Auteur : Xavier Hospital
Site de publication : GPE
Type de publication : Article
Date de publication : 8 mars 2024
Les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre transforment l’éducation pour doter les adolescents et les jeunes des connaissances, attitudes et compétences nécessaires pour faire face aux défis qui menacent leur éducation. Ces compétences les aideront également dans leur transition vers l’âge adulte.
Comment ne pas aspirer à une Afrique subsaharienne où les filles et les garçons deviennent des citoyens du monde éduqués, en bonne santé et résilients ? Transformer cette vision en réalité exige de s’engager dans l’éducation au-delà du simple accès.
En particulier pour les filles, cela signifie de faire face à des obstacles majeurs – des taux élevés d’abandon scolaire, la violence basée sur le genre et les grossesses précoces et non désirées – qui deviennent d’autant plus fréquents en situation de crise humanitaire, de conflit, ou de déplacement forcé.
Malgré les besoins, le secteur de l’éducation fait souvent passer la réponse au VIH, aux grossesses ou aux violences au second plan, en raison des tabous, des normes sociales et culturelles, de manque d’informations sur les programmes efficaces, ou par manque de volonté politique. Pour surmonter ces difficultés, les professionnels de l’éducation et de la santé ont besoin de s’appuyer sur une volonté politique affichée. 2024, Année de l’Éducation pour l’Union Africaine, est l’occasion de s’appuyer sur les engagements récents.
25 pays africains s’engagent en faveur des jeunes
Les ministres de l’Éducation et de la Santé des 25 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) se sont réunis en avril 2023 à Brazzaville, en République du Congo, afin de proclamer un engagement politique de haut niveau pour des adolescents et des jeunes éduqués, en bonne santé et épanouis (l’Engagement de l’AOC).
En particulier pour les filles, cela signifie de faire face à des obstacles majeurs – des taux élevés d’abandon scolaire, la violence basée sur le genre et les grossesses précoces et non désirées – qui deviennent d’autant plus fréquents en situation de crise humanitaire, de conflit, ou de déplacement forcé
L’Engagement devrait avoir un impact significatif sur :
- une plus grande mobilisation pour répondre aux besoins des adolescents et des jeunes par l’éducation et la santé ;
- le passage à l’échelle de ces programmes ;
- une meilleure coordination entre secteurs, en particulier l’éducation et la santé ;
- le suivi des progrès en matière de santé sexuelle et reproductive, d’égalité de genre et de protection contre la violence.
Une collaboration plurielle et de longue durée
Les enseignements scolaires peuvent doter les adolescents et les jeunes des connaissances, des attitudes et des compétences nécessaires pour faire face aux défis qui menacent leur éducation et les aider dans la transition vers l’âge adulte.
Créer des programmes adaptés aux réalités de chaque pays
La voie pour préparer les adolescents et les jeunes à surmonter les obstacles est connue. Il s’agit entre autres de rassembler les principaux acteurs de la société, dont les autorités éducatives et sanitaires, les associations de parents d’élèves, les leaders religieux et communautaires, les syndicats d’enseignants, les jeunes et la société civile.
Dans 13 pays sur 22 de l’AOC, moins de 30 % des femmes ont une bonne connaissance de la période de fertilité (par rapport à leur cycle menstruel), et la région a le plus haut pourcentage de jeunes femmes ayant déclaré une naissance avant l’âge de 18 ans (27 %). Les disparités entre les filles et les garçons tendent à diminuer dans l’enseignement primaire mais restent très importantes dans l’enseignement secondaire, que seul un tiers des filles parvient à achever, d’après les enquêtes démographiques et de santé.
La situation est encore plus critique pour des groupes à plus haut risque d’exposition aux grossesses précoces et non intentionnelles et aux violences sexuelles et basées sur le genre, parmi lesquels les personnes avec un handicap, les personnes déplacées de force (réfugiés, déplacés internes) et les personnes affectées par des crises humanitaires ou des conflits.