normes, attitudes et comportements sociaux qui sont néfastes. Au Burkina Faso, les femmes et les filles continuent de faire face à des législations discriminatoires, à la violence, à des pratiques traditionnelles qui leur sont préjudiciables, outre le fait qu’elles ne jouissent pas d’un droit d’accès égal à la propriété, à l’éducation et à la justice.
Pour les millions de petites filles prises dans l’étau des conflits et des catastrophes, l’éducation est une bouée de sauvetage. Elle a le pouvoir de briser les cycles de conflit et de violence, de redéfinir les normes de genre et de promouvoir la tolérance et la réconciliation. Chaque fois que ces enfants se voient refuser le droit à une éducation de qualité, adaptée aux clivages de genre et sûre, elles perdent la chance de développer les compétences socio émotionnelles et académiques dont elles ont besoin pour s’épanouir. Dans de tels contextes, en Afrique subsaharienne, des politiques et des lois précises sont indispensables pour faire évoluer le clivage de genre, de même que des investissements pour améliorer les services et les interventions
Le Burkina Faso est classé au 116e rang sur 129 pays dans un indice mesurant les questions de genre en 2019, enregistrant un score « très faible » ou « insuffisant » dans le domaine de l’égalité de genre. Ce faible score se reflète également dans les données relatives à son secteur éducatif, le Burkina Faso ayant obtenu un score « très faible » de 34,9 sur 100. Le pays enregistre ses pires scores dans l’indicateur de mariage des enfants et l’indicateur du taux d’achèvement du cycle d’enseignement secondaire.
Bilan sur la question de l’éducation des filles dans les situations d’urgence
La structure patrilinéaire de la société constitue le fondement et permet de comprendre les obstacles économiques et socioculturels qui se dressent contre les femmes. Par exemple, on estime à 4 millions le nombre de filles et de femmes ayant subi des mutilations génitales féminines. La prévalence des mariages d’enfants est en moyenne de 23 % (29 % dans les zones rurales et 17 % dans les zones urbaines), et les taux de violences physiques et sexuelles graves sont disproportionnés, dans le sens négatif, pour les femmes qui ont été mariées avant l’âge de 18 ans. De nombreuses filles vivant dans des établissements informels craignent les abus physiques et émotionnels – un défi pour leur bien-être mental qui peut contribuer à leur réticence à aller à l’école.
Recommandations
L’héritage laissé par le colonialisme et d’autres injustices historiques sont à l’origine du climat de pauvreté, de déstabilisation et de conflits violents qui caractérise ces pays, et qui fait obstacle à l’éducation des filles dans les situations d’urgence.
- Les interventions doivent permettre de remettre en question les rapports de pouvoir qui alimentent les systèmes actuels perpétuant les inégalités de genre. Pour ce faire, il convient de créer des canaux permettant de ramener sur le devant de la scène les acteurs de la base, afin que leurs voix soient entendues au moment de la conception et de la mise en œuvre des programmes.
Les ODF sont actuellement absentes des débats nationaux sur les orientations des politiques et des interventions dans le domaine de l’EIE. Sans leur représentation, des nuances essentielles peuvent être méconnues, et provoquer des lacunes dans la prestation de services.
- Il est nécessaire de mieux comprendre les sources et les types de données requises pour accroître l’efficacité des groupes de travail.
- Ceux travaillant au niveau national pourraient créer des sous-groupes se consacrant particulièrement aux questions de l’EIE des filles.
De nombreux programmes mis en œuvre par les ODF, les ONGI et les gouvernements ont abouti à des résultats prometteurs, mais ils sont souvent localisés, ne ciblant que des aspects spécifiques du paysage de l’EIE.
- Certains programmes particuliers peuvent avoir une portée limitée, mais il reste de larges marges d’action et des partenariats plus solides peuvent être établis pour répondre à la diversité des défis auxquels les filles sont confrontées en matière d’éducation dans les situations d’urgence.
Les structures de financement des ODF sont en grande partie imposées par des institutions d’envergure mondiale qui ont une compréhension limitée des contextes locaux. De telles structures reproduisent parfois les inégalités héritées de l’époque coloniale et conduisent à placer les organisations de la base dans des positions où il leur faut compromettre leurs missions essentielles pour prétendre à des fonds.
- Les bailleurs de fonds intervenant sur la scène mondiale du développement devraient prêter l’oreille aux appels croissants à des pratiques « non coloniales », prônant des approches participatives pour la conception des programmes et la distribution des ressources.
- Par ailleurs, il est nécessaire de ne plus privilégier les mécanismes de financement basés sur des projets, qui non seulement limitent la capacité des organisations à s’attaquer de manière flexible aux problèmes qu’elles considèrent comme les plus critiques, mais créent également le risque que les organisations demeurent ensilées dans le champ des problématiques déterminées par les bailleurs de fonds.